C'est vraiment épatant, tous ces tableaux graphique! Je n'ai pas imaginé que la création (ou le projet?) du roman est faite d'une méthode si raffinée et très vingt-et-unième comme le sujet de ce roman. Je crayais au début que la deuxième dame apparaît pour sauver le héros. Dans en sens, c'est vrai, même si elle a tenté de lui tuer... Mais je pense finalement qu'ils sont tous les deux un peu malades, exposés par le climat de notre société. Autant que le héros qui est déséché par la vie professionnelle et se comporte lui-même d'une manière cynique sur le plan sentimental, la famme est, elle aussi, malade, sous son masque mystique. Ce roman est séduisant puisque c'est une histoire de ces deux existances vulnérables qui cherchent à trouver le moyen de survivre dans la société qui incarne l'absurdité de notre vie.
Ci-dessus une petite curiosité qui me fut bien utile.
Ce blog n'a pas une ambition d'exégèse. Y aurait-il tant à dire, d'ailleurs ? Vous et moi, ses rédacteurs, laissons-lui le mérite de la simplicité. Après le "Carnet de route mexicain", les thèmes abordés : LACHEZ-VOUS ! (CRITIQUES) - STYLE - STRUCTURE - SOCIETAL. En fin de rouleau, vous trouverez la compilation de mes interventions sur "La République des Livres" de Pierre Assouline et "près, loin" de Pauledel.
Le roman est sorti chez Calmann-Lévy le 16 janvier 2008
Jean-Marc Parisis, Le Figaro Magazine du 16 février 2008 page 72
Un bon titre pour un premier roman qui renouvelle la fiction à caractère entrepreneurial, même s'il n'en évite ni les longueurs ni le fétichisme technologique. ingénieur commercial dans l'informatique, un homme sans réelle qualité tente de s'adapter à sa nouvelle direction. Comme tout bon schizoïde contemporain, il visite aussi les sites de rencontres sur internet (c'est là, dans ces profils de femmes sur écran, que l'auteur est le plus coupant). Viré comme pas mal de ses collègues, l'ingénieur va laver son âme dans le bain du grand amour. Barillon nous épargne les tares du genre, la sociologie du ressentiment, le moralisme, la déprime égotiste. Son écriture riche, évocatrice et cultivée dit l'insanité, mais aussi la douceur du monde. A cette éducation sentimentale se mêle une brève et forte réflexion sur le destin des livres. Cadre en informatique, Barillon est aussi écrivain.
Jérôme Leroy, Le Figaro Littéraire du jeudi 15 mai 2008 page 3
Premiers romans, notre sélection L’amour comptable Face au règne total de la marchandise, les romanciers peuvent fuir dans l'autofiction ou affronter le Minotaure. Pour son premier roman, La Réduction des affectifs, Jean-Christophe Barillon se range plutôt du côté de Pilhes, Salvaing ou encore le Houellebecq période Plateforme. Le héros sans nom de Barillon est un de ces petits princes des tours de la Défense, spécialiste arrogant que la première menace de fusion-acquisition sur son entreprise va transformer en guerrier affolé. Jusque-là rien que de banal. Là où ça l'est moins, c'est que le narrateur va décider d'appliquer les lois du marché, flexibilité et précarité, à sa vie sentimentale. Le roman progresse ainsi sur trois plans, la narration proprement dite de l'écroulement de l'entreprise, des notes « scanners » où l'objectivité du processus marchand est exposée dans toute sa froideur et enfin des passages en italique où les corps, les sens, les humeurs reprennent leur droit mais où sont aussi appliqués, de plus en plus, la même grammaire que celle des managers qui démembrent l'entreprise : « L'humain se fait inhumain. Et c'est en toute logique qu'éventuel licencié, en réflexe primal, d'autodéfense, je reproduis le schéma de mon éventuel bourreau : l'entreprise. Je deviens un authentique tortionnaire sentimental, un tueur de couple, par calcul et incohérence, en décideur. » Et pourtant, à la grande surprise du lecteur, La Réduction des affectifs devient progressivement un roman heureux, voire lumineux. Après les carnages feutrés dans les bureaux climatisés ou les étreintes intéressées dans les chambres de rencontres, voilà que notre narrateur sans nom se met à nouveau à aimer. Ce qui l'a sauvé ? Une certaine culture, sans aucun doute, cet ultime rempart contre la schizophrénie du temps. Il cite saint Augustin : « La mesure de l'amour, c'est d'aimer sans mesure.» On pourrait aussi mettre en exergue, dans le même registre, pour résumer ce premier roman parfaitement maîtrisé, cette phrase de saint Paul « Là où le péché abonde, la Grâce surabonde. »
2 commentaires:
C'est vraiment épatant, tous ces tableaux graphique! Je n'ai pas imaginé que la création (ou le projet?) du roman est faite d'une méthode si raffinée et très vingt-et-unième comme le sujet de ce roman. Je crayais au début que la deuxième dame apparaît pour sauver le héros. Dans en sens, c'est vrai, même si elle a tenté de lui tuer... Mais je pense finalement qu'ils sont tous les deux un peu malades, exposés par le climat de notre société. Autant que le héros qui est déséché par la vie professionnelle et se comporte lui-même d'une manière cynique sur le plan sentimental, la famme est, elle aussi, malade, sous son masque mystique. Ce roman est séduisant puisque c'est une histoire de ces deux existances vulnérables qui cherchent à trouver le moyen de survivre dans la société qui incarne l'absurdité de notre vie.
Bonjour !
nous (je) avons écrit une bafouille sur votre roman... (que j'ai beaucoup apprécié).
Vous pouvez la retrouver ici :
http://www.elleadore.com/on-adore/a-voir-a-lire/la-reduction-des-affectifs.php
Bonne journée !
Enregistrer un commentaire