mardi

INTERVENTIONS SUR LE BLOG "LA REPUBLIQUE DES LIVRES" DE PIERRE ASSOULINE

Le paradoxe de Malaparte
Entraperçu ce soir sur les étals de ma librairie favorite Le bordel de Soroca de Benoît Rayski, nouvellement sorti chez Denoël. Il y réécrit le chapitre 15 de Kaputt, le poursuit à sa manière. Passou, en avez-vous pris connaissance ? Qu’en pensez-vous ?
Rédigé par : JC Barillon le 13 janvier 2011 à 20:54 Alerter

Etonnants voyageurs de la NRF

  1. Tellement peu voyageur le du Bellay qu’il se faisait chier à Rome en rêvant de la douceur angevine.

Rédigé par : JC Barillon le 21 mai 2010 à 19:39 Alerter

Modiano écrit contre l'oubli

1. Drame intime de l’auteur qui fait toujours le même livre et le sait. Son inquiétude, son désespoir. En tout cas, le constat d’une réelle impuissance. Comment vivre le « ne sait faire que ça » ?

Après l’écriture sèche d’Un pedigree, on aurait pu entrevoir un nouveau Modiano, une évolution. Rien. Il replonge dans la copie conforme. Facilité et enfer personnel ?

le 21 mars 2010 à 11:44

George Steiner, penseur en public

1. @ ebolavir le 12 mars 2010 à 16:57

Mais c’est complètement dingue ! Le dimanche 21 février 2010 à 23:30:10, sur Wikisource, j’ai téléchargé Ève de Péguy, tiré du quatorzième cahier de la quinzième série. (28 décembre 1913).
Et en effet, comme vous nous l’apprenez, Péguy a disparu des listes. Tombé en 1914 aux champs d’honneur. Tombé une seconde fois en 2010 dans cette ultra-moderne trappe orwellienne…

Suis-je dans l’illégalité flagrante ? En plus de sa copie sur Word, j’ai sur mon ordinateur le fichier archive HTML de cette (longue) page escamotée. Fraîche relique ! Exemplaire unique ! Je vends ! 2000 euros à ma gauche ! 3000 à ma droite ! Qui dit mieux ? Gallimard vient de créer le codex électronique ! Y’en a pas deux comme ça ! Digne du scriptorium d’Avranches !

Malgré nos fantastiques possibilités de duplication de textes, nous retrouvons des réflexes de moines copistes. De véritables refuzniks s’échangeant des samizdats sous le manteau.

Question : si je mets cette page en ligne sur mon blog, on me fout au trou ?

le 12 mars 2010 à 23:29

2. … et pour détourner la dernière phase de votre post, cher Passou, je peux que dire voilà un émoi bibliophilique qui est désormais le privilège d’un seul.

le 12 mars 2010 à 23:43

Régis Jauffret, du crime au châtiment

Un poulain de PaulEdel dans la nature sans son propriétaire dans les parages ? Attendons, espérons…

Bach que ma joie demeure

  1. Notez aussi l’important travail biographique d’Alberto Basso et également son coffret livre + CD Redécouvrir Jean-Sébastien Bach chez Harmonia Mundi. Le texte y est illustré d’extraits de musique et fait saisir l’évolution du compositeur avec une grande pertinence.

A écouter également l’une des dernières interprétations du Clavier bien tempéré : celle de Vassilakis, le piano de Boulez, un lâcher-prise remarquable qui me paraît vraiment novateur (voir sa collaboration avec Pascal Vigneron.)

Enfin, un thème qui m’est cher, vieillir avec Bach. Un itinéraire d’une Passion à l’autre : St Jean avec ses interrogations encore inquiètes, doloristes parfois, puis finir avec St Matthieu, une sérénité riche de vie, vaguement contrite mais apaisée, un écho à certains autoportraits de Rembrandt, sur la fin.

Rédigé par : JC Barillon le 10 février 2010 à 13:59 Alerter

Madame Bovary, c'est qui ?

  1. « Reste à savoir si, de la dérision universelle à l’ironie dépassionnée, on a affaire à la marque d’une personnalité rebelle ou à l’effet généralisé d’un style ? »

Allons, vous vous posez encore la question, Pierre Assouline, alors que dans votre Simenon vous avez repris le mot de Nabokov (trop rabâché aux yeux de certains) : « Le style, c’est l’homme» ? Le style n’est-il pas l’empreinte, la transcription littéraire du caractère de l’auteur, son code génétique d’écrivain ? Donc la personnalité rebelle ferait le style, lui-même géniteur de la dérision universelle à l’ironie dépassionnée…

Et après ?

Ensuite, il me semble qu’au fil de sa rumination, sa maturation, le style prend une certaine autonomie et amplifie cette génétique de base. Effet retour, il peut même accentuer des traits de l’auteur et le conforter dans ses choix esthétiques, moraux. Alors l’homme évolue, l’écrivain évolue et Flaubert termine sa vie avec le style âpre, décharné d’Un cœur simple que Madame Bovary laissait peu prévoir.

Rédigé par : JC Barillon le 25 octobre 2009 à 11:44 Alerter


Demain, les livres seront inépuisables
1. [cette invention] «ne remplacera pas le livre mais l’aidera, comme le reader. » passouline le 17 mai 2009 à 09:53

En tout cas, dès qu’un reader permettra d’annoter un texte, de le surligner et d’exporter le tout dans mon ordinateur, mon choix sera vite fait. Le volume matériel sera réservé aux livres d’arts, les cadeaux et la chine (le long des quais de Seine, pas du Yang-Tsé). Rédigé par : jcbarillon le 17 mai 2009 à 11:39 Alerter


"Mein Kampf" : le livre du livre
1. “Car Mein Kampf se vend toujours régulièrement, de nos jours, en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient.” PA

Pourquoi oublier l’Amérique ? Petit aperçu du Mexique.

Je l’ai trouvé sur les étals de bien des marchés, comme la photo de Pétain chez les brocanteurs de Saint Ouen. Quelles répercussions sur les esprits ? Il est malaisé de le distinguer, même si, sans antisémitisme déclaré, certaines attitudes restent ambigües. Par exemple, pour le petit peuple, la seconde guerre mondiale d’Europe est un vague folklore en gris et noir. La distance émousse le jugement et le prénom Adolfo reste très à la mode en référence à des chanteurs, des héros de telenovelas ou à Hitler. Dans ce dernier cas pensent-ils, pour avoir foutu un si grand bordel, ça doit être un grand guerrier. Peut-être une partie de cette vertu se transmettra à mon fils ?
Rédigé par : JC Barillon le 25 avril 2009 à 11:48 Alerter


Gracq, derniers temps
1. @ pauledel le 13 avril 2009 à 09:58

Pauledel, nous connaissons vos réticences vis-à-vis de Gracq mais votre texte est bien curieux : ça reste du Pauledel, mais ça lorgne bougrement vers Gracq. On y retrouve la porosité, l’imprégnation, l’infusion du lieu dans le paysage mental de l’auteur…

Votre élan stendhalien n’évolue-t-il pas vers une contemplation gracquienne ?
Rédigé par : JC Barillon le 13 avril 2009 à 11:14 Alerter


Raymond l'amer chez Curzio le magnifique
1. … la prochaine fusion des dogmes en un ordre moral déjà résurgent se felicitera de la pixellisation à outrance… odradek le 10 avril 2009 à 10:03

Il paraît que ce qui frappe aujourd’hui dans les peintures d’élèves de collège, c’est que les blancs ont disparu. Il semble que tout l’espace soit intégralement recouvert de couleurs, sans respiration. Saturé comme un écran de télévision. Qu’en conclure ?

La fréquentation intensive des media à écrans rendrait-elle les jeunes esprits incapables d’analyse ? De faire le tri des informations, le sujet au premier plan et le fond confondus en une même bouillie ? Des schémas mentaux structurés par le brouillard, le flot informationnel relativisant toute données, où plus rien n’a vraiment d’importance ? Image pour image, d’un tremblement de terre en Italie aux ragots de la presse people et surtout, en omettant le plus important : la vraie information aux citoyens, qui leur permettrait de se poser les bonnes questions et de changer leur monde ?
Rédigé par : JC Barillon le 10 avril 2009 à 20:27 Alerter

2. KunstStoff Thierry Kron sur toileTraube le 11 avril 2009 à 09:57odradek (des larmes pour Eros) le 11 avril 2009 à 10:34

TKT, Odradek, l’épisode de la sirène se trouve dans La peau au chapitre Le diner du Général Cork.
PS : Odradek, j’ai répondu à votre question sur mon blog.BaV
Rédigé par : JC Barillon le 11 avril 2009 à 11:05 Alerter

La bande à Robert joue gros
1. Assis, 5ème gauche ?
édigé par : JC Barillon le 04 avril 2009 à 13:30 Alerter


Kundera, lecteur avant d'être écrivain.....
1. Si dans l’Art du roman, Kundera ambitionne un nouveau déchiffrage de l’humanité par le roman, l’une des méthodes employées laisse songeur. Il recommande “un nouvel art du dépouillement radical pour embrasser la complexité de l’existence moderne sans en perdre la clarté architectonique”.

En fait, en contrepoint d’une telle rigueur, la difficulté de la tâche ne pousse-t-elle pas l’auteur au relativisme ? Autant de vérités que de personnages, et toutes sont exprimables. Et quand, inhérentes à l’humanité, l’irrationalité et la bêtise s’en mêlent, le foisonnement devient naturellement indomptable… Au final, à la recherche de “la sagesse du roman”, il se refuse de donner des leçons de vie, ou bien le fait sans avoir l’air d’y toucher, “un art de l’essai spécifiquement romanesque”, une esquisse sans lourdeurs théoriques.

Enfin, il me semble que dans le roman de Malaparte, l’épisode de la peau-drapeau de l’humanité suppliciée se situe “A Janpol, sur le Dniester, en Ukraine”, dans la communauté juive, bien qu’inséré dans la description de la libération de Rome.
Rédigé par : JC Barillon le 01 avril 2009 à 22:26 Alerter


Réchauffement climatique sur la...
1. Amette, la porosité entre le lieu et le paysage intérieur qui est en nous. Climats.« La lumière sournoise montait entre les barreaux de l’escalier. Il s’enfonça dans cette marinade d’hiver »
Et puis le vécu tracé d’un souffle, «le merveilleux rien». Tenez :«La présence d’une serveuse aux yeux pâles lui rappelait qu’il y avait des femmes, qu’elles existaient vraiment et qu’on pouvait, un jour, se serrer contre elles pour sentir l’odeur sèche ou résineuse de leur nuque.» ou «Ils partaient dans des monologues à prétentions : les gosses, les alcools, la télé, torrents d’arguments comme si une idée juste était une valise pleine.»

C’est du normand, c’est du finaud…

In Confessions d’un enfant gâté.
Rédigé par : JC Barillon le 26 mars 2009 à 23:43 Alerter


"Chez nous, on ne prend pas un taxi par le...
1. Approche uniquement quantitative. Parlons de puissance, de poids culturel. Petit parallèle avec le monde anglo-saxon.

Aujourd’hui, l’américain a triomphé de l’anglais, on retrouve ses nasalités mâchouillées de Taïwan à Lima et si vous parlez de “lorry” au lieu de “truck”, on vous regarde comme un huron un peu bizarre. Les jeux sont faits.

Dans le monde hispanisant, nous n’en sommes pas encore là. Aujourd’hui, le poids culturel de l’Amérique Latine écorne seulement ou dépasse de peu l’influence espagnole. Dans ce coude-à-coude, nous sommes en pleine période de friction. Les anciens colonisés relèvent la tête, font de cette lutte identitaire un point d’honneur, l’Espagne se vexe. Donc, la bataille fait rage et nous n’avons encore rien vu.
Rédigé par : JC Barillon le 18 mars 2009 à 01:02 Alerter

2. 02:31J.C. et J.C. Barillon, même commentateur?Aucun rapport identitaire entre l’un, JC, et l’autre, J.C.Barillon : les points ça compte … Rédigé par : JC le 18 mars 2009 à 06:58 Alerter

Aucun rapport, je confirme.Dommage que la forme l’emporte sur le fond.
Rédigé par : JC Barillon le 18 mars 2009 à 10:19 Alerter


Pour saluer Khatibi
1. A Beaubourg ce soir, dans la petite salle du sous-sol, Alberto Ruy Sanchez apprend sa disparition lors des questions du public.

Recueillement impossible. Mais un voile passe sur sa voix, si diserte pourtant sur la peau des femmes et les cristaux de sel dans l’air de Mogador.
Rédigé par : JC Barillon le 16 mars 2009 à 23:34 Alerter


Le roman réussi d'un attentat raté
1. @ Cécile le 13 mars 2009 à 18:23 Alerter

Chère Cécile, si vous voulez voir 10 000 masques mexicains, je vous conseille d’aller au musée Rafael Coronel de la bonne ville de Zacatecas, au centre-nord du pays.www.feaav.org/convenciones/2006/congreso_2007_f11.shtm
www.flickr.com/photos/hapus/1796587933/

Il se blottit dans les ruines monumentales de l’ancien couvent de San Francisco, “Convento de propaganda fide” à partir duquel s’est fait la conquête du “Norte barbaro”, au goupillon et au fil de l’épée. Zac était alors appelée “la civilisatrice du Nord”.

Quant à Uribe, à ma grande honte, cela fait six mois que “L’atelier du temps” patiente, intact, à mon chevet. Ce doit être cela, le “temps littéraire” évoqué par Fuentes il y quelques jours !
Rédigé par : JC Barillon le 13 mars 2009 à 23:28 Alerter


Carlos Fuentes : demandez le programme !
1. Hier nous avons eu droit à un Fuentes égal à lui-même, au discours, oui, brillant, oui, tours de passe-passe du vieux lion, éloquence où fluctue la frontière diffuse entre l’intuition inspirée et l’esbroufe du dandy.

Par exemple, que penser de cette courte introduction à la littérature chilienne ? En résumé, géographie du roman chilien : le Chili, géographie démente, étroite bande de terre du Tropique à l’Antarctique, seule la poésie pouvait fédérer une culture nationale, le roman n’a fait que suivre. Au Chili, « le roman descend de la poésie. » Et ainsi de suite…

A propos de la répartie de Cantinflas “Quel manque d’ignorance !”, il m’a semblé au contraire que Fuentes la reprenait favorablement pour la fraîcheur, l’authenticité première des cultures amérindiennes et populaires, contre la Culture trop sophistiquée, dénaturée. Malgré tout on ne peut dire que Fuentes a « cantinfléer » (le nom de ce comique au personnage de brave gars naïf a enrichi le dictionario de la Real Academia Epañola d’un verbe et d’un adjectif.) Ce fut une intervention de haute volée, j’en voudrais une comme cela par semaine. Et puis, et puis, je ne peux m’empêcher de penser que La mort d’Artemio Cruz fut pour moi un coup de bambou comme la littérature mexicaine sait en assener.

Enfin à propos de Jean Daniel, il était bien présent, au premier rang, face à l’orateur.
Rédigé par : JC Barillon le 12 mars 2009 à 23:11 Alerter

Marchemos la mano en la mano y viva Mexico...
1. Sergio Pitol (…) sa divertissante et géniale Vie conjugale (2) , roman ironique et cruel sur les préjugés, les ambitions et la bêtise d’une hallucinante Madame Bovary mexicaine. chantal 09/03/2009 à 19:29

Je suis un peu surpris, Chantal. La vie conjugale me semble une œuvre rapide, mineure, écrite sans forcer le talent. On sent qu’il pourrait tellement mieux faire.
Enfin, si vous voulez rigoler avec Pitol, je vous recommande plutôt Mater la divine garce.
Rédigé par : JC Barillon le 10 mars 2009 à 10:35 Alerter

2. ““les digressions de Tolstoï sur Napoléon sont elles intéressantes pour un gamin péruvien de 12 ans? ”Bien sûr que si Rédigé par : théo le 10 mars 2009 à 10:25 Oui, bien sûr que si, il faut quand même que ses parents aient un domicile secondaire dans les quartiers chics de Paris. Rédigé par : KunstStoff Thierry Kron sur toileTraube le 10 mars 2009 à 13:03 Alerter

Même pas. Un enfant de 12 ans dans un pays qui est régulièrement la proie d’un césarisme rampant et souvent opprimant ne peut qu’être passionné par les digressions de Tolstoï sur Napoléon.
Rédigé par : JC Barillon le 10 mars 2009 à 13:09 Alerter


Cet historien serait-il dangereux ?
1. Je me souviens que le 19 mai 2006, dans un sous-sol bondé de la place Paul Painlevé, les éditions Amsterdam et Hobsbawm présentèrent “L’invention de la tradition” (1983) enfin traduite, et accusèrent Bourdieu d’avoir bloqué pendant près de vingt ans la parution de ce livre qui n’avait pas l’heur de lui plaire.

Voilà comment nos mandarins, en bons boutiquiers, mesquins, manœuvriers, enfoncent l’université française dans un provincialisme hors du monde, desséchant de savoir.
De nos jours, êtes-vous au courant de telles nuisances ?
Rédigé par : JC Barillon le 06 mars 2009 à 23:35 Alerter


Islam : la parole de Dieu contre l'int�...
1. “au fait, Assouline, une musique ? ” : Clopine 26/02/009 à 23:06
Un Schubert qui rêverait de Bach ?
Rédigé par : JC Barillon le 27 février 2009 à 00:56 Alerter


Faut-il vraiment donner un visage aux livres...
1. Disons que dans ses œuvres, l’écrivain met le meilleur de lui-même. Mais dans le bonhomme, il y a tout le reste…
Rédigé par : JC Barillon le 11 février 2009 à 23:02 Alerter


Anatomie d'un chef d'oeuvre
Les dernières années de Lampedusa sont un épilogue cruel au Guépard. Il faut l’imaginer, veste bien coupée et parfaitement râpée, déambulant dans des salles vides plus que défraîchies, menaçant ruine.
— Que faites-vous toute la journée ? lui demandaient ses amis.
— Je fais le prince, répondait-il.


Le cri de Voltaire pour que l'on crie
1. Je viens de voir l’ouvrage. Je suis désolé, mais ce téléfilm a des lourdeurs de certificat d‘étude. C’est d’un tarte. Et laborieux, laborieux… il n’en finit pas de vêler ses scènes. Le “Saint-Germain ou la négociation”, c’était d’une toute autre trempe.
Rédigé par : JC Barillon le 23 janvier 2009 à 23:39 Alerter

Rousseau, fluctuat nec mergitur
1. Vous n’y pensez pas pauledel. Si votre pizzaiolo est inondé, ça veut dire que votre Arbre à Lettres est sous cinq mètres de flotte. Et sous les eaux itou la vendeuse, une petite brune, les hormones en feu d’une attachée de presse convaincue dès qu’ont parle littérature… c’est pas pas dieu possib’ ! Ah non alors !
Rédigé par : JC Barillon le 17 janvier 2009 à 21:30 Alerter


Pour saluer Claude Berri
1. Il y a bien longtemps, j’étais allé voir ses Ryman, un après-midi d’été.

Je me souviens de la rue calme ; le long de “son” mur les graffitis d’hommages et d’amour à Gainsbourg, mort depuis quelques mois, puis la galerie.

Long séjour entre les toiles.

Déconcerté, agacé, apaisé enfin, je fondais dans le blanc, entre les lumières.

Aujourd’hui seulement, je me demande : était-ce une mise en scène de plus ? Réalisateurs : ces gens-là aiment tout diriger…

J’aime croire que là, il a fait comme certains chefs d’orchestre. Il a donné les premières mesures puis s’en est allé. Et à leur guise les peintures se sont reflétées.
Rédigé par : JC Barillon le 12 janvier 2009 à 22:55 Alerter


Franklin Delano Obama
1. @ Pas pu m’en empêcher le 19 novembre 2008 à 23:50
— Tiens, vous revoilà ! Je vous croyais rangé des voitures ? Vous redescendez de l’Aventin ?
— Si je veux !
— Et il descend de la montagne à cheval…
Rédigé par : JC Barillon le 20 novembre 2008 à 01:37 Alerter

2. @ Phil le 20 novembre 2008 à 11:59
C’est moche le poche ? C’est vulgaire la vulgarisation ? Le prix presque modique et le papier recyclé ? La démocratie appliquée à la connaissance ? Croyez-vous en la littérature censitaire ? Bouquins pour apifious ? Le croyant a-t-il besoin d’églises somptueuses pour prier ?

Ne confondez-vous pas la pulpe des neurones et celle du vélin moelleux, à n’en pas douter l’écrin indispensable du bel esprit, rien que des finesses ?
Rédigé par : JC Barillon le 20 novembre 2008 à 15:07 Alerter

3. Tout affect papelardier mis de côté, d’un strict point de vue industriel, peut-on en déduire que pour Corti, même à long terme, Gracq serait plus rentable en broché qu’en poche ? En effet, l’élitisme de sa prose rare ferait que les ventes de poches ne sauraient assurer une rentabilité similaire ?

Cependant, génération après génération, une telle stratégie ne rétrécie-t-elle pas le cercle des aficionados ? Au moins, elle amoindrit l’impulsion des prescripteurs (critiques, bouche-à-oreille). Alors qu’une parution en poche ou en e-book élargirait le lectorat et dynamiserait les ventes sur le long terme. A moins d’en déduire que pour Corti, le livre littéraire a peu d’avenir…
Rédigé par : JC Barillon le 21 novembre 2008 à 00:23 Alerter


Prêtez l'oreille au dernier Lodge
1. “Euh, 13h38, ce n’est pas Paul Edel bien sûr,Mais “un autre lecteur” quelque peu grossier et zappé par les Cédric boy’s “Rédigé par : membre du comité de soutien au blogueur MàC le 13 novembre 2008 à 14:16 Alerter
Non, c’est Pauledel de mauvais poil.
Rédigé par : JC Barillon le 13 novembre 2008 à 14:43 Alerter


Au coeur d'actuelles ténèbres
1. Alors, de chez Clopine où Pauledel, Mac va nous faire le coup du « Ici Londres… » ?
Rédigé par : JC Barillon le 12 novembre 2008 à 00:42 Alerter


Le Goncourt 2008 a tout pour lui
1. “C’est la 3e fois que Passoul fait remarquer qu’il avait signalé l’importance de ce roman sur son blog (…) n’allons-pas Lui proposer de faire du Pivotage, Cabotage et autres Naufrages…” Rédigé par : DIAGONAL le 10 novembre 2008 à 18:12
Nous nommerons donc “passoulignage” cet art de détecter, de souligner la venue d’un roman qui compte.
document.write("Rédigé par : JC Barillon Alerter ");


Double biographie d'un personnage dédoubl...
1. Sommes-nous prisonniers de notre époque, de l’air du temps et de son art pauvre, si la production de SJP nous apparaît parfois comme une étrange boursouflure ? La vision du monde de nos contemporains peut-elle accorder une grande place au lyrisme ?

@Gt le 09 novembre 2008 à 11:35Mais oui Monsieur de Villepin.
Rédigé par : JC Barillon le 09 novembre 2008 à 12:32 Alerter


Don Quichotte, le retour
@ Rêvelin le 06 novembre 2008 à 19:55
Le Quichotte au risque du Spanglish : en effet, il y a des traductions, fines, élégantes, d’autres moins…

“In un placete de La Mancha of which nombre no quiero remembrearme, vivía, not so long ago, uno de esos gentlemen who always tienen una lanza in the rack, una buckler antigua, a skinny caballo y un grayhound para el chase…”
http://www.erudit.org/revue/ttr/2004/v17/n1/011978ar.html
http://news.bbc.co.uk/hi/spanish/misc/newsid_4002000/4002783.stm
Rédigé par : JC Barillon le 06 novembre 2008 à 22:09 Alerter


Enfin, un reflet de l'espagnol total !
1. Il est en effet révélateur de voir deux Latino-Américains de pays différents s’interrompre toutes les dix minutes pour expliquer un mot propre à l’une des deux cultures. Chaque pays a développé un vocabulaire particulier issu du métissage de l’espagnol avec les langues précolombiennes de l’endroit.

Au sein d’un même état, le millefeuille des civilisations rend les choses encore plus compliquées. Exemple le Mexique avec, en gros, les influences du maya au sud, du nahuatl (aztèque) au nord et plus au nord encore, de l’anglais gringo. Enfin, si l’on veut encore affiner le constat, songez qu’il y a une soixantaine de langues officiellement répertoriées sur le territoire…
Rédigé par : JC Barillon le 01 novembre 2008 à 15:46 Alerter

2. @ pues le 01 novembre 2008 à 18:02
Tout dépend du niveau culturel des deux interlocuteurs qui n’ont pas toujours le recul que procure le cosmopolitisme et ne se limitent pas à un espagnol international, vernaculaire. Ils prennent alors leurs particularismes pour des universaux et un Mexicain a toutes les peines du monde à comprendre un Péruvien à l’évocation de choclo (maïs), palta (avocat) et aji (piment) par exemple.
« Et en Amérique latine ils disent ‘castellano’» dites-vous. Au Mexique, cela ne saute pas aux yeux. Dans le milieu universitaire sans doute. Mais le ressentiment antiespagnol n’en est pas moins répandu et vivace.
Rédigé par : JC Barillon le 01 novembre 2008 à 20:06 Alerter

3 @ Mac le 01 novembre 2008 à 18:59
Ça change de Tonton Cristobal.
Rédigé par : JC Barillon Alerter


Zoug a vort, Etienne !
1. Il me semble que le plus redoutable et nécessaire legs qu’un père puisse transmettre à ses enfants est d’apprendre à se passer de lui.
Rédigé par : JC Barillon le 31 octobre 2008 à 20:46 Alerter


Vanité du roman-à-clefs
1. Et l’inverse, lorsque les personnages fictifs des romans donnent les clés pour comprendre les êtres de chair et d’os : « C’est un Homais, un Don Quichotte, un Tartarin… »
Rédigé par : JC Barillon le 28 octobre 2008 à 21:28 Alerter


Républicaines, républicains !
1. « Le fond beaucoup trop blanc, fatigue les yeux ; un ivoire soutenu, par exemple, serait mieux pour un lecteur assidu de 70 ans… » Rédigé par : Bigleux le 16 octobre 2008 à 18:27
A 44 ans, la blanche hermine arrache idem. Même avec une luminosité baissée au maximum. Désert de sel.
Rédigé par : JC Barillon le 16 octobre 2008 à 22:16 Alerter

Mobilisation générale pour la liberté.....
1. Zhu Geliang le 12 octobre 2008 à 11:13 Pour avoir été présent au débat proposé par l’association «Liberté pour l’Histoire» samedi, je peux vous dire que sur la RDL, vous êtes de ceux qui ont résumé l’affaire avec le plus de justesse et de sérénité.
Tout frais de dimanche matin, voici un autre débat que je vous rapporte et qui me paraît important, agrémenté de quelques touches personnelles. (Voir le post du 13/10/2008 sur ce blog.)*
Rédigé par : JC BARILLON le 13 octobre 2008 à 00:57 Alerter



Métamorphoses de la lecture
1. J’ai des souvenirs émus de vieux livres tavelés ouverts comme des reliquaires, ils exhalaient l’encens des siècles, mon Quatre-vingt treize et ses gravures de la Tourgue, les deux premiers tomes des Misérables, feuilleton broché sur grandes feuilles à deux colonnes, lettres baveuses sur fond brun à force de jaunir… Et bien voyez-vous, malgré tout cela, non, vraiment, je ne suis pas d’accord avec le chœur papelardier de ce soir. Pourtant, tout me porterait à vous rejoindre.

Oui, les risques du texte dématérialisé sont identifiés, mais considérez que pour la première fois, le contenu s’affranchit nettement du contenant et ne doit pas lui céder quelques parcelles de sacralité. Le vrai croyant a-t-il besoin d’être en condition, d’églises somptueuses pour prier ? Regardons la Lune, et non le doigt qui la montre.

Le texte électronique ne vaut que parce que texte, et avec certes moins d’affect, l’œil se fait plus exigeant. Le lecteur rejoint ainsi l’expérience de l’auteur sur ordinateur dont l’écran clinique lui évite le travers classique de l’écrivain : un sens critique émoussé parce que trop amoureux de sa prose écrite de sa main.

Ainsi, mieux qu’avant, le texte est nu, il est beau, et il tient.
Rédigé par: JC BARILLON le 30 septembre 2008 à 22:53 Alerter


La laryngite du rossignol
1. « … nous attendons encore aujourd’hui des écrivains, si c’est pas trop leur demander, qu’ils soient capables comme Sterne de ne pas sacrifier ni le sentiment à l’intellect, ni l’intellect au sentiment mais de traiter des deux ensemble. »: Dexter le 27 septembre 2008 à 00:10

Comment concevez-vous Hemingway, aux textes souvent bien peu réflexifs ? Ah, « The big Two Hearted River »…
A lire un romancier sacrifiant à de grandes démonstrations d’intellect , il me semble parfois distinguer en filigrane un essayiste paresseux.
Rédigé par: JC BARILLON le 27 septembre 2008 à 11:29 Alerter


L'Europe des Boëldieu et des...
1. Je rejoins les valeurs prônées par Edel, et comprends le dégoût des auteurs, leur attitude hébétée de sentinelles devant le désastre. Demi-soldes en réserve de la République qu’elle n’appelle pas.
Mais le “droit dans ses bottes” est vertueux, a de la gueule s’il ne tourne pas Ratapoil. Cette attitude délétère, ce stoïcisme de la défaite casse d’emblée les ressorts de tout combat, fût-il d’arrière-garde. Le devoir de l’écrivain n’est-il pas au contraire de plonger dans la fange et le cambouis, se mêler à l’abject pour mieux le dénoncer ? Avec parfois l’apparence de la démagogie, mais pour mieux, en cinquième colonne, faire péter la connerie avec le maximum d’efficacité, le vilain mot.

Naïveté ? Moi aussi j’ai fait miens ces personnages. Jusqu’à un certain point. Souvenez-vous de la scène où Boieldieu lave ses gants, conclue par Maréchal avec un « — Décidément (…) tout nous sépare. » Est-ce vraiment le sentiment que les écrivains veulent inspirer au bon peuple à leur égard ? Finalement, son piédestal coûte bien cher à la littérature.
Rédigé par: JC BARILLON le 20 septembre 2008 à 12:19 Alerter


La douceur de notre commerce me ravit
1. Chaque jour, j’embarque dans notre correspondance, addiction chronophage. Dur de décrocher !

Au-delà des mondanités, goûter de simples billets d’humeur ou des échanges profonds, émouvants. Et si proches. La virtualité balayée d’un coup à la funèbre révérence de l’un des nôtres. Passé le choc, notre maladresse, notre impuissance à l’aider, veillées nocturnes. Puis son retour inespéré, la joie, la simple joie. Ou le cadeau inouï d’une réponse longue, circonstanciée, aux heures blanches d’une autre nuit… il m’arrive de prendre des notes savez-vous. Les volumes neufs s’accumulent à mon chevet mais je m’accroche, m’améliore un peu, la route est longue.

Cependant, parfois, d’insupportables chicanes virent au massacre et notre tribu cahote sur son moteur à implosions. On souhaiterait un procédé plus respectueux des personnes ; l’art de la conversation cherche encore sa maturité.

D’œuvres communes en querelles pendables, nous sommes les citoyens turbulents d’une curieuse république, littéraire. Au bord du monde nous berçons nos rêves d’Europe, entre nos pages coulent le sang des guerres et les espoirs qui nous ont faits. Merci pour ces voyages que nous faisons, des brumes de Raciaz au soleil sur Rome, des moiteurs cravatées de Singapore aux thalwegs de Gracq. Et quand il m’arrive de voyager, notre salon, ce « chez moi » français et virtuel m’en est que plus cher.

Bien à vous tous,

Jean-Christophe Barillon
Rédigé par: JC BARILLON le 11 septembre 2008 à 10:23 Alerter


Regrets éternels d'un grand éditeur
Je me suis souvent posé cette question : comment devient-on éditeur. Deux réponses s’imposent : soit on aime lire, soit on aime écrire, mais alors pourquoi vouloir publier? Rédigé par: 108 ans et toutes histoires le 08 septembre 2008 à 19:30

L’éditeur est, dit-on, une personne qui publie les livres qu’il n’a pas écrits.
Rédigé par: JC BARILLON le 08 septembre 2008 à 22:27 Alerter


Ceux qui l'aiment prendront ce train
1. Leo Nemo le 05 septembre 2008 à 16:35 sur Sollers.
Lu le Studio de Sollers. Il décolle, nous fait décoller avec Rimbaud. Et puis il a ses hargnes de jeune homme avec en plus des aisances de vieux matou… dans une quête de la modernité, il ne déparerait pas avec Jauffret.
Rédigé par: JC BARILLON le 06 septembre 2008 à 11:04 Alerter

2. Au MaC du 06 septembre 2008 à 14:07
Avez-vous lu “Le rendez-vous des civilisations” de Todd et Courbage ?http://www.herodote.net/articles/article.php?ID=282
Rédigé par: JC BARILLON le 06 septembre 2008 à 15:08 Alerter

Inédit : Paul Valéry érotique
1. Et bien Clopine, savez-vous faire la difference entre la mecanique du du desir et le desir mecanise alla Millet!? Rédigé par: Pro-bante le 03 septembre 2008 à 14:47
Boite manuelle ou automatique.
A 5 rapports.
6 ?
Rédigé par: JC BARILLON le 03 septembre 2008 à 21:53 Alerter


p.c.c : hommage de l'auteur
1. Un livre à vendre, sur EBay, au rayon occasion. Par un particulier, avant sa parution.

On parie que l’exemplaire était dédicacé ?
Rédigé par: JC BARILLON le 31 août 2008 à 19:00 Alerter


Patience et battons les cartes !
1. @ Dexter et Paul edel
Il me semble que le style, c’est l’époque. L’époque fait l’homme et donc son style. N’explique-t-elle pas l’actuelle théologie de la perfection, cette régression issue paradoxalement du progrès qui imprègne les esprits : le CULTE du zéro défaut, la mécanique impeccable du produit usiné au micron près, fini, packagé, la savonnette trop lisse, lisse comme la perfection froide, enfin atteignable, des images d’ordinateurs qui modèlent les esprits ?
Et ces films qui irriguent les cerveaux, les blockbusters, entreprises financières marketées comme des lessives, pouvez-vous imaginer l’un de leurs réalisateurs-comptables proposant un projet, que dis-je, un business plan inachevé ?
L’à-peu-près est balayé. Trop humain. Logique totalitaire, oui.

En littérature ? Cela ne donne pas « une réconciliation (…) entre la pensée artistique et la pensée scientifique» mais une curieuse symbiose de la carpe et du lapin, des enfants dénaturés, des mutants. Les romans illustrent la situation de toutes leurs fibres. Des ouvrages souvent verrouillés, implacables, avec des structures ou des histoires sans failles en forme de machines infernales, des mécanismes autosuffisants – et donc appauvris d’humanité. Mais c’est toujours l’époque, n’est-ce pas…

A l’opposé, « Mais pour quoi faire ? » me diraient Paul edel (et Stendhal !), plus à la recherche de l’idée juste et de sa musique, qui jaillissent d’une écriture d’aquarelle, sans repentir, naturellement.L’humble fluidité du récit, son imperfection nécessaire en écho à l’imperfection de la vie reflétée.

Sauf que ce principe peut connaître des dérives, l’esthétique de la bricole improvisée, le guingois volontaire, voir le fast-food éditorial présent, avec entre autres les facilités de l’autofiction.
Rédigé par: JC BARILLON le 23 août 2008 à 13:47 Alerter

2. @ sandgirl le 23 août 2008 à 14:21
Sandgirl, l’expression “CULTE du zéro défaut” se voulait ironique.

Le “zéro défaut” vient d’un domaine professionnel que je fréquente, la qualité en milieu industriel et tertiaire. Pour faire simple, disons qu’il s’agit de réduire au maximum les rebuts d’une production, les insuffisances d’une activité en améliorant constamment les processus de l’entreprise, avec un discours qui vise idéalement le résultat parfait (voir par exemple http://fr.wikipedia.org/wiki/Six_Sigma).

Mais franchement, la quête du graal absolu qu’est le zéro défaut peut provoquer au final beaucoup de conneries quand on tente de l’appliquer en dogme indépassable aux humains, comme s’ils étaient des machines. Le mieux demeure toujours l’ennemi du bien.
Rédigé par: JC BARILLON le 23 août 2008 à 21:30 Alerter

3. @ Dexter le 24 août 2008 à 12:43
Quand les époques changent jusqu’à flirter du côté de la crise, alors on voit nos fondamentaux dostoïevskiens revenir au galop avec leurs haches de pierre. Bien sûr, chaque génération voit la révolution ultime à sa porte, ce qu’une perspective historique relativise a postériori. Mais (naïveté ?) j’ose affirmer que notre époque est inédite et l’expérience du personnage de Musil peut difficilement être transposée aujourd’hui.

Connaissez-vous les « sociétés liquides », la théorie de Zygmunt Bauman ? Sa pertinence me semble décrire avec une profonde acuité ce que nous vivons. Sociétés liquides, parce que les relations entre les êtres ont l’instabilité qu’ont les molécules d’eau entre elles. Pour être plus précis, pardonnez-moi de me citer :« Selon certains chercheurs, les sociétés sont “liquides”. Avant, on les disait “disciplinaires”, leur férule contraignait les individus mais forgeait leur identité. Le civisme faisait le citoyen, le mariage les époux, l’entreprise le salarié. Les médailles du travail n’étaient pas rares, vingt ans d’ancienneté… Aujourd’hui, les liens qui rattachaient les individus à leurs tribus se distendent, les relations entre les êtres aussi. On quitte une entreprise, un conjoint pour les mêmes raisons : motif économique, infidélité, incompatibilité d’humeur, lassitude. Troublantes similitudes. Et la passion amoureuse ? Une incongruité surannée, vaguement obscène, désormais ?Fragilisé, précarisé, à chacun de surnager seul, sans visibilité, dans le provisoire. Une sensation de vertige : nous dévalons une route de montagne, les freins ne répondent plus, nous anticipons chaque virage suivant, impossible de voir, de réfléchir plus avant. Nous essayons tout de même, prévenir la mutation suivante. Plusieurs fers aux feux, nous dégainons le bon en temps utile. Avec une entreprise ou une compagne, envisager le long terme devient impossible. Alors nous nous ménageons des issues de secours, des échappatoires, des biais. Confiance est morte. »

Dans ce contexte, l’ambition de faire lire des histoires d’entreprise aux liseurs d’histoires d’amour et une histoire d’amour à des lecteurs d’ouvrages de management ne pousse pas à la réconciliation des genres que vous évoquez. Au contraire, elle souligne une confusion destructrice. La vie professionnelle, sous pression, créée un climat de violence, fût-il feutré, une brutalité, une instabilité qui sévit en entreprise et déborde dans le couple, fragilise l’intime. Là apparaît le très actuel « Moi calculateur, tactique, maquignon et politicien » que vous évoquiez le 22 août 2008 à 08:02. Il ne s’agit pas d’assimiler comme Arnheim « le langage de l’entreprise à la relation amoureuse » mais de survivre grâce à des séductions calculées, marchandages et alliances féodales d’hommes liges.

« Ce Arnheim a l’intelligence de faire en sorte… » dites-vous.
Un personnage d’aujourd’hui, abruti de travail, la tête dans le guidon, sans visibilité, prédisposé par l’époque, ne serait-il pas plus intéressant à observer ? Montrer pourquoi un type lambda prend soudain des décisions aberrantes et comment tout lui retombe sur le paletot alors qu’il se croyait très fin. Un imbécile qui s’ignore, vu de l’intérieur, avec le « Je » auquel le lecteur peut avoir la redoutable tentation de s’identifier…

Enfin, loin de toute tentation victimaire d’auteur sur la « pénibilité d’accomplir la mission que la Littérature lui impose », j’ai seulement voulu préciser comment la prégnance du monde actuel, vécue au plus près de ses champs de batailles, conditionne la méthode, la structure, l’histoire et le style d’un roman.
Rédigé par: JC BARILLON le 24 août 2008 à 17:04 Alerter

Pour Bauman, la plupart de ses ouvrages sont paru aux éditions du Rouergue (L’Amour liquide, 2004 ; La vie liquide, 2006; etc.) Voir aussi Le présent liquide, 2007 au Seuil.

Au fait, je ne suis pas informaticien, celui qui calcule, mais ingénieur commercial, celui qui parle.
Bien à vous,
Rédigé par: JC BARILLON le 24 août 2008 à 20:12 Alerter


Profession : exhumateur
1. Dans la recherche des ascendances simenoniennes, pour faire le lien avec ce que dit Paul edel sur le post précédent à propos de Stendhal, il semblerait que celui-ci, dans ses usages et dans sa quête, préfigure plus Simenon que le dernier Flaubert du Cœur simple.Pourtant, sur ce point, toute certitude me semble bien délicate…
Rédigé par: JC BARILLON le 14 août 2008 à 19:47 Alerter


La main du Général
1. Au lycée, cours de latin, César, la fréquentation de l’ample style, les propositions à coulisse ; je trébuchais sur des nids de contresens, en embuscade, des barbarismes en pagaille, je me civilisais un peu, me dégrossissais à peine, beaucoup de travail, mes professeurs Lours, Rimbaud (hé oui), Hatenner, les sentences ensommeillées du Gaffiot s’éveillaient d’une claque, me tendaient leurs marbres gravés, les cohortes émergeaient des brumes, la parole s’élevait, lent drapé, se déployait, se répandait vague après vague, en majesté, planait, enfin l’envolée ne se posait qu’à regret, au delà des myopies environnantes, au loin… à l’époque le phrasé de De Gaulle ne m’était pas inconnu voyez-vous, et bien tout césarisme réfuté (j’insiste), dans mon esprit, il me semblait naturel que les deux chefs de guerre et d’état partageassent le même souffle, le même style, celui que la vision au long cours, tentant déjà de rattraper le futur, donne à l’homme de pouvoir.

Idéalement.

Rien à voir avec les slogans de nos managers actuels.

N’auraient-ils plus ce don ?
Auraient-ils perdu la vue?
Les perspectives ?
Les projets ?

Souffle court.
Rédigé par: JC BARILLON le 13 août 2008 à 20:48 Alerter


Où sont passés les moralistes ?
1. “on associe les moralistes à … Sarkozy… ”Passouphile le 30 juillet 2008 à 11:35Pas du tout ! C’est le contraire! leontina le 30 juillet 2008 à 12:17
Dans la société, c’est la raison qui plie la première. Les plus sages sont souvent menés par le plus fou et le plus bizarre : l’on étudie son faible, son humeur, ses caprices, l’on s’y accommode ; l’on évite de le heurter, tout le monde lui cède ; la moindre sérénité qui paraît sur son visage lui attire des éloges : on lui tient compte de n’être pas toujours insupportable. Il est craint, ménagé, obéi, quelquefois aimé.
Labruyère
Rédigé par: JC BARILLON le 30 juillet 2008 à 12:49 Alerter

2. @odradek le 30 juillet 2008 à 16:48
Cher Odradek, la joie de vous lire à nouveau ! Et de vous rejoindre dans vos dialogues avec les vivants…

@ ducruet le 30 juillet 2008 à 19:41 sur le Prince de Ligne
Ligne ? Un type aimablement atteint d’une incorrigible bonne humeur d’avant la Révolution, et qui répète à s’en étourdir “la vie est un rondeau !”, même si la sienne fut un peu grise sur la fin. Un peu méthode Coué, non ?
Rédigé par: JC BARILLON le 30 juillet 2008 à 21:49 Alerter



Ici Londres, un Anglais parle aux Fran�...
1. “La bataille d’Angleterre de l’été ’40 ce fut les Thermopyles, une vraie bataille de civilisation gagnée par quelques-uns. Hélas ni un film ni une pièce ni une œuvre d’art ne sont à la hauteur de l’événement à comparer avec les chefs d’œuvre inspirés par la guerre d’Espagne, Hiroshima ou par la Shoah.” Mangiafoco le 22 juillet 2008 à 17:18
Je suis loin d’avoir lu tout le corpus du sujet, mais il semble que vous ayez raison.Eventuellement, Le Grand Cirque de Clostermann, récit de guerre, nous imprègne de la dureté des combats, les espoirs et la mort. L’action et la survie.
Et à la fin de ce témoignage emblématique, le désœuvrement soudain au bord des pistes, le silence des moteurs, des mitrailleuses évoquent autant l’âpreté de la victoire que l’épisode des mouches au final de Kaputt.
Rédigé par: JC BARILLON le 23 juillet 2008 à 13:59 Alerter


Ah, les Misérables !..
1. Hugo / Flaubert.
Lequel des deux nous prépare le mieux à vivre l’époque actuelle ?
Rédigé par: JC BARILLON le 14 juillet 2008 à 23:36

2. @ Paul edel le 15 juillet 2008 à 09:40
L’écrivain au monde : Flaubert, tel qu’il l’est, Hugo tel qu’il devrait l’être ?

Faubert, l’écrivain tel qu’il est souvent, écrasé par le poids de toute une société dont il se garde, hébété de médiocrité au milieu de tant de violences. Et du fond de sa tanière, la seule chose qu’il puisse faire, c’est l’égratigner un peu, le reste du monde, jusqu’au procès, demi-succès en somme. Ainsi, le Bovarysme serait l’indépassable fond de commerce des auteurs contemporains ?

Parce qu’il y en a marre des forts en gueule, généralistes, à la Sollers, qui défouraillent sur importe quoi et contre n’importe qui. D’ailleurs, ils ne font plus recette. Complètement dévalués, qu’ils sont. Cassé, le modèle à la Totor, éclairant le peuple. Zont trop fourvoyé le populo et fait applaudir les massacres. Place aux spécialistes, anonymes, efficaces, patentés, payés pour. Au ras des pâquerettes.

Quant à la fraternité interclasse auteur - lecteur, on repassera. Il faut vivre avec les autres pour parler juste. Mais, air connu, trop d’auteurs sont hors la vie, Disneyland littéraire, bulle de papier. Oh, pas seulement les zintellectuels. Les romanciers à histoire simples, carrés, vous savez, rien qu’une histoire, eux aussi, ça tourne souvent en égotismes raffinés. Des personnages ? Des ectoplasmes qui respirent. Comme pour les Roms, on se demande quels sont leurs revenus ; ils bossent ? Comment ils font pour bouffer ? C’est pas des pue-la-sueur. Et le pékin moyen devrait se sentir concerné ?

Oui, il manque un généraliste, assez putassier pour être efficace, inévitable. L’équilibre, la corde raide entre l’honnête et le médiatique, dur à trouver.
Cherchez l’homme.
Rédigé par: JC BARILLON le 15 juillet 2008 à 21:56

3. .…Seriez-vous ce providentiel Rédigé par: Affleflou le 15 juillet 2008 à 22:16
Trop myope et trop presbyte, cher Afflelou.

Cherchons plutôt la femme, JC Barillon. De conserve. w le 15 juillet 2008 à 22:29
Trop peu presse-bite pour ne pas la chercher. De conserve. Fût-elle avariée.
Rédigé par: JC BARILLON le 16 juillet 2008 à 00:01 Alerter


Heathcliff, c'est lui
1. Le Ragotin du Roman Comique ?
Rédigé par: JC BARILLON le 11 juillet 2008 à 14:11 Alerter


Mais comment peut-on traduire Céline ?
1. C’est peut-être à l’aune de la difficulté à le traduire que l’on peut mesurer l’importance de l’écriture d’un auteur ? Et comment peut-on traduire Racine ? Proust ? Rabelais ? Annibal le 08 juillet 2008 à 23:34

Selon vos exemples, doit-on comprendre que la difficulté à traduire un texte est proportionnelle à sa luxuriance ?

Sans doute, comparés à Céline, les auteurs à écriture “pauvre” (Simenon, Camus…) sont des aubaines pour les traducteurs, surtout à vingt euros la page. Sauf que le foisonnement n’est pas là pour cacher les approximations noyées dans la masse. Plus que pour toute autre prose, chaque mot a son poids, autant de moments de vérité pour le talent et l’inspiration du passeur.

…/…

Alors, il apparait que l’un, malgré tout ce que l’on voudra, a servi la littérature et que l’autre, malgré tout ce que l’on voudra, s’en est servi… (et je garde l’ordre Céline/Gracq initial…) HarmoniaMundi le 09 juillet 2008 à 18:20

Je vous trouve injuste. Gracq n’a pas été que le glossateur que l’on sait. Son style, y compris dans ces œuvres non fictionnelles, est d’une richesse et d’une complexité rare, me semble d’une difficulté d’analyse bien plus grande que celui de Céline et ma foi, il a fort bien servi la littérature lui aussi.

Céline, n’est-ce pas avant tout un flot ? Une grande gueule tripes à l’air, qui s’épie, surveille son torrent de mots et le met en boite avec autant d’audace que de maîtrise corsetée, en styliste besogneux. Mais le mécanisme reste visible. Tandis que chez Gracq, tout est lissé, escamoté, faux-semblants, eaux troubles, sfumato, surabondance tranquille MAIS précisions des sensations entrecroisées. Pour désosser la machine, accrochez-vous !
Rédigé par: JC BARILLON le 10 juillet 2008 à 00:04 Alerter

2. @HarmoniaMundi le 10 juillet 2008 à 01:12
Oui, en effet, belle mise en garde contre les romans trop intellectuels !
L’imperfection même de la vie fidèlement transposée donne chair à l’œuvre. Combien de romans irrespirables parce que trop réflexifs ou trop ciselés - jusqu’au dernier bouton de guêtres.
Gagner par K.O. et non aux poings.
Eloge aussi du négligé, fût-il savamment prémédité.
Rédigé par: JC BARILLON le 10 juillet 2008 à 13:52 Alerter


Avec la participation exceptionnelle de Daniel...
1. « nanars à la Chéri-Bibi »

Dans cette série, il me terrifiait, comme c’était bon.

Quand survenaient ses (trop) rares apparitions, la scène prenait soudain une épaisseur qui me faisait déjà toucher du doigt l’épaisseur du monde adulte et toute la richesse qu’un acteur peut offrir à ses semblables.
Rédigé par: JC BARILLON le 06 juillet 2008 à 20:13 Alerter

2. “où peut-on l’entendre, sa voix (…) je parlais plus d’une voix non forcément formatée par un film, plutôt d’un entretien, ou qlq chose comme ça … ” mouette le 06 juillet 2008 à 20:58

Ici, mouette, avec Chancel : http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=tl__ogp_int_parcours&num_notice=7&id_notice=PHD99234428

Radioscopie du 06/05/1980 - 00h55m00s, en tout cas, les dix premières minutes gratuites.

Une voix grave, veloutée qui se coule sans effort et emplit tout l’espace : « Prenez un tout petit peu de patience avec moi… »

Oui, c’est complexe, allons pas à pas, son enfance au Chili, sa judéité, l’absence de judéité de ses parents socialistes, le sacré, la pauvreté, la découverte de sa laideur, acte fondateur de son métier : « Ce jour là je m’étais juré que mon nom existerait pour moi »

Et il se trouve superbe, il est superbe.
Rédigé par: JC BARILLON le 06 juillet 2008 à 21:51 Alerter


Panique numérique dans le livre
1. Le futur du livre est déjà ici. Il s’apelle “kindle”. Héctor Parra le 29 juin 2008 à 23:25

Lors de l’AG de la SGDL du 12 juin dernier, a été évoqué le lobbying non négligeable d’Amazon (entre autres), qui a abouti le même jour, à l’Assemblée Nationale à un projet de loi heureusement repoussé visant à casser le prix unique du livre.

C’est le succès d’une telle démarche qui a réduit à la portion congrue le marché de la littérature au Royaume-Uni, sous pression des actionnaires américains des grandes maisons d’éditions anglaises.

Etes-vous vraiment sûr que le futur du livre se nomme Amazon ?
Rédigé par: JC BARILLON le 30 juin 2008 à 00:07 Alerter


Si je t'oublie, Villers-Cotterêts...
1. Notre pays est une curieuse mosaïque, composite, de gens qui ont décidé de vivre ensemble.
Ces derniers siècles, l’absolutisme royal puis le jacobinisme républicain ont structuré le pays et l’on rendu viable, moderne, avec entre autres leviers la langue française, vecteur de progrès contre les immobilismes des fiefs régionaux.

Le régionalisme serait la nouvelle modernité, paradigme de deux tendances lourdes :
- Une Europe sous influence allemande, pays structuré en länder.
- Le libéralisme, pour qui l’idée de citoyenneté est incompréhensible, dangereuse, car il remet en cause l’ordre établi des entreprises, sans contrepouvoir. Elles préfèrent des consommateurs atomisés, des ectoplasmes politiques que ne défend plus l’Etat. Alors, l’agrégat de régions qu’on essaie de nous vendre n’est pour elles qu’un troupeau de communautés plus manipulable. Un conseiller régional est plus facilement achetable qu’un membre du Conseil Constitutionnel, par exemple.

Dans ce cas, faire rentrer les langues régionales dans le code génétique de la Nation fait parti de cette stratégie de destruction.

Notons au passage la relative impuissance des régions françaises, économiquement deux fois moins importantes que les länder allemands ; la plupart ne peut lutter à armes égales. Elles ne peuvent rentrer dans le concert européen que sur le mode mineur.
Enfin, je ne nie pas la nouvelle tendance, l’ouverture des esprits que cette politique régionaliste semble faire éclore. Certaines régions ont leur bureau de lobbying à Bruxelles. Mais sans mépris ni condescendance, subsiste dans les têtes, en filigrane le risque, le schéma plus traditionnel : repli sur le groupe identitaire immédiat => méfiance envers l’autre => rejet de l’Etat => de la Nation => du cosmopolitisme => adhésion à des thèses antidémocratiques de supériorité du groupe - raciale, culturelle, etc. - exigence de privilèges, de lois particulières. Avec ce système, un Breton aurait plus d’affinités avec un Irlandais qu’avec un Niçois ; la France deviendrait un agrégat de gens qui auraient de moins en moins de choses à se dire.
Rédigé par: JC BARILLON le 19 juin 2008 à 10:05 Alerter


Leurs Excellences MM. les écrivains du...
1. En description inoubliable de la vie diplomatique, n’oublions pas “Monsieur le Consul” de Bodard. Tout le Sseu Tchouan de 1910 vous dégringole sur le paletot, une avalanche de seigneurs de la guerre, mercantis, lettrés, bonzes tordus, coolies, administrateurs, putes, missionnaires, opiomanes. Des trognes, toute une orgie de voraces saccage le petit peuple jusqu’à plus soif.Saine lecture, remède à toute prétention de pureté. La pourriture règne, la diplomatie enrobe le tout, business as usual.
Rédigé par: JC BARILLON le 17 juin 2008 à 23:21 Alerter

2. MaC le 18 juin 2008 à 12:23
MaC évolue dans le sortilège. Ses cochoncetés décrassent.
Rédigé par: JC BARILLON le 18 juin 2008 à 12:46 Alerter


Le Président a reçu une lettre
Ferney laisse parler les auteurs. Il offre le temps d’une vraie réponse. Le temps de dire la besogne. Inestimable cadeau pour qui ne souhaite pas résumer l’ouvrage de plusieurs années en une tirade préfabriquée de spots à slogans.

Le rythme est doux comme un clapotis le long de la péniche mais c’est un calme d’apparence où pétillent les consciences. Elles prennent le temps d’une vraie réponse, d’un déroulement, d’arguments. Et nous respirons cette liberté avec eux, à l’abri des interminables questions-affirmations, pavane d’animateurs. Des paroles coupées, quête du maigre pouvoir, décrocher le crachoir au mépris de l’interlocuteur…

Je relis ce texte et suis tenté d’utiliser le passé.

Ici, on ose à peine évoquer le mot « morale », de peur de partir d’un rire sale.

La nef des fous vient d’éperonner la nef de Thélème.
Rédigé par: JC BARILLON le 10 juin 2008 à 23:43 Alerter


Nabokov inédit
1. Au risque du hors-sujet, je ne résiste pas au gouleyant de ce qui suit :« Les contours d’une grande tradition française (…) un sens aigu de la mesure et de l’équilibre, une composition toute de clarté concise, qui n’exclue point finesse ni saveur dans les détails, un coloris frais et franc sans affectation ni outrance, tout cela au service d’une vision, d’une pensée en ce que celle-ci a de plus pur, de plus haut. » François Cheng, Pèlerinage au Louvre, 2008, p 80, Philippe de Champaigne, Portrait d’un homme.
Rédigé par: JC BARILLON le 07 juin 2008 à 10:14 Alerter

2. “une douche avant” TKT le 07 juin 2008 à 14:11Pour quoi faire ?
Allez, ci-dessous, un petit brin d’hygiénisme :http://archives.tsr.ch/search?q_doc-id=chanson-yodel
Rédigé par: JC BARILLON le 07 juin 2008 à 14:18 Alerter


Enquêtes sur nos parts d'ombre
1. “Comme Kaiser et Tsar viennent de César…. et Louis de Clovis….etc etc….” Mac le 04 juin 2008 à 09:47
Et avant Clovis, Chlodowig, issu du germain hold, la gloire, et wig, le combattant, qui a aussi donné Ludwig.
Pour les marches, on dirait un escalier XVIIIème du château de Pirou, dans la Manche. http://www.chateau-pirou.org/
Rédigé par: JC BARILLON le 04 juin 2008 à 12:50 Alerter

2. “aucun créateur, artiste, écrivain ici pour témoigner de cette nécessité témoigner de cette nécessité de faire table rase afin de pouvoir avancer l’accomplissement de sa création ? ….dommage…..Tabula rasa - Arvö Part.” soeur Marie des roses le 04 juin 2008 à 13:44
L’idée de la table rase tient-elle la route ? A l’instant présent, nous sommes tous le résultat de nos expériences additionnées. Faire table rase est impossible. La première encre court encore sous le palimpseste. Même les évolutions fortes, les révolutions personnelles, les virages à 180° sont les fruits d’une décision issue de notre expérience dont le souvenir perdure. Il n’y a jamais tout à fait rupture. Nous sommes toujours un peu prisonniers de notre passé. Il est aussi élément d’identité, ne le renions pas. Sachons justement le dé-passer pour atteindre l’accomplissement nouveau.
Avec Tabula rasa, Part initiait son tintinabulisme et quittait pour toujours la musique sérielle de ses débuts. Mais il poursuivra aussi son exploration des musiques religieuses amorcée bien avant cette mutation et il nous offre aujourd’hui une œuvre d’une profonde spiritualité. Ah, le canon pokajanen / de repentance !
Rédigé par: JC BARILLON le 04 juin 2008 à 15:13 Alerter


L'Affaire après l'Affaire
1. « œuvrer pour combattre l’auto-flagellation comme l’auto-admiration. » sapience malivole le 03 juin 2008 à 11:52
Certes, mais combattre l’une par l’autre (et réciproquement), est-ce vraiment la meilleure solution ? Cela semble hélas une attitude très répandue.
Rédigé par: JC BARILLON le 03 juin 2008 à 14:32 Alerter


Nouveaux dommages collatéraux
1. “test de Pinocchio” Clopine Trouillefou le 02 juin 2008 à 15:24
C’est qui ce Kio ?
J’ai honte, je sors.
Rédigé par: JC BARILLON le 02 juin 2008 à 19:01 Alerter


Au-delà de cette limite, votre ticket.......
1. A moins que ce jeunisme soit le résultat d’un marché du livre britannique dérèglementé, uniquement tourné vers la rentabilité à court terme. Il relègue la littérature dite sérieuse au purgatoire, au fond des librairies, pousse quelques best-sellers formatés et génère au final ce genre de comportement immature à la recherche de gueules sexy, marketées et non de plumes.
Rédigé par: JC BARILLON le 01 juin 2008 à 22:37 Alerter


(Re)Lectures pour tous
1. « Quand on écrit, c’est pour mettre sa peau sur la table. » Céline
«D’où vient le style ? D’une grande puissance de désir, qui affirme son arbitraire, et s’épanouit. » ML le 31 mai 2008 à 13:06

Le style ?L’empreinte littéraire d’une personnalité.
Avec le style, un être se fait substance esthétique.
A étoffer. A vous !
Rédigé par: JC BARILLON le 31 mai 2008 à 19:22 Alerter

2. Le style, c’est l’homme, est une formule facile mais excessive. Le style de Céline ne révèle rien de l’homme Céline. ML le 31 mai 2008 à 20:06

Pourtant les interviews filmées nous montrent un Céline au parler bien proche de son style littéraire ; on s’attend presque à voir s’afficher le texte de ses paroles en Garamond sur papier vergé Lafuma-Navarre, en filigrane. Vous évoquez « son rythme, ses cadences, son déhanchement », mais ces extraits nous le montre félin, matois et illustrent, confirment son style.
Allons plus loin. A force de travailler son style et donc de travailler sur lui-même, n’est-il pas devenu prisonnier de son style, celui-ci influençant en retour l’homme, phagocyté par son double stylistique, littéraire ?
Rédigé par: JC BARILLON le 31 mai 2008 à 20:34 Alerter

3. ML le 31 mai 2008 à 20:42 &le 31 mai 2008 à 20:48
1- « Un style, c’est une construction culturelle aux vastes enjeux idéologique. Il y va de l’honneur de tout un pan du monde. Comparer un homme à de tels enjeux c’est comparer une souris à une montagne »Le style est idéologie ? D’accord. Et bien reprenons votre image de la montagne : celle-ci commence au ras du sol, au niveau de notre homme-style. Celui-ci en est partie intégrante.

2- « C’est comme si on disait qu’un ébéniste qui a un style, son style c’est l’homme. Aucun rapport entre l’homme ébéniste et son style, enfin ! »
L’ébéniste peut avoir un style qui révèle l’homme dans une perspective idéologique : comparons un héritier d’une tradition comme Ruhlmann (bien que très novateur), opposé à un Chareau favorable à la rupture de l’Esprit Nouveau de Le Corbusier, lui-même dans la mouvance idéologique de l’URSS.

3- « Je crois pas que Céline soit devenu prisonnier de son style. Son style a évolué vers toujours moins de structure. »
Et si cette évolution traduisait un relâchement intime de l’auteur ?

4- « Non, Barillon, le style de Céline n’est pas matois. C’est un style au contraire qui s’affiche avec une grande franchise »
Matois : comment l’arsouille triture la réalité des faits. Sa réécriture de l’histoire tire vers l’énaurrrme grandguignolesque ou des justifications politiques pitoyables, les contrevérités historiques éhontées. Il cherche à nous rouler dans la farine, nous manipuler.
Rédigé par: JC BARILLON le 01 juin 2008 à 13:05 Alerter


Fleurs du mal absolu
1. comme osera l’écrire E.Roudinesco dans ce livre dérangeant “La part obscure de nous-mêmes” : “La perversion est le fait de l’espèce humaine, …une part de nous-mêmes (…) Rudolph Höss déclarant avant d’être pendu devant les fours crématoires d’Auschwitz : ” Ils ne comprendront jamais, que, moi aussi, j’avais un coeur.” Et on ne peut même pas dire que c’étaient des fous… Christiane Parrat le 28 mai 2008 à 17:25
le mal absolu, non? L’existe pas? jibé le 28 mai 2008 à 20:36

Ne peut-on pas plutôt dire qu’en chacun de nous réside la possibilité de faire le mal, y compris le mal absolu ?Par contre, peut-on affirmer que le mal puisse résumer 100% d’un être ?
A la fin de « Requiem pour un massacre », cette scène, leçon d’humanisme (et de cinéma). L’enfant-soldat tire plusieurs fois sur un portrait d’Hitler, entre chaque tir le film de la guerre, de l’histoire défile à rebours, on remonte le temps, le dictateur de plus en plus jeune, jusqu’à cette photo d’Hitler enfant sur les genoux de sa mère. Le visage du petit soldat défiguré par le cauchemar, le déchirement. Faut-il tirer sur Hitler bébé ?Il s’abstient.
Et pourtant.
Rédigé par: JC BARILLON le 28 mai 2008 à 23:01 Alerter


A la recherche du manteau perdu
1. Echange rêve prophétique contre rêve d’enfant. Age indifférent.
Rédigé par: JC BARILLON le 20 mai 2008 à 17:33 Alerter


Le livre des patronymes nomades
1. “J’ai escaladé avec elle le Mont-Blanc (…) On planait haut tous les deux à cette époque… ” ML le 19 mai 2008 à 20:00
Monsieur ne fréquente qu’au-delà de 4000 mètres ?
Rédigé par: JC BARILLON le 20 mai 2008 à 08:19 Alerter


Le baiser de la matrice
1. Qu’est-ce que c’est que ce psychodrame? Lavande le 15 mai 2008 à 23:26

Une expérience éthologique menée à son terme ?
Souris de Laborit ?
Radeau de la Méduse ?
Seigneur des mouches ?
Pour conclure que l’art de la conversation dégénère fatalement en art de la guerre ?
Rédigé par: JC BARILLON le 16 mai 2008 à 00:25 Alerter


L'oeuvre d'un traducteur
1. MaC, ya pu d’chips, de canapés, d’amuse-gueules, les gamins ont piraté le buffet. Comme aujourd’hui vous êtes un peu l’enfant de la maison, vous pouvez pas faire un tour au frigo et ramener des bricoles ? Il fait faim. Et soif.
Rédigé par: JC BARILLON le 13 mai 2008 à 17:42 Alerter


2. « Paul Edel, je suis prêt à aller à genoux avec des fers aux pieds à Montluçon, s’il le faut…. » montaigneàcheval le 14 mai 2008 à 17:55

Mais que croyez-vous, MaC ? Désormais nous sommes dans le chaudron, l’arène où il faut descendre cuirassé de fer, Godwin-City avec ses flingueurs à duels dans la grand-rue. Même vos rodomontades s’aigrissent à la sauce ML, les règles du jeu ont changé, il y de moins en moins de règles d’ailleurs.

Alors que j’ai pu en d’autres temps louer vos réflexes républicains instantanés, salubres, vous voyez dans ces jeux de massacre « l’essence même de la démocratie en pleine santé », agitant en repoussoir le spectre du “politiquement correct” glissant vers le totalitaire. Vous ne semblez pas vous rendre compte que pour certains, une insulte dans ce monde virtuel équivaut à une gifle dans la vraie vie. C’est faire acte d’intimidation, de terreur, la logique même du terrorisme. Une autre forme de totalitarisme. Et le lettré se fait sauvageon.

C’est aussi reconnaître que les arguments ne suffisent pas et que l’on n’est pas maître de soi, double acte de faiblesse intellectuelle et morale, bien éloigné de l’art de la conversation. Pour survivre, celle-ci a besoin de civilité. C’est le civisme de notre RDL, l’acte de vivre ensemble, une courtoisie. Et de grâce, pas d’amalgame avec une radio du même nom.
Rédigé par: JC BARILLON le 14 mai 2008 à 18:52 Alerter


La question à ne pas poser
1. @ CHRISTIAN le 02 mai 2008 à 12:59« pour un athée, un véritable athée, PERSONNE NE CROIT VRAIMENT EN DIEU »… et ainsi de suite.

Vos galipettes verbales trouvent leurs limites lorsque la première proposition de ce brillant enchainement est complètement fausse. Vous êtes resté sur l’athée version bouffeur de curé, la raillerie au coin des lèvres et le couteau entre les dents. Réveillez-vous, le monde a changé.Aujourd’hui, un athée considère son engagement COMME celui du croyant en tant choix privé, opinion respectable ayant l’une et l’autre le droit d’exister et le devoir d’affronter la contradiction.

L’athéisme n’a pas besoin d’une référence en creux comme le suppose votre exemple immature de l’ado immature. L’athéisme de déduction se construit seul, calmement, et n’est pas la réaction acnéique que vous décrivez si petitement.

« Impossible en tout cas sans une connaissance rigoureuse, précise et approfondie de la théologie »Ben voyons, mettons la barre bien haut, limitons les candidats reçus, les autres ne sont pas des authentiques, ça limite l’impact de la masse, la foule des athées qui ont l’ “athéisme du charbonnier” et vivent tranquillement leur choix sans se sentir obliger de creuser.

Quelle faiblesse morale cachez-vous derrière tant de fumée ? Etes-vous mauvais perdant ? Vous ne rehaussez pas le camp des religions. Je vous plains.
Rédigé par: JC BARILLON le 02 mai 2008 à 14:04 Alerter

2. @CHRISTIAN le 02 mai 2008 à 15:47
A vous lire, on comprend que votre plus ardent désir est d’impliquer les athées dans l’assemblée des croyants en fils prodigues (des ingrats mais on leur pardonne), mais non voyez-vous, non, un tel désir ne me torture pas secrètement l’esprit.

Pourtant je vous suis sur « Celui qui veut devenir un authentique athée n’en veut pas aux croyants ». Nous avons dépassé ce stade, bien sûr, et la démocratie qui imprègne tant bien que mal cette partie du monde offre un cadre accueillant à ces échanges où on peut espérer que les arguments prévalent.

Sur « [l’athée] ne s’inter-définit pas avec eux [les croyants] car il n’est ABSOLUMENT plus concerné par leur(s) croyance(s)», oui et non :Certes, avant tout, l’athéisme est un refus. Refus dont on suit l’évolution dans l’évolution personnelle de chaque athée ou au cours de la grande Histoire. Comme le Protestantisme s’est d’abord défini contre la Catholicisme. Mais il ne s’agit pas de reconstituer une religion ! L’athéisme est position morale, dignité, progrès des hommes ; ils peuvent enfin tenir debout sans la béquille spirituelle de la religion, sans s’assujettir à une foi, à l’irrationnel.Mais après avoir tranché sur la question de dieu, l’athée peut ensuite bâtir son propre humanisme sans déité, en reconnaissant bien volontiers l’héritage des religions dans ce substrat en devenir.

Le dialogue reste ouvert, opinion faite n’est pas définitive, et pas seulement « avec les plus cultivés d’entre eux ». Surtout, un échange d’égal à égal, mot pour mot, idée pour idée, sans que les athées, ne bénéficiant pas d’une révélation divine, soient dès le départ déconsidérés, dévalués dans les yeux des autres.

Quant à mon ton, il était en soit une réponse en résonnance à votre intervention. Pouvez-vous vous rendre compte de l’impact de vos déclarations péremptoires, blessantes pour qui ne les partage pas et les voit édictées comme des vérités premières au nom de tous ? Elles paraissent alors issues d’un esprit conditionné par l’apriorisme de la foi, incapable d’envisager qu’il existe à la surface du monde une autre pensée que la sienne, incapable de se mettre à la place de l’autre, de l’athée. C’est curieux, moi je peux tout à fait me mettre dans l’esprit d’un croyant, gymnastique que je fais chaque jour. Le plus démocratique, large d’esprit de nous deux n’est peut-être pas celui que vous croyez.

@ ML le 02 mai 2008 à 15:58Sur la Nature vue par l’homme, l’Humanité, les arts, etc. ne peut-on pas évoquer un agapè de base, une transcendance minimale seulement humaine, sans avoir besoin d’apposer l’étiquette « Dieu » bien pesante ? Et surtout, sans en ressentir la nécessité ? Ainsi, dans l’exemple de Brecht de Christian, où l’on plaque d’emblée une intention cachée sur une curiosité, je pourrai répondre à Herr Keuner.— Non, car vu le silence des dieux, j’ai décidé que je n’ai besoin que de mon humanisme d’homme, il me convient et me suffit.
Rédigé par: JC BARILLON le 02 mai 2008 à 22:42 Alerter

3. ML le 02 mai 2008 à 22:56
Sans doute avez-vous raison. Cependant, tout en appréciant la quête intellectuelle, on peut regretter qu’apparemment, à vous lire, si on peut être intuitivement religieux, une telle démarche est interdite à l’athée qui doit se consacrer à l’étude des textes pour avoir droit à cette appellation très contrôlée.

Dommage que la vulgarisation, cette démocratie appliquée à la connaissance ne puisse donc pénétrer ce sujet et rendre compte avec ses raccourcis parfois malhabiles de ce sujet trop complexe.
Rédigé par: JC BARILLON le 03 mai 2008 à 10:33 Alerter


Amsterdamned !
1. “… une histoire de la conversation (…)l’urbanitas des Romains jusqu’à ses avatars au XXè siècle.” Mauvaise langue le 30 avril 2008 à 18:54

Et nous en sommes le dernier Zavata.

Clac ! fait la porte.
Rédigé par: JC BARILLON le 30 avril 2008 à 20:59 Alerter

2. “votre billet, là, (…) pourrait être écrit par l’un d’entre nous, (…) Un mélange de quotidien, de gouaille, de partage et de complicité (…) qui ne vous est pas habituel du tout.” Clopine Trouillefou le 30 avril 2008 à 23:09

On le contamine not’ Passou. Le voilà guilleret.
Rédigé par: JC BARILLON le 01 mai 2008 à 00:15 Alerter


La poésie de Roubaud est explosive
1. “désintérêt de l’université française pour ne pas dire l’hostilité pour tout ce qui touche au contemporain.”
Ou pour la poésie contemporaine ?
Rédigé par: JC BARILLON le 24 avril 2008 à 12:40 Alerter

2. En quoi ce jugement éclaire-t-il votre lecture de Quelque chose noir ?”
http://edel.univ-poitiers.fr/licorne/document.php?id=3363
Eclairons-nous.
Rédigé par: JC BARILLON le 24 avril 2008 à 12:49 Alerter


Aux grands hommes Etc.
1. Tu te coucheras sur la terre simple
De qui tenais–tu qu’elle t’appartint ?
Du ciel inchangé l’errante lumière
Recommencera l’éternel matin.
Tu croiras renaître aux heures profondes
Du feu renoncé, du feu mal éteint.
Mais l’ange viendra de ses mains de cendre
Etouffer l’ardeur qui n’a pas de fin.
Y. Bonnefoy
Rédigé par: JC BARILLON le 23 avril 2008 à 16:53 Alerter

2. Mauvaise langue le 23 avril 2008 à 18:45
Décalage Hugo-Zola que l’on retrouve dans le texte « Hugo et Littré » par Zola, en exergue du premier tome du Littré (éd. de 1968 en tout cas).Il règle ses comptes et nous offre un flingage en règle. « … ses colossales machines de rhétoricien affolé, son abus des mots, ses idées troubles, son continuel cabotinage, sa défroque de prophète en zinc, son piétinement sur place au milieu de grand mots vides, son humanitairerie finale de bon vieillard gâteux », « Le positivisme a scellé la pierre sous laquelle le romantisme dort à jamais. », sept pages de la même eau.

Et dire que maintenant, ils sont enfermés ensemble.
Ça doit pas être marrant tous les jours.
— Vieux con !
— Souillon !
— Boursouflure !
— Pot de chambre !

Lannes : — Vos gueules là dedans !
Papin : — Baissez la pression !

Et si Voltaire s’en mêle…
Rédigé par: JC BARILLON le 23 avril 2008 à 19:33 Alerter

3. “… votre idée de faire dialoguer les âmes mortes du Panthéon… ” Annibal le 23 avril 2008 à 20:08
Une idée mexicaine, sans doute, voir Pedro Paramo, entre autres.
Rédigé par: JC BARILLON le 23 avril 2008 à 20:47 Alerter

4. “… j’étais comme l’aveugle de je ne sais plus quel film italien des années 70″ pimpon le 23 avril 2008 à 21:27
Parfum de femme avec V. Gassman ?
http://www.fluctuat.net/2628-Parfum-de-Femme-Dino-Risi
Rédigé par: JC BARILLON le 23 avril 2008 à 22:38 Alerter

Le poète, mot à maux
1. Macouba@Clopine Trouillefou le 21 avril 2008 à 10:45
Autour de l’église du haut, les fidèles se massent, dans l’air tiède les accents s’envolent, le lieu se fait sanctuaire… mais êtes-vous descendue au tréfonds de Macouba, sous le soleil de midi, voir les hommes que Dieu a oubliés, le miserere de tôles et de ruines, où le ressac claque ses lames, en contrebas ?
Rédigé par: JC BARILLON le 21 avril 2008 à 12:05 Alerter

2. tu n’as ‘ien vu a MacoubaRédigé par: Clopine de passage le 21 avril 2008 à 12:54
As-tu vu dominant le village, la chapelle creusée à même la roche ? L’auvent blanchi à la chaux, la statue en plâtre, les petites vierges en plastiques, les bougies dans des verres ; la douceur des flammes caresse les yeux après la furie du dehors.

As-tu vu entre les masures la brèche qui tient lieu de ruelle, les trois antennes paraboliques, leurs disques nets sur la crasse des frontons ? Juste avant la mer, la petite place, au milieu un seul mât distribue ses câbles à la ronde, chapiteau sans toile fouetté de sel, où s’abat la lumière ?As-tu vu sur le promontoire, le fragment de salle de bain ? Il enfonce ses carreaux de faïence dans le sol, attend la grande bascule, elle viendra bien un jour, fatale.
As-tu vu l’unique issue, la mer ?
Rédigé par: JC BARILLON le 21 avril 2008 à 13:50 Alerter

3. “Petit cerveau, petite bite”: MaC le 21 avril 2008 à 20:19
Et non :
Ce vit perd tôt, etc.
Oui oui, je sors…
Rédigé par: JC BARILLON le 21 avril 2008 à 20:51 Alerter

Le Président veut-il la peau de Mme de La...
1. Belle, émouvante défense de la littérature. Mais pour le cas d’espèce, merci à Clopine du 17 avril 2008 à 11:51 de tout remettre d’équerre en reprenant simplement les données du problème, à la source.
Un mot sur la peau de chagrin des filières littéraires face aux matières jugées rentables.
Laissez-moi vous parler de l’université anglaise d’il y a quarante ans. Elle a sans doute changé depuis, mais à l’époque, elle demeurait très aristocratique, la base sociale de ses étudiants était restreinte et elle ne pouvait produire suffisamment de cadres pour la société. Alors au sortir de l’université, un poste d’encadrement pouvait être offert, par exemple à un étudiant en littérature ou en histoire, le prestige de son établissement, une tête supposée bien faite plutôt que bien pleine parlaient en sa faveur. Pour de mauvaises raisons une réelle ouverture d’esprit régnait au niveau du recrutement.
Je vous suis tout à fait sur la rentabilité d’un profil littéraire en entreprise, mais allons, les étudiants qui s’engagent dans ces filières savent bien que les entreprises ne se conforment pas à cette logique, malheureusement. Que leur salut est de rejoindre dans le public la masse enseignante qui se renouvelle en vase clos ou pour le privé, de mâtiner leurs études d’orientations pratiques : psycho (pour les RH), langues appliquées, marketing…
Ici, je blâme autant l’étroitesse d’esprit des entreprises que l’irréalisme des étudiants qui refusent de voir les règles du jeu du marché du travail. Connaissez-vous la nouvelle catégorie sociale française que les sociologues étudient ? Les « intellos précaires ». Belle situation. Et pour mon pays, je préfère un ignare qui travaille à un culturé au chômage. L’esprit de la gamelle n’est pas méprisable. Il est seulement vital. Un peu d’humilité bordel !
Rédigé par: JC BARILLON le 18 avril 2008 à 10:22 Alerter

2. … mais en ayant épousé l’ex-femme de l’un d’eux.
Rédigé par: JCBARILLON le 19 avril 2008 à 01:01 Alerter

Sexualité de l'homme couvert de femmes
1. Il y a quinze ans, miraculé d’un accident de la route, je végétais quelques jours à l’hôpital de Coutances. Trouvé dans l’armoire-bibliothèque “L’homme à cheval”. M’avait paru rapide, bâclé, avec en filigrane l’idéologie nauséeuse. Pas envie d’en lire plus. Serais-je plus exigeant vis-à-vis des oiseleurs que des guetteurs ? (J’y avais aussi dégotté “Nietzschéenne” de Chardonne, curieuse bibliothèque, du rance diraient certains…)
“Le feu follet”, enchantant le lecteur par sa « manière si française », est-ce suffisant pour s’y mettre ?Par contre, misère des temps modernes, ersatz, le film, lui, m’a donné envie de voir encore plus de Louis Malle et de Maurice Ronet.La grâce. Ronet disséqué, dissous dans Satie et l’alcool, sa pesanteur d’homme, trente-cinq ans, en paraît dix de plus, la Moreau, à travers la vitre « T’as l’air d’un ca-da-vre ! », etc.
PS : Ronet, “Raphaël ou le débauché”, jamais sorti en vidéo, quelle honte !
Rédigé par: JC BARILLON le 16 avril 2008 à 10:10 Alerter

2. “on parle de ses cacas” Mac le 16 avril 2008 à 08:06“pour rester dans le registre pipi-caca” mfrontere le 16 avril 2008 à 12:34
Ce n’est plus une table ronde, c’est une table des matières.

Rédigé par: JC BARILLON le 16 avril 2008 à 16:59 Alerter
3. “un personnage christique est toujours là pour sauver de l’abjection humaine - un peu comme dans les films de Lars Von Trier” Clopine Trouillefou le 16 avril 2008 à 17:03
Non Clopine. Prenez Dogville, Manderlay. A la fin, Grace, l’héroïne christique, sombre et rechute dans la saloperie poisseuse. Le cinéma de LVT est systématiquement, sadiquement désenchanté. Pour la pureté christique, voir plutôt Dreyer, son père spirituel, avec par exemple Odret http://www.cineclubdecaen.com/realisat/dreyer/ordet.htm
Rédigé par: JC BARILLON le 16 avril 2008 à 17:38 Alerter

5. @ML
Dépasser l’impuissance, le trop plein qui débonde, mais aussi dépasser l’idée qu’un homme puisse être le seul à penser l’impensable, l’unique, l’universel, pour ravauder l’humanité, par la découverte, la connaissance, enfin partagée.
Rédigé par: JC BARILLON le 16 avril 2008 à 23:34 Alerter

Avec vue sur De Gaulle
1. « on ne lui découvrait aucun vrai dessein d’Etat »Rédigé par: JD le 14 avril 2008 à 13:35 Alerter
Quelle blague ! Cette année, cela fait 50 ans que nous vivons avec les institutions qu’il a créées, dans un Etat modelé par lui. Sans doute, tout cela ne correspond plus tout à fait aux besoins d’aujourd’hui et depuis les années 80, les réformes amendent l’accomplissement initial. Mais une grande partie de cet héritage reste valide et il est impossible aux idéologues mondialisés de jeter le bébé avec l’eau du bain. Pas mal pour quelqu’un qui n’aurait eu « aucun vrai dessein d’Etat » !
Rédigé par: JC BARILLON le 15 avril 2008 à 11:56 Alerter

2. « Cher JCB, il a dû vous échapper que ce remarquable pastiche de Saint-Simon, hélas, n’était pas de moi. » JD le 15 avril 2008 à 17:08
Il ne m’a pas échappé de goûter la forme et de condamner le fond.
Rédigé par: JC BARILLON le 15 avril 2008 à 20:53 Alerter

London, Jack, ce soir
1. “La maitrise, en n’importe quelle forme d’expression, doit inévitablement conduire à la forme ultime d’expression, à savoir : la maitrise de la vie”.Quand on est autodidacte, on est inévitablement dans la démesure. sapience malivole le 13 avril 2008 à 20:09 Alerter
La maîtrise DOIT, etc. dites-vous. Mais trop de maîtrise PEUT aussi conduire à l’acte manqué.2- L’autodidacte en sauvageon dissipé, prolo exclu de la sagesse diplômée ? Ben voyons…Vous n’avez pas compris. Quand on est autodidacte, pour compenser, on a des couilles !
Rédigé par: JC BARILLON le 13 avril 2008 à 21:28 Alerter

2. « Mais je crois que la maitrise dont il parle, ce n’est pas le controle exercé par le savoir : c’est comprendre ce que l’on fait, comment et pourquoi on le fait. Bref, la conscience de l’etre, de l’acte et de ses moyens. »sapience malivole le 13 avril 2008 à 22:24
Beau développement, Sapience.Mais le talent ? Le talent sauvage, païen, qui s’ébroue et casse l’enclos ? Le talent ne réfléchit pas, c’est une brute. Le talent est une injustice pour les médiocres. On peut s’en approcher par l’étude, on en restera pas moins besogneux, en deçà. On peut aussi le gâcher par ignorance.Horreur : moins de talent et plus de savoir-faire, souvent, est-ce que cela ne va pas plus loin ?
Rédigé par: JC BARILLON le 14 avril 2008 à 21:19 Alerter

3. 1- “Ceux qui l’acquièrent en font souvent meilleur usage que ceux qui l’ont”sapience malivole le 14 avril 2008 à 21:50
Je m’aperçois que le dictionnaire vous donne raison “habileté, naturelle ou acquise” http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/advanced.exe?8;s=50169720;Je pensais que le talent ne pouvait s’acquérir, et que le penser revenait à le confondre avec un simple savoir-faire.Au contraire, j’en étais resté à une pensée irrationnelle, magique, le don. La prédisposition naturelle qui s’abat sur un être comme une fatalité grecque.
2- « … ce talent païen, brutal, qui casse, est un des mythes extérieurs* à l’artiste qui peut l’influencer lui-même, comme le mythe du génie. »
Se trouver un peu de talent permet d’oser, d’écrire la première phrase ou de tracer le premier trait. Puis de persévérer au-delà du raisonnable, une démesure très artistique. Y croire. Mais ce n’est pas tout.
A fréquenter les artistes, il m’a semblé que ceux qui parlent un peu trop de talent ou de génie ont de grandes chances d’être paresseux ou vaniteux, et trouvent ici un prétexte pour justifier leur médiocrité : leur peu d’efforts fournis pour atteindre l’excellence, ou toutes les indulgences envers leur production. Soit parce que magnifiant les maîtres, ils se jugent indignes de la comparaison et foutus d’avance, soit parce qu’ils se surestiment.Voilà, à mon avis, les influences néfastes de ces deux mythes. Les remèdes sont connus : humilité, remise en cause, corrections, repentirs, travail, travail. Je crois que le fameux mot de Picasso est une hâblerie que l’on peut réécrire en « Je cherche et je trouve. » Sinon, pourquoi toutes ces esquisses ?
Enfin, personnellement, je reste inflexible, contre l’usage du mot « génie », extrémiste, et l’adoration béate qu’il recèle.
* Pourquoi «extérieurs» ?
Rédigé par: JC BARILLON le 15 avril 2008 à 02:04 Alerter

4. Ana Gnoste le 15 avril 2008 à 09:32 Alerter
Alors les mots sont morts, ne veulent plus rien dire et sont tous à ranger au niveau des onomatopées pavloviennes, contaminés qu’ils sont par l’obscurantisme du jeunisme ambiant, j’vous dis. Exemples : Ouais, super, cool, trop bien, whaaa…
Vieux con que j’chuis.
Rédigé par: JC BARILLON le 15 avril 2008 à 12:14 Alerter

5. @MaC le 15 avril 2008 à 13:11
Sauf qu’à l’époque de nos jeunesses, le « jeunisme ambiant » n’avait pas triomphé comme aujourd’hui. Il est devenu l’attitude vernaculaire pour qui veut se faire entendre. C’est plus vendeur, alors que la correction, ça fait ringue, pas tendance, largué.Et dans les écoles, n’êtes-vous pas vous-même obligé d’en user un peu, de ce jeunisme, pour communiquer avec vos loupiots et alpaguer les jeunes consciences ?Mon rancissement appelle cela une régression.
M’enfin
Rédigé par: JC BARILLON le 15 avril 2008 à 14:44 Alerter


Moi contre le reste du monde
1. Le Clézio (…)
et à vous?
a-t-il apporté quelque chose?
Paul edel le 13 avril 2008 à 09:27


Avec « Désert », la légende rêvée en contrepoint rythmique du quotidien. Et vice–versa.

Mais à propos de cette émission, l’impression qu’un auteur qui n’est pas doublé d’un historien, d’un sociologue ou d’un esprit politique est moins enrichissant qu’un spécialiste de ces domaines. Oui, ces matières, complétées par l’angle de vue de l’écrivain, voilà du neuf. Mais ici, chez Le Clézio en format télévisuel, je cherchais une épaisseur que je n’ai pas trouvée. L’impression d’entendre les généralités d’une introduction, le plat de résistance n’arrivait pas.
Au moins, l’écrivain peut se ressaisir sur son art, l’écriture, l’esthétique, c’est là-dessus que je l’attends, en priorité. Encore faut-il qu’il l’aborde.
Rédigé par: JC BARILLON le 13 avril 2008 à 11:07 Alerter


2. “… apaisé par leur autofellation…” Henri le 13 avril 2008 à 12:19
Quelle souplesse !
Rédigé par: JC BARILLON le 13 avril 2008 à 12:24 Alerter


JMG entre les mondes
1. Le lien temporaire pour voir l’émissionhttp://www.france5.fr/videos/
Empreintes - Jean-Marie Gustave Le Clézio
Dedans, JMG citant Gandhi, à propos du colonialisme : “Le message était mauvais, mais parfois le messager était bon.”
Rédigé par: JC BARILLON le 12 avril 2008 à 15:13 Alerter


La face homosexuelle de l'Affaire
1. Malgré les précautions méthodologiques d’usage, les chercheurs n’ont-ils pas tendance à considérer leur objet d’étude à travers le prisme de leur époque, des obsessions du moment ? Cela me rappelle un anthropologue, spécialiste des addictions. A la liste des besoins humains primordiaux (se nourrir, se reproduire…) il ajoutait la nécessité de se droguer.

Dans le cas présent, vous noterez que le phénomène s’observe dans les deux sens. Les historiens qui ont tardé à évoquer le sujet du fait de leur morale traditionnelle et ceux d’aujourd’hui qui l’évoquent, à notre époque de Gay Pride, de quête identitaire, historisante pour cette communauté. Sans doute faut-il laisser passer quelques générations d’historiens pour y voir plus clair ; ambivalence de l’histoire quant à l’éloignement temporel du fait étudié : effacement des mémoires, imprécisions ou au contraire vision plus nuancée, proche de la réalité parce que dépassionnée.

Enfin, tenez, faisons un test. Dans « La Peau », au chapitre 5, «Le Fils d’Adam», Malaparte évoque le «maquis des invertis», les réseaux d’agents secrets alliés dont l’homosexualité n’était pas l’arme la moins efficace. Connaît-on l’évolution de la bibliographie sur le sujet, ou au moins de quand datent les premiers écrits ?
Rédigé par: JC BARILLON le 07 avril 2008 à 00:37 Alerter


Il y a le feu au lac !
1. “L’Eve pècheresse, ce doit être une idée encore chérie par un ou deux curés nonagénaires du côté de Saint Sauveur le Vicomte… ” pseudofurgole le 04 avril 2008 à 19:43
En marge de l’indispensable débat qui a lieu ici… vous savez, à Saint Sauveur, les curés sont des bonnes pâtes, comme le juge du « pendu dépendu » de l’église de Canville-la-Rocque, non loin de là. Leur seule hantise est leur épuisante tournée, rallier les ouailles des quinze à vingt paroisses dont chacun a la charge.
Et c’est un athée qui vous le dit
Rédigé par: JC BARILLON le 04 avril 2008 à 20:35 Alerter


2. @ pseudofurgole le 04 avril 2008 à 21:32
Saint-Symphorien-sur-Coise, c’est dans le Rhône-Alpes.
Saint-Sauveur-le-Vicomte, c’est dans la Manche (le bled à Barbey-d’Aurevilly).
Mais quelques kilomètres plus au sud, il y a un Saint-Symphorien-le-Valois. D’où votre confusion sans doute.

@ange et démon le 04 avril 2008 à 20:37
C’EST un rêve sur toile, une apparition
QUAND votre paire élève ma morne trinité
VOUS la revigorez, digne dimension
VOULEZ-vous, cher Ange ? Ah, devancer l’été…
Rédigé par: JC BARILLON le 04 avril 2008 à 22:16 Alerter


Tintin, agent du Dalaï-Lama
1. « ses nuits étaient hantées par des rêves de blanc »
C’est le seul album que j’ai gardé de la collection, pour le tour de force de Bob de Moor : faire un décor avec du blanc. Voir l’un de mes premiers chocs graphiques, la page 35, troisième bande, la chaîne de montagne sur trois vignettes. Grâce à la découpe, continuité de la narration, du texte, du lieu, progression dans un panorama unique, écrasant d’immobilité. La dominante blanche bleutée de froid, où perce la dureté brune de la roche. Avec des personnages minuscules, perdus, en bas à droite… à la chinoise… hum ! Rédigé par: JC BARILLON le 28 mars 2008 à 12:39 Alerter

2. @ opitz le 29 mars 2008 à 10:50 " Je suis tombé, une fois,dans la peripherie nord de Rome… "
Je suis tombé, une fois dans la périphérie nord-ouest de Mexico, le long d’une voie ferrée qui s’enfonce dans la ville, le long de galetas de planches, sur un groupe de très jeunes femmes. Elles étaient silencieuses, en demi-cercle, comme en représentation d’un mystère, auprès de la guérite de verre où trône la Santa Muerte. La Sainte Mort, patronne du quartier, plus forte que tous les saints, squelette revêtu de pourpre, mâchoire au large sourire, elle règne sur le petit peuple et t’attend.
Sous la protection de la Dame, elles se taisent. Tout est déjà dit ? De gros pulls sur la masse des dos sans hanches, elles prennent le soleil dans le froid du matin. Elles portent à pleins bras les marmots emmaillotés de couvertures polaires, rien ne dépasse ; certaines ont un coin de la couvrante coincée entre les dents. Savez-vous pourquoi elles cachent leurs enfants ? Pour qu’on ne puisse voir leurs yeux. Ils ont le même regard que leurs mères de seize ans.
Rédigé par: JC BARILLON le 29 mars 2008 à 14:10 Alerter

Complexité d'un coeur simple
1. Transcrire un STYLISTE au cinéma, c’est faire de la miniature avec des gants de boxe. Le réalisateur nous donne sa version purement visuelle et donc réductrice. Comme il est réducteur d’imaginer pour toujours, malgré nous, la Bovary sous les traits d’Isabelle Huppert, fût-elle impeccable. Le film ne sera pas « Un cœur simple » de Gustave Flaubert, ce sera autre chose. Au mieux, une autre magie. Que l’interprétation du cinéaste soit fidèle à l’esprit, l’atmosphère du texte ou bien revendique sa totale liberté de créateur comme Bacon d’après Velasquez. Au moins, il fait œuvre de vulgarisation, ouvre les esprits au livre, dans la logique du cinéma des écoles (n’y voyez aucune ironie). Tout de même, reconnaissons l’hommage appuyé. Je redoute de voir ce film.
@ Clopine Trouillefou le 26 mars 2008 à 15:14 Merci pour Dewaere. Au fait, dans « Série Noire », n’est-il pas une nouvelle Emma ? Rédigé par: JC BARILLON le 26 mars 2008 à 15:39 Alerter

Sus aux tueurs de mots !
1. “Cela dit, la grande cause des mots en déshérence présente un danger, celui de la coquetterie littéraire : ce qui devrait servir à préciser le texte l’obscurcit, le lecteur se lasse d’ouvrir le dictionnaire et finit par refermer le roman en pensant “Pfff, quel pédant !” Georges F. le 25 mars 2008 à 11:09
On peut-être tiraillé entre le patrimoine en déshérence et la répulsion pour l’étalage, le tour de force de petit maître. Parce que la langue française est histoire, le devoir de mémoire s’impose. Tout auteur, tout lecteur est dépositaire de ce substrat à perpétuer, fût-ce en acte de résistance. Mais il ne semble qu’un certain goût français penche en faveur du « point trop n’en faut », un juste équilibre, une clarté à la Debussy ou Camus.Sans doute, les truculents de service, déconnants délicieux y trouveront à redire : tyrannie du bon goût, eau tiède, MoDem, mal baisé… En contrepoint, j’évoquerai alors l’autre tendance, actuelle, qui peut leur être encore plus navrante : elle tend «vers une écriture dont le futur semble inexorablement s’orienter vers l’art pauvre du mot-matière, à la Simenon ? Je reste partagé entre la luxuriance du verbe, en perdition, et la nouvelle ascèse à défricher. » (Malraux sera ou ne sera pas JC BARILLON le 18 mars 2008 à 07:32) Rédigé par: JC BARILLON le 25 mars 2008 à 16:14 Alerter

Malraux sera ou ne sera pas
1. @ MaC, le 17 mars 2008 à 16:38
“Pedro Paramo” ? Si vous etes nouveau en litterature Mexicaine, vous ne pouviez pas mieux commencer. Toute l’ame mexicaine y palpite dans ces phrases au style raclé. Ensuite, pour quelque chose de plus historique, enchainer sur “La mort d’Artemio Cruz” de Fuentes, peut-etre ? Bon retablissement,
JC B, de Zac.
PS : desole pour les acceñts, Qwerty mexicain… Rédigé par: JC BARILLON le 17 mars 2008 à 19:33 Alerter

2. @ passouline le 17 mars 2008 à 20:17
En effet, avec ce grand petit livre, Rulfo devient d’emblée l’un des acteurs majeurs du réalisme magique. Nombre d’auteurs s’en réclament, et par exemple Garcia Marquez reconnaît bien volontiers l’influence de Pedro Paramo sur son Cent ans de solitude. Mais allons plus loin. Que peut-être sa contribution à notre littérature française ? Nous pousser vers une écriture dont le futur semble inexorablement s’orienter vers l’art pauvre du mot-matière, à la Simenon ? Je reste partagé entre la luxuriance du verbe, en perdition, et la nouvelle ascèse à défricher.
JC B, avec un Azerty d’cheux-nous, dans une cafet’ ranchera
Rédigé par: JC BARILLON le 18 mars 2008 à 07:32 Alerter

En français dans le texte
1. Les deux versants de l’écrivain de langue française. Au sein de la langue française, le territoire intimiste, personnel qu’il explore, en se redéfinissant sans cesse, symbiose de sa vision du monde, son tempérament, sa respiration, son sexe, s’il s’est levé du pied gauche ce matin, etc. C’est ainsi que l’homme, l’auteur et le style évoluent d’un bloc en une indivisible progression. A noter que certains s’arrêtent ou ralentissent en cours de route, une fois le pré carré défriché, le fond de commerce installé, à moins qu’ils soient paralysés d’impuissance (ne trouvent-ils plus de montagnes à gravir, les évitent-ils ?)Voilà un paradigme commun aux auteurs du monde entier, quelque soit leur langue. Reste enfin notre spécificité, le versant officiel, politique, l’« écrivain de langue française » aujourd’hui.Certes, au début, la recherche de l’appellation contrôlée est bien laborieuse ; la périphrase aux accents politiquement corrects… Mais si elle peut faire tomber le masque africain (entre autres) de la francophonie, on ne peut que s’en féliciter. De ce reste d’une politique d’un autre temps, naïveté ou inconscience, il n’en surnage aujourd’hui que la logique douteuse du métèque.Enfin ! Considérer la langue française comme un port franc ou tous les matelots du monde peuvent entretenir cette fraternité culturelle, et entretenir aussi ce lourd vaisseau qu’est notre langue, ha, la belle histoire ! Ils viendront dessiner des carènes inédites, des goélettes taillées pour la course ou des mécaniques à cabotages. Cela sera vivant. Et débarrassé de ses oripeaux politiques, paradoxalement, l’« écrivain de langue française », international, atteindra le but que s’était fixé la Francophonie, c’est-à-dire asseoir une zone d’influence intellectuelle à l’échelle du monde.
JC B, de Zac.
Rédigé par: JC BARILLON le 16 mars 2008 à 06:04 Alerter

Comment peut-on être francophone ?
2. Le problème, c’est que l’un des moteurs de l’évolution des langues, la loi du moindre effort, fera toujours choisir au plus grand nombre les mots les plus courts. Pas sûr que le français, avec son amplitude naturelle, puisse rivaliser avec l’anglais. De plus, toute tribu a ses rites. Un secteur d’activité international aura son propre vocabulaire, langue vernaculaire qui réduit les échanges à un nombre minimum de termes précis, sans périphrases explicatives superflues, et évite les méprises. Toute traduction devient alors une source potentielle de contresens. Combien de fois ai-je dû vérifier le texte original pour soulever l’ambiguïté d’une traduction. Au final, cela donne un sabir insupportable mais efficace qui peut déteindre sur la vie quotidienne et le vocabulaire courant des peuples. Enfin, il paraîtrait que dans un ministère français, et non des moindre, au top niveau, l’anglais soit devenue la langue de travail, la ministre ayant des nostalgies…
De JC B from Mexico
Rédigé par: JC BARILLON le 11 mars 2008 à 19:37 Alerter

3. Ce “petit souci” me tape sur les nerfs. Rédigé par: scholem le 11 mars 2008 à 22:03
Il s’agit de langue de bois commerciale visant à éliminer le mot “problème” de tout discours car anxiogène et donc anti-vente. Rédigé par: JC BARILLON le 12 mars 2008 à 06:35 Alerter

"Nous, le petit monde..."
1. Bien sûr, la littérature est mémoire contre l’oubli, des pagnolades enfantines à Proust, jusqu’aux récits de survivants. Mais ces œuvres nous poussent à être encore plus exigeants. Qu’elles transcendent la nostalgie ou le fait brut pour atteindre l’humain, l’humanisme éternel, réactualisé, et ainsi nous être utiles aujourd’hui. Rédigé par: JC BARILLON le 17 février 2008 à 16:55 Alerter

L'homme qui faisait l'amour en quatre
1. Légende de la première photo : ceci n’est pas un doigt. Rédigé par: JC BARILLON le 14 février 2008 à 17:53 Alerter

Agapê de Carla
1. aga ga pets à son âme. annaorlova le 13 février 2008 à 10:56
… l’autre religieuse, une sorte d’équilibre se faisant dans le couple. Anthropia le 13 février 2008 à 12:05
aga pet-de-nonne ? Rédigé par: JC BARILLON le 13 février 2008 à 14:14 Alerter

Les Bienveillantes, version allemande
1. “clopine 10 h 30 cessez de véhiculer des contre vérités sur les nationalistes bretons (que je ne soutienspas du tout) ou alors étayez un peu vos propos en prenant en compte les dernières recherches historiques!! c’est bien beau d’être aussi péremptoire mais ça ne suffit pas “. Rédigé par: bzh le 12 février 2008 à 12:41 Alerter
Tout à fait d’accord, BZH, il est urgent d’être précis. Evoquons la “Compagnie bretonne en guerre contre la France” qui deviendra plus tard la “Bezen Perrot”, milice bretonne SS relevant directement des SS à Rennes, sous uniforme allemand ayant pris le nom d’un abbé anti-communiste et antisémite exécuté par la Résistance.Regroupant environ 70 hommes, cette troupe est chargée par les nazis de basses besognes et d’exactions, entre autres, contre les maquis de Trégarantec, Rosnoen, Ploumordien. Durant sa fuite vers l’Allemagne en août 1944, la “Bezen Perrot” se signale à Troyes par l’exécution sommaire de résistants sortis de leur geôle… Plus récemment, parmi les rédacteurs du Geriadur brezhoneg (1995), dictionnaire de la langue bretonne bénéficiant de près de 5 millions de francs de subventions publiques, truffé de citations anti-françaises (ex : “Il vous faut choisir entre la Bretagne et la France”), on trouve Alan Heusaff, l’un des miliciens en chef de la Bezen Perrot… Voyez-vous, BZH, les fonts baptismaux de la bretonnitude ne sentent pas bon. Rédigé par: JC BARILLON le 12 février 2008 à 16:04 Alerter

2. @ BZH et Grincheux Je vous suis parfaitement dans votre raisonnement et ce ramassis de collabos ne me cache pas l’importance du maquis breton, de ses effectifs, ses batailles et de ses sacrifices. Mais je tiens à souligner que le régionalisme PEUT AUSSI générer la cascade de d’effets pervers et funestes trop connue : repli sur le groupe identitaire immédiat => méfiance envers l’autre => rejet de l’Etat => de la Nation => du cosmopolitisme => adhésion à des thèses antidémocratiques de supériorité du groupe - raciale, culturelle, etc. - exigence de privilèges, de lois particulières. Le nationalisme breton est issu de ce substrat et il s’est tout naturellement tourné vers le nazisme avec lequel il partage cette génétique idéologique bien embarrassante… Rédigé par: JC BARILLON le 12 février 2008 à 18:47 Alerter

Petite supplique à l'Académie fran�..
1. Oui pour Marie N’Dyaye ! Et pourquoi pas Alain Corbin, dont on ne sait parfois si les communications relèvent de l’histoire ou de la littérature. Ça nous changerait de ce brave Decaux… Rédigé par: JC BARILLON le 11 février 2008 à 16:09 Alerter

2. « ce qui fait la différence entre un écrivain qui tient la route et un tocard c’est justement l’intelligence. » Dr House le 11 février 2008 à 18:15
Pas d’accord. L’intelligence est différente du talent, qui relève en grande partie du domaine sensible. D’où parfois la déception à fréquenter certains écrivains dont les livres sont plus intelligents qu’eux, selon Kundera. En effet, dans leurs ouvrages, ils mettent le meilleur d’eux-mêmes. Mais dans les bonhommes, il y a tout le reste… Rédigé par: JC BARILLON le 11 février 2008 à 18:54 Alerter
3. Vos hourvaris de dahus m’épuisent. Rédigé par: JC BARILLON le 11 février 2008 à 19:53 Alerter
4. @ polder du 11 février 2008 à 22:44 Il s’agit de Coleridge et du poème Xanadu. Rédigé par: JC BARILLON le 11 février 2008 à 23:03 Alerter

Bovaryser en ligne
1. Comment ce guetteur, tâcheron aux efforts de parturientes pouvait-il goûter Stendhal, l’oiseleur et ses facilités ? Adolescent, lecteur des deux auteurs, j’ai puisé plus de maturité chez Flaubert, qui me semble avoir creusé plus profondément dans la vie, prompt à « plonger dans les misères » (certes, au point de s’y perdre.)Mais il est vrai que si l’un aide à mieux comprendre la vie, l’autre aide à mieux la vivre. Vous avez écrit des splendeurs ce matin. Je serais prêt à payer pour ça !

@Manuel Monterole 03 février 2008 à 13:31
Vous me rappelez ce vieux républicain espagnol, communiste, qui me déclamait avec feu du Thérèse d’Avila. Rédigé par: JC BARILLON le 03 février 2008 à 14:36 Alerter

2. Curieux de savoir ce que révèlerait la même exégèse sur « Un cœur simple ». Autant, voire davantage de variantes, de repentirs, à gratter la phrase jusqu’à l’os ? Ou au contraire un trait ferme qui atteint plus sûrement le poli glabre de son mur des Propylées ? Rédigé par: JC BARILLON le 05 février 2008 à 11:30 Alerter

3. [Avec Madame Bovary] On a basculé ! c’est parti pour Céline, le Sartre de » la nausée », le Nouveau Roman, et la Sarraute, la voie est ouverte… opitz le 03 février 2008 à 06:56
Et avec “Un cœur simple”, c’est parti pour Simenon. Autre chose. Souvenir du jeune Fabrice Luchini arpentant la France, de salles des fêtes en maisons de retraite, avec pour seul viatique le Cœur simple en morceau de bravoure, face à des gens simples qui sentaient la belle ouvrage, et à qui ça parlait. Rédigé par: JC BARILLON le 05 février 2008 à 14:49 Alerter

4. Après-coup, il est facile de voir le parcours de l’auteur, ses recherches, avec tout ce que cela comporte d’illusions, d’égarements, de tâtonnements. Les autres pistes explorées comme la pulpe sèche de l’Education, l’impasse de Bouvard et Pécuchet, les écrits mystiques. Mais sur un axe net, l’évolution de la Bovary jusqu’au Cœur simple nous montre un Flaubert en action, accomplissant sa seconde révolution esthétique. Si le style c’est l’homme, dur métier d’homme ! Au-delà du fond de commerce, il défriche, ose le doute qui fait si mal mais fait tant avancer. Il contredit le Flaubert à prose riche, encore trop de mots. Il contredit le Flaubert desséché des vacheries à la pelle. Et il se reconstruit, toujours. Mais après d’épuisantes destructions. Travail tragique sur les enlisements, dans la pâte humaine, au risque de s’y retrouver piégé. Pesanteur d’homme. Usure, échec. Et pourtant, à la fin, cet homme accablé, qui pense avoir tant perdu, ouvre la voie à la littérature du siècle prochain.Quelle réussite ! Rédigé par: JC BARILLON le 06 février 2008 à 18:57 Alerter

Dispersion surréaliste
1. Il faut espérer qu’une numérisation de ces précieux documents soit réalisée avant la vente marc le 29 janvier 2008 à 09:45Numérisation, voilà le mot dancingbear le 29 janvier 2008 à 10:22 Alerter Le gros des collections d’André Breton avait déjà été numérisé avant dispersion :http://www.jouve.fr/realisations/ref_a_breton.php?Niv1=6&Niv2=2 Rédigé par: JC BARILLON le 29 janvier 2008 à 11:03 Alerter

2. “André Breton (…) le paysage de l’écrivain” montaigneàcheval le 29 janvier 2008 à 13:23 Eventuellement, on peut voir le “Mur André Breton” au Centre Pompidou http://www.insecula.com/salle/MS02355.html Rédigé par: JC BARILLON le 29 janvier 2008 à 14:11 Alerter

3. Le surréalisme et… Gracq !A posteriori, il est facile et tentant de s’écrier : mais qu’allait-il faire dans cette galère ?Gracq, admirateur critique, mélange d’honnêteté têtue et de penchant générationnel, limite demi-vierge, face au hâbleur. Rédigé par: JC BARILLON le 29 janvier 2008 à 21:52 Alerter

4. Parce qu’inversement, / il y aurait des terres à génies ? Polémikoeur. le 30 janvier 2008 à 18:58
Sans parler de génie, les talents ne donnent-ils pas au monde le meilleur d’eux-mêmes dans un environnement favorable, dans des lieux où les échanges de connaissances, le commerce des idées sont favorisés par la puissance économique, politique et sociétale ? Sur ce point, voir http://www.scienceshumaines.com/les-archipels-du-savoir_fr_21736.html Rédigé par: JC BARILLON le 31 janvier 2008 à 01:42 Alerter

Le choc McCarthy
1. Merci de vos lumières Opitz. Avez-vous remarqué ? Il semble que vos observations sur Handke s’accordent aussi à McCarthy : ce « vertige moral d’après [plus rien] (…) comme si le vieil humanisme avait vécu (…) le voyage migration (…) une inquiétude morale très vive, un homme aux aguets… » Mêmes échos chez le Zygmunt Baumann de « l’amour liquide » (2004) : « Le monde semble aujourd’hui conspirer contre la confiance (…) dans une partie de la survie, la confiance, la compassion et la pitié (…) sont suicidaires. [Alors qu’]aimer son prochain peut exiger un acte de foi ; le résultat, cependant, est l’acte de naissance de l’humanité. C’est également le passage décisif de l’instinct de survie à la moralité. » Même époque, même génération, mélange de gardiens de ruine et d’éclaireurs dans la nuit ? Rédigé par: JC BARILLON le 25 janvier 2008 à 17:07 Alerter

2. Les ailes du désir…Parmi les nombreuses scènes marquantes, avec lesquelles je vis désormais, celle d’Ulysse sur le terrain vague de l’ancienne Potsdamer Platz, se remémorant « Il y avait… il y avait…l’ancien café Josti… les cigares de chez Loese et Wolf… c’était une place animée… », face au no man’s land, répétant « Ça ne peut être la Potsdamer Platz. » La tentation d’imaginer la scène inverse, aujourd’hui, l’ancien soldat de Joukov, ruines en tête, au milieu de l’ordinaire lisse de la paix « Ça ne peut être la Potsdamer Platz… » Rédigé par: JC BARILLON le 26 janvier 2008 à 19:32 Alerter

3. Boubou & ange et démon sur Milstein. Sa chaconne, son enregistrement de 74 des sonates et partitas, aboutissement d’une vie qui a osé bifurquer, quitter les origines, un milieu russe plus ouvert à Paganini qu’à Bach. Atteindre sa ligne musicale précise, sans vibrato, mais un monologue habité par le Kantor. Un interprète qui a su faire la paix avec lui-même et nous l’offre. La paix, le don, Bach y serait pour quelque chose. Rédigé par: JC BARILLON le 27 janvier 2008 à 12:23 Alerter

Le spectre du poète Stefan George derri.....
1. @anna le 24 janvier 2008 à 17:22
Pour les origines de la Mafia, voici une version que je n’ai pu recouper : au XIème siècle, suite aux exactions des nouveaux seigneurs normands, une caisse de communauté se créa pour venir en aide aux victimes. Et les responsables de cette caisse prirent du galon, du pouvoir, encore et encore…
PS : Vous avez-vu le nouveau lien “Alerter” au bas de chaque commentaire ? Ainsi, notre République fait sa synthèse du pouvoir exécutif et de l’autogestion ! Rédigé par: JC BARILLON le 24 janvier 2008 à 18:56 Alerter

Un écrivain prend sa retraite
1. Chez Opitz, j’ai dans mes “Carnets de grand chemin”, couverture rose buvard d’écolier, le “papier” plié en quatre, en date du 1er février 1992, d’un journaliste qui m’a fait découvrir Gracq. Il y est dit à propos de l’auteur géographe “Il voit, dans la religiosité d’un paysage, à la fois son accomplissement intérieur, sa plénitude et un entremonde”. Il est tentant d’appliquer ce point de vue à la littérature. Mis à part la “religiosité” qui pourrait détourner le débat, l’accomplissement intérieur, la plénitude de la littérature sont compréhensibles. Qu’en est-il de son entremonde ? Peter Handke aurait-il déjà atteint ces terres rares, d’où son ppc ? Comment définir ce Graal de littérateur ? A vous lire, on vous sent familier de ces eaux là… Rédigé par: JC BARILLON le 23 janvier 2008 à 15:50

Prolonger les amis disparus
1. Le seul JC, c’est moi. Rédigé par: Jean Claude Tergal le 21 janvier 2008 à 15:01
Je proteste. Rédigé par: JC BARILLON le 21 janvier 2008 à 15:48

Nietzsche va bientôt déménager
1. Et qui pourrait nous rappeler « cette canaille de Munthe » au début de Kaputt : « Peut-être était-ce là son premier jour serein après plusieurs mois de solitude rageuse. C’est un triste automne qu’il venait de passer, en proie à ces noirs caprices, à ses furieuses mélancolies, enfermé pendant des jours et des jours dans sa tour décharnée, grignotée comme un vieil os par les dents pointues du vent du Sud-ouest, qui souffle d’Ischia, et par la tramontane, qui porte jusqu’à Capri l’âpre odeur de souffre du Vésuve – enfermé à clef dans sa prison humide de salpêtre, au milieu de ses faux tableaux anciens, de ses faux marbres helléniques et de ses madones du XVe siècle sculptées dans le bois de quelque meuble Louis XV » ? Rédigé par: JC BARILLON le 20 janvier 2008 à 02:08

Le pari de XXI
1. “… Andrés Nin, son dirigeant [du POUM] probablement torturé et assassiné par les sbires espagnols de Staline avait rompu avec Trotsky en 35… ” Lazarillo le 16 janvier 2008 à 23:58
Au passage, saluons la réédition de “Ceux d’en bas”, de Mariano Azuela sur la révolution mexicaine, préfacé par Larbaud et traduit par Jeanne et Joaquín Maurín, Joaquín Maurín qui fut également à l’origine du POUM.
@ Clopine le 17 janvier 2008 à 11:34Allons, Clopine, grand classique, toute quête esthétique, à commencer par le style littéraire, mène à un degré certain de spiritualité.
« Phil, encore une allusion à l’avenir du blog… » dancingbear le 17 janvier 2008 à 14:28Voyons, notre hôte songerait à supprimer un blog classé par l’algorithme de Wikio numéro 1 au Top 100 des blogs littéraires francophones les plus populaires http://www.wikio.fr/blogs/top/litterature , numéro 16 au classement général toutes catégories confondues http://www.wikio.fr/blogs/top , soit l’UNIQUE blog littéraire dans les 100 premiers francophones (le reste, High Tech, politique et bouffe) ? Quelle perte ce serait… Rédigé par: JC BARILLON le 17 janvier 2008 à 15:49

Amos ose
1. Flaubert, Stendhal ou je ne sais qui faire une séance de dédicace, je ne suis pas sûr qu’ils auraient refusé Rédigé par: montaigneàcheval le 15 janvier 2008 à 10:18
Je le vois le Gustave, derrière sa table, bien goguenard, les baccantes en bataille, déjà un peu poissées de cidre. L’œil torve du maquignon jauge le bestiau qui s’avance, cérémoniel, le volume en offrande. Il est venu prendre sa ration d’humanité à conchier, plus tard, au calme, à Croisset. Rédigé par: JC BARILLON le 15 janvier 2008 à 11:21

2. @Julien sorel. du 15 janvier 2008 à 11:38
Peut-être, Julien Sorel. Mais pour ce qui est de votre “père”, sous ses lambris, entouré de ses princesses froufroutantes de guipures et d’éventails, je ne vois que le plus romain d’entre-nous pour le dépeindre à l’abattage. Hélas, il est parti… Rédigé par: JC BARILLON le 15 janvier 2008 à 14:06

Ce passant qui s'éloigne
1. au fait j’en connais une bien bonne c’est Parkinson qui rencontre Alzheimer mais je suis sûre que vous la connaissez annaorlova le 13 janvier 2008 à 08:59.
Quelques mois avant sa mort, j’avais rencontré un vieil enfant de trop d’années : “j’en suis à Parkinson le glas…”Malgré les précautions d’usage, poliment navrées, l’art du ppc est l’art de la rupture. Rédigé par: JC BARILLON le 13 janvier 2008 à 12:57

Allez tous vous faire facebooker !
1. la photo c’est mickey quand on lui montre un livre cecilia le 10 janvier 2008 à 19:17
Je connais ce monsieur! c’est le camarade lazarillo ! pompom girl le 10 janvier 2008 à 19:19
Il est irlandais. Le Monsieur sur la photo. Clopine Trouillefou le 10 janvier 2008 à 22:18
Je pencherais plutôt pour Albert Cossery. Rédigé par: JC BARILLON le 10 janvier 2008 à 23:25

Nuée d'écrivains sur les collèges
1. En forme le Mac !Allez, les profs en ligne, soyez pas vaches, donnez quelques conseils à Passou pour amadouer le sauvageon… Rédigé par: JC BARILLON le 04 janvier 2008 à 14:13

2. “… pardon pour les fautes de frappe; quand j’essaie d’en corriger j’en refais de nouvelles.. n’existe- t-il pas un correcteur automatique? opitz le 05 janvier 2008 à 17:11Rédigez sous traitement de texte, corrigez avec les correcteurs de vocabulaire et de grammaire du programme (clic droit sur les mots soulignés par le correcteur, choisir dans la liste de propositions). Copiez-collez le tout sur le blog. N’élimine pas tout. Rédigé par: JC BARILLON le 05 janvier 2008 à 17:30

Ce sera donc "Europeana"
1. Une prière républicaine et littéraire : la mise en ligne de ces œuvres en mode texte. Parce que les lamentables fichiers en .pdf de la BNF, on peut pas bosser dessus, putain de snobisme de conservateur : “J’ai l’original en stock, c’est la classe, hein !” Comme un gamin qui collectionne les images des footballeurs. Rédigé par: JC BARILLON le 04 janvier 2008 à 12:36

2. Sébastien P. le 04 janvier 2008 à 15:30
Oui, bien documenté. Et mettre en priorité, en mode texte, tous les auteurs de base type Lagarde et Michard, ce ne serait pas du luxe.

Comte de Chambord le 04 janvier 2008 à 15:38
Certes, la technique est parfois contreproductive. “Il existe un logiciel Adobe writer avec lequel on peut modifier, donc travailler sur les fichiers .pdf. Sauf qu’il n’est pas gratuit.”

Rédigé par: Lazarillo le 04 janvier 2008 à 17:34En effet, Adobe Acrobat 8 Professional : 676.39€ la licence !Vue l’utilisation exclusive du format propriétaire d’Adobe sur le site de la BNF, ne peut-on pas dire que cette dernière pousse à la consommation d’un tel outil, sans aucune autre alternative commerciale ou technique ? Rédigé par: JC BARILLON le 05 janvier 2008 à 01:37

3. @montaigneàcheval le 04 janvier 2008 à 22:13 T’inquiète, papy, c’est technique ! Rédigé par: JC BARILLON le 05 janvier 2008 à 12:07

Dante n'avait rien vu
1. [en lisant Céline] “Vous découvrirez des sentiments que peut-être vous ne connaissiez pas, que vous auriez préféré sans doute ne pas découvrir, mais qui existent néanmoins chez l’homme. L’art n’est pas toujours annonciateur de bonnes nouvelles”. Jean-Louis le 03 janvier 2008 à 16:08
Ceux qui ne peuvent pas lire Céline ne seraient-ils pas les mêmes qui pensent le Mal avec une majuscule et refuse de le voir en germe, en possibilité en chacun de nous ? Auraient-ils peur de lire leur propre autoportrait en négatif, une éventualité insupportable pour eux ? Et confortablement ils laissent le Mal, identifié, dans le purgatoire des livres non lus de leur bibliothèque ?

“et je ne donne pas cher du Gracq contre un Céline” opitz le 03 janvier 2008 à 17:10
Malgré son choix de mots qui en fera une langue morte à vitesse grand V ? Je peux encore le comprendre car mes grands-parents, nés au début du siècle dernier m’ont fait évoluer dans le “verbe d’antan” de la banlieue parisienne de leur enfance. Céline aujourd’hui, pour un gamin, c’est presque du Rabelais dans le texte. Tenez, test : sur 100 collégiens, combien connaissent la signification du simple mot “paletot”, un peu vieilli ?

[sur Bach] “… vous ne pouvez pas vous en tirer par une pirouette du genre: “il s’agit d’une simple construction humaine”. C’est fausser les perspectives et s’asseoir sur le fonds de l’âme de ces croyants là.” julien sorel le 03 janvier 2008 à 17:32
Je crois bien au contraire qu’il s’agit d’une construction humaine influencée par les croyances et l’environnement de son époque. Et l’athée que je suis remercie la religion d’avoir insufflé ce talent d’homme à Bach, dont l’œuvre, sa transcendance m’est un réconfort et un art de vivre (je n’utilise pas le mot génie, il est un commencement de religion à lui tout seul !) Rédigé par: JC BARILLON le 03 janvier 2008 à 21:22

Danger : écrivain méchant !
1. “Ce que j’attends d’un livre, c’est qu’il (…) qu’il me donne alors à sentir la grandeur et la misère de la condition humaine.” ML le 01 janvier 2008 à 21:54
“Il cherche ses personnages et ne les trouve pas alors que jeune, ils étaient tous là, intacts.” opitz le 01 janvier 2008 à 23:29
“Tous deux pratiquent une espèce de totalité-monde dans un assemblage de textes, figures, dessins, peintures.” papalagi le 02 janvier 2008 à 00:50

Comment Joyce passe l’humanité au crible selon Henri Godard. Une méthode implacable avec l’humanisme pour but : “Dans les années 1930, Queneau avait dans l’Ulysse de Joyce un modèle récent qui suffisait à susciter et à justifier toutes ses recherches dans ce domaine [la construction du roman]. Au texte du roman, lu dans la traduction française qui date de 1929, puis en anglais, étaient venues s’ajouter les indications que Joyce avait peu à peu diffusées par divers intermédiaires, et qui avaient finalement été mises à la disposition du public sous la forme de tableaux à double entrée dans lesquels, aux dix-huit sections énumérées en ordonnée, correspondaient en abscisse les principes censés avoir gouverné chacune dans un certain système de références, appartenant au réel, au savoir, ou aux deux à la fois : les épisodes de l’Odyssée d’abord, mais aussi une revue des organes du corps humain, des couleurs, de divers symboles, de techniques narratives, etc. À elle seule, dans le roman même, la division en trois parties de respectivement trois, douze et trois sections, mettait en évidence la prééminence accordée au nombre trois et à ses premiers multiples, et était déjà par là une invitation à prendre en considération l’existence d’une construction numérique.”in “Le roman modes d’emploi” p 182. Rédigé par: JC BARILLON le 02 janvier 2008 à 12:14

Voeux à volonté !
1. Légende de la photo. Légende des combats à venir. Légende des combats seul contre tous. Les plus beaux, les plus fous paraît-il. C’est faux. Plus que d’autres batailles, ils entaillent le vieux cuir. Il faut tenir, c’est tout.Pas d’épopée, peu de panache. Aujourd’hui, seul jour de l’an où les hommes font relâche ? On sent la terre ralentir et racler sur son axe, grondements de meules de pierre. Bon, allez, à tous mes chers (im)posteurs, grosse poilade pour 2008 ! Rédigé par: JC BARILLON le 01 janvier 2008 à 17:32

Dépôt de bilan
1. Pour revenir sur ce dernier “post” de l’année, quelques mots sur les conformismes. Conformisme du bilan annuel.Les hommes auraient donc oublié le vieux fond de stoïcisme qui nous fait dresser un bilan-éclair chaque jour parce que, même abstraite, notre mort reste possible à tout instant ?Mais oui, nécessité comptable des pierres blanches, des check-points, de faire le point à dates régulières pour ne pas trop tricher avec nous-mêmes, en évitant le coup d’œil à l’addition, en refusant d’évaluer l’inaccompli. Conformisme de la fête.Qui n’a aucun talent pour la fête souffre aujourd’hui. Marronnier festif redouté, on le voit s’approcher en soupirant, sans pour autant verser dans le mépris souverain envers la populace ritualisée, manipulée, les peuples ont besoin de carnavals, etc. Alors faire un effort, vivre parmi les hommes d’abord comme un devoir, se forcer un peu. Puis se laisser persuader du plaisir, de la rupture avec le quotidien, la transgression. Allons, en route pour la joie, courage, bonnes fêtes ! Bonne vie Odradek. Rédigé par: JC BARILLON le 31 décembre 2007 à 18:23

2. “RESOLUTION à partir de maintenant, il n’y aura que l’amour total qui me poussera à l’act(ion)e ! M-L Broggi 1er janvier 1979″ ange et démon le 31 décembre 2007 à 20:51
Et ça a marché ? Rédigé par: JC BARILLON le 31 décembre 2007 à 20:58

Le fantôme est toujours dans la machine
1. “Il semble que l’autofiction soit devenue à la littérature ce que le cinéma d’auteur est pour le 7e Art : un sujet d’opprobre ! Qualifié aussi péjorativement de “nombrilisme”. Mais Proust et Céline, qu’est-ce donc ? L’autofiction serait-elle la maladie infantile de la littérature ?” Annibal le 29/12/2007 à 18:25
Quelque soit son nom, récit intimiste ou autofiction, ne peut-on pas reprocher à ce genre de nuire au roman ? On peut souvent critiquer l’intimisme pour l’inanité de ses ratiocinages minuscules. L’autofiction pêche par l’insuffisance de recréation littéraire. Et mon tout tue l’histoire que l’on peut espérer dans chaque roman. Sans doute, il est de bon ton de la déconstruire, la piétiner, l’oublier. Dommage. Cela détache un peu plus la littérature de la plupart des lecteurs, vous savez, ceux qui font tourner la boutique, qui achètent (oui, je sais ML, je fais du Barillon). Enfin, à propos de Proust, le mêler à ces égarements contemporains n’a pas des sens. Chez lui, l’histoire est toujours là ; elle prend seulement son temps. Par contre ses suiveurs n’eurent pas le même talent. Ou parfois, ils ont volontairement choisi l’option radicale : l’histoire minimale, voire de son absence. Ah, tous ces auteurs qui pissent contre le vent… Rédigé par: JC BARILLON le 29 décembre 2007 à 21:48

Faulkner ! Faulkner !
1. “Je remercie Dieu chaque jour des bienfaits qu’il m’envoie, mais surtout des épreuves qu’il place sur ma route. Je ne cesse pas de lui rendre grâces de m’avoir fait perdre la vue, car cela, plus que toute chose, m’a fait progresser dans la découverte de moi-même”Rédigé par: furgole le 28 décembre 2007 à 18:58
Cruelle métaphore que je vous retourne, cher Furgole. Les ordres, refuges pour aveugles de tout ordre, tout sens confondus.Combien de ceux-là, “magnificently unprepared for the long littleness of life”, voilent leur indécrottable inaptitude à la vie sous la pose vertueuse de la vocation ? Sacrifice de leur part ? Pas du tout, au final, la tactique reste rentable. Ils préfèrent le confort de l’obéissance plutôt que la responsabilité et le risque d’une vraie vie vécue parmi les hommes, dans la fange du monde. Et avec le dogme, et avec le temps, ils arrivent même à s’en convaincre, à justifier leur existence par une utilité très relative, hors la vie. Fonds de commerce ! Contemplatifs de leurs égotismes raffinés, ” progresser dans la découverte de (soi)-même” ? Bonne planque ! Rédigé par: JC BARILLON le 28 décembre 2007 à 20:57

Pour saluer Louis Poirier et Julien...
1. L’annonce de sa mort n’est pas tout à fait une nouvelle. Sauf pour ses écrits polémiques, j’ai depuis toujours l’impression d’une voix d’outre-tombe, dont on ne sait si elle est intemporelle ou déjà voilée de temps. Parti-pris “hors le monde” de l’auteur, jusque dans son esthétique. Dire comment la lecture gourmande se fait prière et le style, transcendance. Dire aussi le désespoir, du petit garçon face au maître. Devant le texte inattaquable, l’impuissance de ne pouvoir percer tous les secrets du sorcier, l’ambition de poursuivre la quête. Certes, son étude est un avenir pour les littérateurs et les auteurs. Mais si d’autres stylistes ont pu avoir des suiveurs (Proust, Céline, Simenon), l’expression de Gracq, baroque, c’est à dire autant corsetée que foisonnante, peut-elle avoir des fils spirituels aujourd’hui ? Rien n’est moins sûr, alors qu’une forme volontairement appauvrie, à la Simenon, semble plus cohérente avec notre époque expéditive. Envie d’envoyer la modernité sur les roses ou de réconcilier les genres. Dans tous les cas, exigence, exigence… Rédigé par: JC BARILLON le 23 décembre 2007 à 20:49

2. @ ML,J’entendais “baroque” au sens musical du terme, “baroque à la française” (Philippe Beaussant), une musique avec ses ornements dans un cadre raisonnant. Rédigé par: JC BARILLON le 23 décembre 2007 à 21:53

3. “l’adulte se dissout dans l’alcool ” mouette 24/12/2007 à 00:39
Et l’adulte à dix sous, c’est pas cher ! Rédigé par: JC BARILLON le 24 décembre 2007 à 01:03

4. @ LeuckxPhilippe le 24 décembre 2007 à 13:17
Prose gracquienne et goûteuse. N’oubliez pas d’envoyer votre “Difficile de quitter Rome” à Opitz. Rédigé par: JC BARILLON le 24 décembre 2007 à 14:58

5. “… l’étincelle de ces menus contacts et courts-circuits qui se produisent entre la pointe de la plume et la vaste charge d’électricité statique de la Bibliothèque.” http://www.jose-corti.fr/sommaires/gracq-inedits.html Rédigé par: JC BARILLON le 24 décembre 2007 à 18:38

Un éditeur disparaît
1. ”Etre éditeur consiste à publier des livres que les gens n’ont pas envie de lire” disait Christian Bourgois. Dans ses “Scènes de la vie d’un éditeur”, Pierre Belfond fait écho à ce constat :“L’éditeur est un gestionnaire irresponsable : sous le prétexte qu’il aime un texte, que ce texte est de qualité, ce dangereux individu est susceptible de programmer la mise sur le marché de produits, de marchandises, d’objets qui ne sont pas, sauf divine surprise, destinés à couvrir leurs frais ; et loin de se frapper la poitrine, il se vante de ses incongruités. Il en tire sa légitimité.” Mais, incorrigible optimiste, sa gagne de joueur reprend le dessus :“On se dit qu’il y a peut-être davantage à perdre en publiant un livre de moins - qui sera un succès chez un confrère - qu’à gagner en faisant l’économie d’un livre de plus”“On oublie tous les mauvais livres qu’on a publiés ; on se souvient toute sa vie de ceux qu’on aurait pas dû refuser” Romantisme éloigné des nouveaux usages d’une profession qui chercherait désormais à “rationnaliser l’irrationnel” au maximum, ou réalité éternelle du métier ? Rédigé par: JC BARILLON le 21 décembre 2007 à 12:48

2. Athéisme : et si nous revenions aux fondamentaux, loin de toute approche sociétale, validant la religion qui structure les sociétés et les êtres ? Juste le fond du problème, sans vous commander. Allez, un peu de bachotage ! Argument 1 : Rien ne prouve que Dieu n’existe pas ! Contre-argument : Citation : “Ce qui est affirmé sans preuve, peut être nié sans preuve.” (Euclide / environ 325-265 avant JC)Argument 2 : La fausse “preuve” ontologique de l’existence de Dieu : Dieu possède toutes les perfections ; or l’existence est une perfection, donc Dieu existe. Contre-argument : Ce n’est pas parce qu’une idée ou un concept est cohérent, donc possible, qu’il existe.Argument 3 : La fausse “preuve” cosmologique de l’existence de Dieu par le principe de causalité ou de la contingence du monde. Contre-argument : Pourquoi formuler la question avec “Qui ?” Le “Qui ?” relève de la théologie ? (l’enfance de l’humanité). Le “Pourquoi ?” relève de la métaphysique (l’adolescence). Contentons-nous de nous demander “Comment ?” (L’âge adulte) C’est le rôle de la science d’y répondre. Tout le reste n’est que pure conjecture sans intérêt. On appelle Dieu ce qu’on ignore. Citation : “En tuant le hasard, on ne ressuscite pas Dieu.” (Jean Rostand : Inquiétudes d’un biologiste)Argument 4 : La fausse “preuve” physico-théologique, principe de finalité et principe de l’ordre du monde. “L’univers m’embarrasse, et je ne puis songer que cette horloge existe et n’ait pas d’horloger.” (Voltaire). Contre-argument : Ce n’est pas parce qu’on ne sait pas tout expliquer qu’il faut faire appel au “prêt-à-penser”, au “bouche-trou” de la connaissance, que l’on appelle Dieu et qui ne sert qu’à masquer notre ignorance.Voirhttp://atheisme.free.fr/Repondre/Preuve_existence_dieu.htm Rédigé par: JC BARILLON le 22 décembre 2007 à 13:08

3. @ Boubou le 22 décembre 2007 à 13:21
Merci Boubou de votre intervention.

@ tout est relatif le 22 décembre 2007 à 13:15
“Argument 5 pour bac+ un peu plus : et un cours sur l’agnosticisme ? ” L’agnosticisme, c’est votre droit le plus absolu. Mais il renvoie dos-à-dos les combattants et s’en lave les mains. C’est un peu court, on reste sur sa faim. Me fait penser à ceux qui affirme précautionneusement : “Moi, je ne fais pas de politique.” quelque soit le régime politique, fût-il tortionnaire…

@ML le 22 décembre 2007 à 13:39 “La seule pensée athée qui existe est une pensée tragique”. Non, ML, les athées ont évolué depuis Pascal et Nietzsche. Je reste le partisan de l’idée qui considère que l’évolution religieuse de l’Humanité passe d’abord par les superstitions des hommes, à peine maquillées en religion, pour mieux en sortir aujourd’hui. Progrès moral, dignité supplémentaire de l’homme qui peut tenir debout sans la béquille spirituelle de la religion, psychothérapie à deux balles souvent nécessaire pour beaucoup et facteur de cohésion sociale mais aussi de sujétions peu démocratiques.Reconnaissons bien volontiers l’exigence de transcendance minimale de nos semblables, et attachons-nous plutôt à dégager un corpus de remplacement, humaniste, terrien, sans l’illusion du surnaturel, sans dogme non plus, reconnaissant d’ailleurs l’héritage des religions comme de ceux qui les ont combattus. Belle ambition ! Un athéisme revenu de ses excès, tolérant et souriant comme l’ange de Reims. Rédigé par: JC BARILLON le 22 décembre 2007 à 14:06

4. @ Mauvaise langue le 22 décembre 2007 à 14:30
“Les athées ont évolué depuis Pascal; ça, vous pouvez être certain que je la ressortirai, elle est dans le livre des records de connerie du blog…Z’êtes au top ten, là ! ”
Je voulais bien sûr dire depuis l’EPOQUE de Pascal, bien sûr ! Ne foncez pas tête baissée, cher ML, respirez, relativisez, souriez… Trop de personnes assimilent l’athéisme à la violence ou l’irrespect d’expériences passées (positivisme, communismes, Bund, etc.) Je suis convaincu que l’athéisme pratique que j’appelle de mes vœux, tolérant, ouvert au dialogue, citoyen, est bien plus efficace que les anciens ukases. Un petit cours sur le Bund, ML ? Rédigé par: JC BARILLON le 22 décembre 2007 à 15:43

5. A ML le 22 décembre 2007 à 15:48 “Barillon, vous avez gagné une place au top ten…! ”
Merci ML, je n’en demandais pas tant, vous me flattez, merci, merci, c’est trop, vraiment ! Pour l’athéisme, mon humble but est de grappiller le maximum d’adhérents. Une démarche purement PRATIQUE. Sans doute y verrez-vous une réduction de la pensée propre à notre époque barbare, mais il me semble que dans ce but, aujourd’hui, la diffusion d’une vulgate simplifiée, fût-elle du niveau du code de la route, est plus EFFICACE auprès du plus grand nombre que des discours plus élaborés. Un petit cours sur le Bund, ML ? Rédigé par: JC BARILLON le 22 décembre 2007 à 16:20

Vertu de l'ego-histoire
1. Certes, nos livres nous font. Et leur mosaïque se moque de toute chronologie et nous reflète. Ainsi, mon imaginaire colonial de Français métropolitain qui eut 15 ans en 1979 relevait à l’époque du carambolage des deux périodes, avant et après. Mes copains de CES (sacré Bachir au verbe choisi, ses tirades - quelles influences, le Victor Hugo national, le conteur arabe, qu’est-il devenu ?), Maroui, le balayeur, par tout temps, son calot de l’armée vissé sur le front. Et la petite pipe à opium, en ivoire de l’arrière grand-père paternel, ramenée du Tonkin dans son barda, que j’ai sous les yeux alors que j’écris ; les bouquins dénichés sous la poussière, dans la bibliothèque familiale. Oui, Peyré, Frison-Roche toujours, mais avec la Piste oubliée et la Montagne aux écritures. Son lieutenant Corse borborisé par la belle, la perfide Tamara, la piste des chars Garamantes, les bandits d’honneur touaregs, les rezous, contre-rezous. Collection Bivouacs sous la lune chez Arthaud, avec les photos ethnographiques des peuplades et du désert en noir et blanc. On me demanderait pourquoi au-dessus de mon bureau, j’ai la carte du Ténéré et du Tibesti, Grand erg de Bilma, jamais foutu les pieds…Il y avait aussi la Bibliothèque Rose, attention, la vraie, celle de l’entre-deux guerres, la prose de Madeleine Dugesnoux, et parmi les Fureurs du colonel, Terrible maisonnée, Mickey et Minie, le Trésor de monsieur Toupie, le Voyage comique, le Club de la joie, il y avait Pipo et Pip. Cela se passait en Algérie, on y voyait un jeune colon, désargenté mais de bonne famille, sortir par 40° à l’ombre et enfiler des gants beurre frais ! Puis l’Histoire avec ses faits têtus a tout remis d’équerre. Rédigé par: JC BARILLON le 16 décembre 2007 à 20:33

2. Odradek, en sourdine je vous fredonne Le dernier repas de Brel, La ville s’endormait puis enfin,Les Marquises. Rédigé par: JC BARILLON le 17 décembre 2007 à 11:05

3. Veillée d’armes n’est pas encore veillée funèbre. Rédigé par: JC BARILLON le 18 décembre 2007 à 00:04

4. Cher Odradek,Clopine et Julien vous ont débité poulets et lapins. A mon tour, je vous propose un peu de canard. C’est une nourriture qui requinque, en d’autres combats elle s’est avérée très efficace. Vous la connaissez sans doute, la recette se nomme “Les canetons à la Vercors” : “Pour la première fois, nous ne nous séparâmes pas. Nous nous assîmes sur le bord de l’étroit trottoir, et le silence sur nous pesa une fois de plus. C’est alors que nous vîmes venir les quatre petits canetons. Je les connaissais. Souvent j’avais regardé l’un ou l’autre, l’une ou l’autre de ces très comiques boules de duvet jaunâtre, patauger, sans cesser une seconde de couiner d’une voix fragile et attendrissante, dans les caniveaux ou la moindre flaque. Plus d’une fois, l’un d’eux m’avait ainsi aidé à vivre, un peu plus vite, un peu moins lourdement, quelques-unes des minutes de ces interminables jours. Je leur en savais gré.Cette fois, ils venaient tous quatre à la file, à la manière des canards. Ils venaient de la grande rue, claudicants et solennels, vifs, vigilants et militaires. Ils ne cessaient de couiner. Ils faisaient penser à ces défilés de gymnastes, portant orgueilleusement leur bannière et chantant fermement d’une voix très fausse. J’ai dit qu’ils étaient quatre. Le dernier était plus jeune, - plus petit, plus jaune, plus poussin. Mais bien décidé à n’être pas traité comme tel. Il couinait plus fort que les autres, s’aidait des pattes et des ailerons pour se tenir à la distance réglementaire. Mais les cailloux que ses aînés franchissaient avec maladresse mais fermeté formaient, pour lui, autant d’embûches où son empressement venait buter. En vérité, rien d’autre ne peut peindre fidèlement ce qui lui arrivait alors, sinon de dire qu’il se cassait la gueule. Tous les six pas, il se cassait ainsi la gueule et il se relevait et repartait, et s’empressait d’un air martial et angoissé, couinant avec une profusion et une ponctualité sans faiblesse, et se retrouvait le bec dans la poussière. Ainsi défilèrent-ils tous les quatre, selon l’ordre immuable d’une parade de canards. Rarement ai-je assisté à rien d’aussi comique. De sorte que je m’entendis rire, et aussi Despérados, mais non plus de notre affreux rire du matin. Le rire de Despérados était, cette fois, profond et sain et agréable à entendre. Et même le rire un peu sec de Randois n’était pas désagréable. Et les canetons, toujours couinant, tournèrent le coin de la ruelle, et nous vîmes le petit, une dernière fois, se casser la gueule avant de disparaître. Et alors, voilà, Randois nous mit ses mains aux épaules, et il s’appuya sur nous pour se lever, et ce faisant il serra les doigts, affectueusement, et nous fit un peu mal. Et il dit :— A la soupe! Venez. Nous en sortirons.Or, c’était cela justement que je pensais : nous en sortirons. (…)Comment ces quatre petits canards, par quelle voie secrète de notre esprit nous menèrent-ils à découvrir soudain que notre désespoir était délétère et illusoire ? Je ne sais (…) Au fond, j’aime mieux le mystère. Je sais, cela seul est sûr, que c’est à ces petits canards délurés, martiaux, attendrissants et ridicules, que je dus, au plus sombre couloir d’un sombre jour, de sentir mon désespoir soudain glisser de mes épaules comme un manteau trop lourd. Cela suffit. Je ne l’oublierai pas.” in “Désespoir est mort”, 1942. Rédigé par: JC BARILLON le 18 décembre 2007 à 23:14

Fils de quelqu'un, mort ou vif
1. ”“Si on vous demande pourquoi nous sommes morts, dites que c’est parce que nos pères nous on menti.”Rudyard Kipling, en apprenant que son fils John avait disparu sur le front de l’Ouest.1915”inLe baron rouge (Enemy Ace - War Idyll) de George Pratt.exergue chap.4La meilleure bande-dessinée peinte et écrite que je connaisse. Rédigé par: JC BARILLON le 15 décembre 2007 à 21:08

De la publicité pour les livres à la t.....
1. Le glissement des budgets publicitaires des journaux vers l’audiovisuel et l’internet est un réel problème ; son antidote n’est pas encore découvert, même si certaines pistes sont déjà défrichées, comme le transfert de la publicité littéraire des journaux papiers à leur version internet, voir en haut à droite de ce blog. Publicité des livres à la télévision ? Envisageons l’affaire sous un angle volontairement bas de gamme, de boutiquiers, à l’aide d’une anecdote qui pourrait être tirée de ces manuels de marketing qui prétendent régir le monde.L’exemple Swatch : C’est grâce à cette petite montre à moins de 500 balles que les bijoutiers se sont concilié une nouvelle clientèle : les jeunes qui avant n’auraient jamais envisagé franchir le seuil de leur boutique. Le lien avec les nouvelles générations a été rétabli. Si, à la recherche du tout-venant “vu à la télé”, les gamins entrent enfin chez le libraire, que leurs yeux glissent sur d’autres couvertures, qu’ils ouvrent d’autres ouvrages, les achètent, les lisent, tout n’est pas perdu. Faire de la pub pour un livre, c’est faire de la pub pour tous les livres. Ainsi, de la manière la plus ténue, ils continuent de faire parti du cadre de référence de ceux qui n’en ouvrent jamais. Ils ne sombrent pas totalement dans le Shéol des Gameboy. Sans catastrophisme, il me semble que nous en sommes là. Œuvrons pour qu’il y ait toujours un lectorat pour les livres… et les critiques littéraires. Rédigé par: JC BARILLON le 13 décembre 2007 à 12:45

2 @Julien sorel. le 13 décembre 2007 à 13:20
Je vous suis tout à fait Julien Sorel. Mais il s’agit seulement de conserver un lectorat. C’est, j’en conviens, une approche plus quantitative que qualitative. Mais il y a le feu au lac. Les gosses qui fréquentent les librairies, fussent-ils semi-illettrés, sont les légions d’Aétius, barbares fraîchement intégrés, contre les barbares 100%. N’êtres vous jamais rentré dans ces appartements où vous sentez confusément qu’il manque quelque chose, et après deux heures de réflexion, soudain vous vous rendez compte qu’il n’y a pas UN SEUL livre ! Seulement la trinité Télé / Décodeur / Playstation ? Et que l’on fait tourner les manettes de la console d’invité en invité, comme une drogue que l’on partage, avec une gourmandise d’abruti, gavé de satisfaction immédiate ?Lire, bon sang ! Seulement lire ! Alors, rêvons un peut, si en plus, malgré tout, ce nouveau lectorat peut vertueusement déborder vers la qualité… Rédigé par: JC BARILLON le 13 décembre 2007 à 13:45

4 Cher Julien,Pour en revenir à l’exemple de la Swatch (JC BARILLON le 13 décembre 2007 à 12:45 ; Julien sorel. le 13 décembre 2007 à 13:20), la similitude veut qu’avec ce premier achat à bon marché, entrer chez le bijoutier entre dans les mœurs. Puis suivent d’autres achats qui ne donnent pas toujours l’heure, plus nombreux, plus chers, jusqu’au brillant des épousailles etc. Parallélisme avec la bascule de la lecture “facile” vers un usage plus raffiné. Trop optimiste ? Sans doute. Mais au moins, l’achat de lectures ordinaires lutte pour la permanence d’un lectorat et d’un fragile maillage de libraires. Dans ce contexte de précarité économique et de mutation civilisationnelle, nous disputer sur la baisse de disponibilité de la littérature qui nous est chère relève presque du sexe des anges. Rédigé par: JC BARILLON le 13 décembre 2007 à 15:34

5 “Il y a encore en France un esprit de caste archaïque dont on n’arrive pas à se débarrasser. On est en train d’en crever.” Rédigé par: Mauvaise langue le 14 décembre 2007 à 01:46 Rassurez-vous, ML, en haut du panier de crabes, c’est encore plus dingue. Longue citation de l'article_637_33358 d'Alternatives Economiques - n°263 - Novembre 2007 Rédigé par: JC BARILLON le 14 décembre 2007 à 10:37

6 @ un peu plus tard le 14 décembre 2007 à 11:51 1/ Oui, il s’agit de cette référence.2/ Est-ce que diplôme= qualification ? Officiellement, oui. Officieusement, on peut parfois en douter…

"Le bûcher des vanités", roman...
1. “Un roman reste un roman, et c’est dire qu’il est construit comme un tout, qu’il crée un monde qui lui est propre, que le monde qu’il évoque est sorti en réalité de l’esprit de l’écrivain.” Ramiel le 11 décembre 2007 à 12:38
Quid des romans type “choses vues”, témoignage d’époque ? Ils ont pour unique ambition d’épouser, de coller à la réalité. Certes, la recréation détache le roman du récit mais avec ses procédés et son style, elle traduit en plus l’époque dans ce qu’elle a de plus intime : le cadre de référence mental d’un enfant du siècle. Redoutable précision qu’offre une transcendance littéraire a minima. Rédigé par: JC BARILLON le 11 décembre 2007 à 13:42

Humbles avis sur le monde
1. Petite parenthèse sur le prix Juan Rulfo 2007 décerné ce lundi soir à la Maison de l’Amérique Latine.Premio de novela corta a René Vásquez Díaz (Cuba) por “De pronto el doctor Leal”.Premio de cuento a Ferrando Pérez (España) por “Trato hecho”.Premio de fotografía Unión latina-Martín Chambi a Flavio Martín Morante Rodríguez (Uruguay) con la serie “Luces de Coyotepe”. Il y fut question des embarras que font les héritiers de Rulfo à ce concours vieux de vingt-trois ans. Comme l’an dernier, ils menacent encore d’interdire son appellation apparemment très contrôlée. D’outre-tombe, il y a des coups de pied au cul qui se perdent… A ne pas rater, demain, même lieu même heure, Alain Touraine présentera son dernier ouvrage “Penser autrement”. Rédigé par: JC BARILLON le 10 décembre 2007 à 23:09

Les "inepties" de l'Internet dénoncées.....
1. Combien d’entres nous, disposant d’un accès à une bibliothèque fournie tenteront de lire Balzac ou Le Clézio sur un écran d’ordinateur, ou pire encore de téléphone portable ?: gounot le 09 décembre 2007 à 10:12
De toute façon lire un roman sur l’ordi est une gageure. D’abord, on ne résiste pas longtemps oculairement parlant et de plus, lire électroniquement suppose tant de bibis techneux que le plaisir du bouquin fout immanquablement le camp .montaigneàcheval le 09 décembre 2007 à 10:35
Meuh non ! Textes récupérés sur Gallica* ou Abu, sous Word, trame de fond gris 30%, marges au minimum et zoom 150% Ai lu sur mon portable bien au chaud dans mon plume Bouvard et Pécuchet ; le neveu de Rameau me fait toujours poiler dans sa version électronique. Pas besoin de me palucher avec du papier. Le contenu fait oublier cette impression de baiser avec un frigo. Et dans le métro, sur mon téléphone, je lis La Bruyère et ma compil de Gracq, et j’oublie que ça pue, et j’apprécie même un peu plus mes frères humains !
* Les lamentables fichiers en .pdf de la BNF, on peut pas bosser dessus, putain de snobisme de conservateur : “J’ai l’original en stock, c’est la classe, hein !” Comme un gamin qui collectionne des images des footballeurs ! Rédigé par: JC BARILLON le 10 décembre 2007 à 11:21

Pas de subvention pour Les...
1. “. la France traduit et attentive et ouverte sur le monde. Entrer dans une grande librairie française est une ouverture sur les littératures du monde entier. Ce qui n’est pas le cas des Etats-Unis, beaucoup plus frileux et soumis aux lois du pur commerce de masse. ” juliensorel25 le 04 décembre 2007 à 11:28
Petit bémol pour l’édition universitaire, avec des traductions bloquées par le véto de quelques mandarins qui entraîne un peu plus la recherche française vers un provincialisme nous éloignant du concert des nations.Evoquons aussi des éditeurs anticipant frileusement les hostilités que soulèverait la disponibilité d’ouvrages non-conformes à la vulgate en cours, voir les récentes mésaventures d’Hobsbawm. Rédigé par: JC BARILLON le 04 décembre 2007 à 15:27

Regarde les hommes partir
1. Pedro Páramo, là où les morts, leurs fantômes sont plus vivants que les vivants…Comme cette photo de femmes fantasmées ; on perçoit leurs chairs à travers les étoffes mais l’irréalité baigne l’image.Permanence d’un style, d’une obsession en seconde nature. Rédigé par: JC BARILLON le 03 décembre 2007 à 11:20

Salut au chroniqueur ébouriffant
1. Mauvaise Langue, au travail ! Comme si vous n’en aviez pas assez…On parle de notre Gracq sur http://correcteurs.blog.lemonde.fr/2007/11/30/la-ponctuation-non-conforme-de-julien-gracq/#commentset de sa curieuse ponctuation signalant “l’ellipse d’un mouvement de l’âme”.Ignorent-ils les usages ? Ne savent-ils pas que notre auteur à son couvert ici, à demeure, et non là-bas ? Rédigé par: JC BARILLON le 30 novembre 2007 à 17:20

La mort en face
1. Ecoutons plutôt le Requiem de Mozart ! ML à 09:14
Le Requiem de Fauré est là, LA référence. oursivi à 11:03
L’un avec son chromatisme, son dolorisme prégnant, déjà romantique, composé par un homme qui se voit mourir, à la fois testament et chronique. Une violence qui frappe à cœur, cohérence d’Harnoncourt avec sa dernière version de bûcheron (2004). L’autre écrit pour le plaisir, payen, léger parfois, séraphique. Analgésique. Alors, face à la mort, l’incontournable ambivalence ? On retourne le couteau dans la plaie avec les purs sanglots qui font mal. Ou un peu de fumette pour faire passer, pour ceux qui partent et ceux qui restent ? Rédigé par: JC BARILLON le 21 novembre 2007 à 22:55

Les vérités de Marie NDiaye
1. Interlude. “Ajoutons que “la Marie” ne se dit que si on est dans un drame paysan de la première moitié du XX° siècle. Ou quand on veut mépriser une femme.” Hihi le 19 novembre 2007 à 20:12
En classe :- Elève Untel, que pensez-vous de Lamartine ?- J’veux ben vous’l dire, mais vous le répéterez pas au Père Martin ! Almanach Vermot 1911 Rédigé par: JC BARILLON le 20 novembre 2007 à 11:23

Ce qu'aurait été le "Napoléon" de...
1. @Itinéraires“… les pages des “Mémoires d’outre-tombe” consacrées à Napoléon. Sûrement les plus lumineuses sur le sujet…”
Allons, certes, on peut rester à genoux devant le style du bonhomme, mais que d’acharnement et d’aigreurs recuites dans cette fiction de procès, prosopopée interminable recréée pour l’occasion à l’encontre du Buonaparte. L’ancien ministre de France de Napoléon au Valais [ Ramiel] n’en sort pas grandi. A l’époque, que disait-on déjà de ces fins de race ? “Rien appris, rien oublié.” Rédigé par: JC BARILLON le 18 novembre 2007 à 11:35

1. @ ML le 18 novembre 2007 à 11:54
Parmi mes grognards d’ancêtres, le seul à en être revenu avait connu un épisode épique à Eylau, face à son uhlan. Malgré tout il était républicain, pas bonapartiste. Le mythe avec droit d’inventaire.Quand nos aïeux se frôlaient, cher ML… Rédigé par: JC BARILLON le 18 novembre 2007 à 12:30 Gérer

1. ML, cela me rappelle ce passage des “eaux mêlées” de Roger Ikor, où de grands-mères en aïeules, la tradition orale du stetl rapportait l’anecdote des soldats français portant les seaux d’eau tirés du puits pour les dames. Rédigé par: JC BARILLON le 18 novembre 2007 à 12:55

1. Gracq.Parmi la vaste exégèse qui lui est consacrée, “un nombre de pages infiniment plus considérable que ses propres écrits” selon le magazine littéraire - dossier Gracq n° 465 juil. 2007 - quelqu’un pourrait-il me recommander un ouvrage axé sur son style et ses techniques ? Merci. Rédigé par: JC BARILLON le 18 novembre 2007 à 17:17

4 longs commentaires rédigés par Mauvaise langue le 19 novembre 2007 à 03:06 ; à 04:19 ; à 05:51 à 05:58
1. @ Mauvaise Langue“Si je suis courageux, je vais vous faire ça, surtout pour JC Barillon, en souvenir de nos ancêtres qui se sont peut-être croisés à Raciaz.”
Comment vous remercier de cette somme d’efforts, ce travail si long, nocturne. Quel beau cadeau vous me faites ! Je l’étudierai avec tout le soin qu’il mérite. Oserais-je une petite idée sans doute pas neuve ? L’étude d’un texte littéraire est une exploration de la beauté, et donc une quête d’humanisme, et donc nous rend meilleur. Rédigé par: JC BARILLON le 19 novembre 2007 à 11:09

Il était une fois Monsieur Joseph
1. En bande dessinée comme en tout art, une fois séparé le bon grain de l’ivraie, la qualité est au rendez-vous. Les scénaristes / dialoguistes de BD également romanciers prouvent s’il en est besoin que le genre est sorti depuis longtemps de son enfance tintinesque. Curieux que tant de personnes restent encore sur les aprioris de leurs parents. Citons entre autres Christin, Manchette, Nolane, Gaiman, Moore… Les talents picturaux de sont ceux de peintres et non de gribouillards d’une sous-culture pop stigmatisée il y a quelques décennies. Voir Peellaert, Druillet, Bilal, Manara, Lob, Comès, Schuitten, Claes, Mattoti, Schulteiss, Prado, Mc Kean, Hugo et George Pratt http://lambiek.net/artists/p/pratt_g.htm, etc. Les profils psychologiques des personnages peuvent être complexes, d’une profonde maturité. Leur introspection est limitée ? Pas plus que les personnages de romans décrits de l’extérieur : George Pratt, Sommer, Warnauts-Raives, Moore-Gibbons, Marvano Haldeman, Tanigushi… Et en plus, le niveau n’en finit pas de monter. Rédigé par: JC BARILLON le 15 novembre 2007 à 19:28

Camus recruté par Plenel
1. Le repas des fauves, ce soir ?Un peu de Plenel au menu… Rédigé par: JC BARILLON le 14 novembre 2007 à 00:36

Postures de Mailer
1. Même si la pose de l’écrivain est inévitable (Gracq forcé de prendre la pose de l’antipose pour combattre la pose), vrais lecteurs, fuyez les mondanités vaines. Soyez puristes, concentrez-vous sur la littérature, non sur le bruit qu’elle fait. Par exemple, dans les biographies d’auteurs, pour tuer la pose, oublions la chronique des postures et ne gardons que la dissection des gestations. Consacrons-nous aux textes, le style ; ils remplacent avantageusement les ors et les pompes des destinées. Cité par notre hôte dans son Simenon - Simenon qui lui, s’y connaissait en poses : “… la véritable biographie d’un écrivain n’est pas le récit de ses aventures mais l’histoire de son style…”(Nabokov) Rédigé par: JC BARILLON le 11 novembre 2007 à 21:28

Prix : Leroy couronné,
Pennac consacré 1. Un Goncourt sacrifié en opération mains propres ? Pour les suivants, les éditeurs seront-ils échaudés, moins interventionnistes ?Au fait, le Mercure, ça appartient à qui, déjà ? Rédigé par: JC BARILLON le 05 novembre 2007 à 17:21

L'arabe comme un chant secret
1. Le verbe peut-il toujours se faire chair ?Certes, loin de la blessure secrète, identitaire jusque dans son refus d’identité qu’a vécu Leïla Sebbar, sans atteindre son intimité contrariée, si riche avec la langue du père, n’oublions pas qu’il existe un stade plus dépassionné mais pas moins enthousiaste dans l’apprentissage d’une langue.On la découvre comme un nouveau continent, jardin des délices enfin, le voyage est pourtant bien dur ! Quelque soit la motivation première, il arrive un moment ou nous sommes payés de retour. Pourtant, malgré nos effort et l’hospitalité de la langue, il y aura toujours un à-peu-près, une imperfection originelle difficilement effaçable, un sentiment de pièce rapportée, pas tout à fait membre du club. C’est une langue d’adoption, mais au moins, ici, l’enfant adopte ses parents en espérant une adoption en retour ; à mettre en regard avec la “filiation rompue” de Leïla Sebbar. Pour finir, “Elle sait désormais ce que c’est que de rire en arabe”, critère de maîtrise s’il en est. Mais consolons-nous, juste un parallèle : le croyant entend-t-il toujours le rire de dieu ? Rédigé par: JC BARILLON le 04 novembre 2007 à 21:31

Yves Bonnefoy consacré à Prague
1. L’alcool fort qu’est la poésie correspond-t-il vraiment à l’esprit ambiant ? Sa spiritualité éthérée est une gourmandise qui exige de l’effort. Nos esprits formatés à gober du prédigéré rechignent une telle mastication.Vieille antienne “tout-fout-le-camp”, éternelle de toutes les époques ? Pas sûr. En d’autres temps, certains poëtes étaient supposés guider le monde et étaient adulés.Lire des poèmes se confesse comme d’une honteuse faiblesse, un peu obscène au regard du réalisme triomphant. Alors le temps d’un poème, déserter la vie concrète, ne pas être en phase, débrancher, oser ? Lire sous le manteau ? Hors le monde ?
Pour racoler de nouvelles ouailles, aux romanciers de glisser un peu de poésie au détour d’une phrase, en fraude, en guise d’agitprop. Rédigé par: JC BARILLON le 31 octobre 2007 à 12:57

Suggestion en passant aux éditeurs
1. “la révélation d’une esthétique, d’un univers et d’un monde est irréductible à une explication rationnelle”
…certes, mais elle permet au jeune blanc-bec plumitif de s’en approcher et plus prosaïquement, de glaner quelques bons tuyaux pour entrer dans le cercle.Dans la logique démocratique de ce cénacle d’anciens, écrivains comme littérateurs, il ne s’agit pas de suivre à la lettre un maître et d’y dissoudre votre personnalité qui fait votre style. Au contraire, vous pouvez agréger, picorer ces paroles de marbre selon votre tempérament et votre méthode. Etes-vous analytique : tournez-vous vers Kundera. Intuitif ? Wharton. Vite, une vue d’ensemble à bachoter ? Henri Godard, etc. Bien sûr, les grandes considérations ont du bon, mais vues du bas, notre jeune auteur les percevra parfois comme d’élégantes méditations de gens arrivés, nourrissant un peu plus l’opacité du mythe de l’écrivain. La quête du débutant, l’humble recherche du “truc” débloquant d’un coup des perspectives inédites n’en sera que plus vorace. Rédigé par: JCBARILLON le 27 octobre 2007 à 23:16

1. @ Mauvaise langue le 28/10/2007 à 02:51Juste un petit bémol à votre impressionnante statue de l’écrivain, à son décalage tragique, permanent d’avec ses semblables : le civisme littéraire. Raconter est dit-on acte de survivant, devoir d’homme. Appelons de nos vœux l’auteur, le témoin qui atteste sans relâche, transmet, appelle un chat un chat, même sous les joliesses qui font passer la pilule et ressentir le tout au plus profond de l’intime. C’est d’un héraut et non d’un héros dont nous avons le plus besoin. Rédigé par: JC BARILLON le 28 octobre 2007 à 12:07

1. @KunstStoff Thierry Kron sur toileTraube 28/10/2007 à 17:06
Auteur/ écrivain.Auteur se dit de toute personne qui a mis au jour un ouvrage; écrivain ne se dit que par rapport au style. On peut être en même temps bon écrivain et mauvais auteur, c’est-à-dire écrire avec correction, avec élégance, et ne pas traiter le sujet solidement et à fond, ou n’avoir pas puisé dans les bonnes sources. On peut aussi être bon auteur sans être bon écrivain…“ (BESCH. 1845). Cf. aussi VALÉRY, Regards sur le monde actuel, 1931, p. 186 : Un auteur, même du plus grand talent, (…) n’est pas nécessairement un « écrivain ».In Trésor de la langue française. http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/visusel.exe?11;s=2857723290;r=1;nat=;sol=0;Voila, cher lisard ![ibid. subst. masc. Var. pop. ou péj. de liseur. Réponds-moi sans mentir, si tu le peux, chien de lisard; d’où connais-tu Mme de Rênal, quand lui as-tu parlé ? (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p. 19)];o) Rédigé par: JC BARILLON le 28 octobre 2007 à 19:18

Des réprouvés monstrueusement envoutants
1. Permettez au cartésien nécessairement franchouillard que je suis de souligner le rapprochement fortuit mais peut-être symptomatique de la fascination mystique des Walkyries virant au fascisme et l’irrationnel acnéique ambiant à la Potter. Tentant d’y voir une nouvelle défaite de la pensée, etc. Rédigé par: JC BARILLON le 26 octobre 2007 à 12:15

1. @JD du 26/10/2007 à 12:22Evitez les problèmes de droits d’auteur à Passou, mettez un lien internet, c’est plus neutre. Rédigé par: JC BARILLON le 26 octobre 2007 à 12:29

1. @ dancingbear le 26 octobre 2007 à 13:00Je vous suis sur une pensée cartésienne souvent psychorigide, parfois inadaptée au monde actuel, changeant. Mais je rejette une mode vouée à l’irrationnel, l’intuition et l’affectif (voir l’”intelligence émotionnelle” que les DRH font mousser, c’est à se taper le cul par terre). Alors, dernier des Mohican, gardien des ruines, droit dans mes bottes, je vois les flots sombres de l’irrationnel anglo-saxon envahir nos péristyles et la cervelle de nos loupiots.Mais la rationalité a du bon : évoquons Todd combattant l’”émotion” d’un Huntington (au fait, n’y a-t-il pas un prix Marc Bloch ?) On pourrait me croire conservateur, on aurait tort.

@ Montaigne, Bucéphale ou RossinanteA vous de me scotcher avec votre magistrale leçon d’histoire. Rédigé par: JC BARILLON le 26 octobre 2007 à 13:52

Le coeur a ses raisons que la raison...
1. @ montaigneàcheval du 25/10/2007 à 07:47“La spécificité triste et légère de la musique baroque française”, certes.MaisBoismortier ? Cet indifférent à la Watteau, légèrement mécanique et appliqué et ses mondanités fades ? Triste ?
Mondonville, “une sorte de bercement un peu mélancolique, très JANSENISTE” ? Lui qui n’est que rondeur, truculence, et/ou vigueur des attaques, énergie pures, à la “Mink” ? Triste ?Tristes, non. Eventuellement mélancoliques, pour faire genre. Rédigé par: JC BARILLON le 25 octobre 2007 à 12:58

1. Au Montaigne équestre du 25 octobre 2007 à 13:07
Mink=Minkowski dont le style fait de “rondeur, truculence, et/ou vigueur des attaques, énergie pures” cadre parfaitement avec le compositeur. Pour les compositions sacrées, cependant, on pourra lui préférer un interprète moins terrien, Christie me semble indépassable jusqu’à présent.

“Si l’on écoute du baroque français et qu’on écoute ensuite du Bach, du Telemann ou du qui vous voulez, il y a quelque chose, quoi, je ne sais pas, qui est différent. Disons une netteté, une légèreté…une triste assurance…une joie mélancolique”
Caractéristiques des Nations comme dirait Couperin (François)L’Allemand en intériorité. Humilité du protestant devant Dieu ? Le Français, déjà sécularisé, latin, plus léger, et ayant intégré la leçon italienne plus intuitivement ? Et cette netteté que l’on retrouve jusque dans la limpidité d’un Debussy. Rédigé par: JC BARILLON le 25 octobre 2007 à 14:07

1. @ dancingbear du 25/10/2007 à 14:21D’autres poncifs pour vous répondre.Du compositeur :Evoquons seulement la longue supplique inquiète du croyant s’adressant à son seigneur, renouvelant son pacte de foi, vibrant, lors du Herr unser Herrscher qui ouvre la Passion selon Saint Jean. De l’auditeur :Intériorité de la foi ou habile procédé d’artiste, l’athée que je suis y trouve richesses d’humanisme - et d’intériorité. Rédigé par: JC BARILLON le 25 octobre 2007 à 14:55

1. @ dancingbear du 25/10/ 2007 à 15:10“sentiment de complétude des variations Goldberg, surtout jouées par Glenn Gould.” Sur lequel je vous rejoins entièrement, avec le sentiment de me faire vampiriser d’ailleurs. Pour en sortir - un peu - dernière découverte, Dimitri Vassilakis, le piano de Boulez, jouant le clavier bt 1 sous la houlette de Pascal Vigneron. http://www.quantum-classics.eu/QM7039b.htm Rédigé par: JC BARILLON le 25 octobre 2007 à 15:27

1. m’sieur Montaigne, destrier ou canasson,Barillon avec 1 “R”, merci.Sourire chevalin Rédigé par: JC BARILLON le 25 octobre 2007 à 16:03

1. @ Liliane G.25/10/ 2007 à 16:15“l’intégralité du clavier bien tempéré (par Gould ou par Richter)”
Hélas, j’ai encore à l’oreille le mot définitif de Richter interrogé par Montsainjon à propos de Bach : “hygiénique”. Bach à la sauce slave*, bof. Par contre, ses gravures Olympia des sonates de Schubert, hummmm.*Sauce slave qu’ont su dépasser Rostropovitch et Milstein.

@dancingbear 25/10/2007 à 16:55“Car un des aspects incontournables de cette musique, est sa science du contrepoint dans le moindre enchaînement harmonique.”
Bouclons la boucle avec Kundera, recommandant dans l’Art du roman de maîtriser l’art du contrepoint musical pour structurer un écrit. Rédigé par: JC BARILLON le 25 octobre 2007 à 19:08

La guerre des mondes n'aura pas lieu
1. Dimanche dernier, lors des 10ème Rendez-vous de l’histoire, à Blois, son livre n’étant sorti que depuis un mois, Todd nous confiait son manque de visibilité des réactions des opinions arabes et musulmanes, dans le monde.Cependant, il ajoutait que c’était bien là un enjeu essentiel, cette annonce faite à une civilisation coincée entre deux messages de son livre : sa normalité par rapport au reste de l’humanité et sa dé-islamisation annoncée. Noble tâche de l’intellectuel qui réforme les hommes par les esprits, de l’intérieur, sans coup férir.

@ alithia 23/10/2007 à 21:08Au contraire, les deux auteurs n’ont pas oublié la natalité en tant qu’arme dans le conflit Israélo-Palestiniens, pages 87 à 91 (par contre, leurs observations évoquent une guerre des berceaux sur le point d’être perdue par les Palestiniens). Le cas du Pakistan, complexe, est évoqué pages 103 à 110. Rédigé par: JC BARILLON le 24 octobre 2007 à 12:26

Le droit de prêt paie
1. Pour les barbus, rendons à César…
Merci Môssieur Audiard
Merci Monsieur Lautner
Merci Lino
Rédigé par: JC BARILLON le 18 octobre 2007 à 11:25

Comment Gracq s'est retrouvé au programme
1. Pour Mauvaise langueIl est vrai que ma vision de l’université était au départ limitée à la fac de Droit, d’où ma vision fort peu idyllique de l’endroit. Mais en Lettres, de récents échos n’améliorent pas vraiment le tableau : certains directeurs de thèse je-m’en-foutistes laissent les thésards dériver à vau-l’eau, les rencontrent une fois par an, de vagues directives, et le tout saupoudré du mépris le plus souverain envers ces glébeux qui osent leur demander de les aider. Médiocrité malsaine, cruelle. Rédigé par: JC BARILLON le 06 octobre 2007 à 17:12

1. Pour Ramiel :Il y a sans douter chez le romancier Gracq du parnassien qui fâche. Mais de là à faire de sa lecture une activité purement muséale… Certes, aujourd’hui, hormis les futilités d’usage, notre littérature a soif de décrire le réel, entre autres par manque de repères, pour mieux le prévoir, etc. Mais l’exigence de bien le dire reste l’une des “valeurs ajoutées” essentielles de l’écriture. En puiser du savoir-faire chez Gracq me semble une activité d’avenir. Pour Mauvaise Langue :Que l’université soit faite pour ses profs et non pour les étudiants, ce n’est hélas pas une découverte. Rédigé par: JC BARILLON le 06 octobre 2007 à 16:22

1. On a tout dit de Gracq : la vache sacrée, le dernier grand styliste, prose secrète, pièges en cascade, ronde des sens (la lumière “moussait” ou “bouillait” suivant le cas), un style si travaillé qu’il en sort presque mort-né, exsangue de vie, taxidermisé, fabuleux bibelot derrière une vitrine déjà poussiéreuse. En tout cas, une sensibilité littéraire contre les sensibleries faciles, toute les facilités d’ailleurs, droit dans ses bottes…Beau contre-exemple pour une certaine laideur ambiante, voulue, supposée plus proche de la vie qu’il faut bien dire, le refus des belles dictées bourgeoises, bandes de c… Gracq à l’agreg ? Un tribut au talent rare, donc nécessaire. Rédigé par: JC BARILLON le 06 octobre 2007 à 12:49

L'interview vaincue par le jazz ?
1. Fi du off ? “La nouvelle tarte à la crème qui consiste à faire fi du off révèle une totale méconnaissance de la pratique du métier (sans propos off the record, il n’y a tout simplement plus de journalisme possible car de toute façon le secret est au coeur des rapports entre les gens).”
Souvenons-nous de la mésaventure d’Alain Duhamel, écarté de France 2 et RTL le temps de la campagne électorale, pour propos favorables à Bayrou.Certes, il s’agissait d’une vidéo tournée dans un amphi de Sciences Po par des jeunes UDF et diffusée avec un total manque d’éthique. Mais ces manières d’amateur ne vont-elles pas contaminer la profession◦? Le néojournalisme (parfois de qualité) que favorise le net imprègne déjà tant les esprits. Pour en revenir à Duhamel, l’intéressé en tirait alors la conclusion suivante : il n’y a plus de “off” possible…Alors, plus de journalisme possible ? Triomphe définitif de la langue de bois ? Rédigé par: BARILLON le 01 octobre 2007 à 11:27

Une librairie qui ferme
1. Et quid de la librairie Latino-Américaine rue Monsieur Le Prince ! Rédigé par: BARILLON le 26 septembre 2007 à 17:27

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