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INTERVENTIONS SUR LES BLOGS "PRES, LOIN" DE PAULEDEL ET "CLOPINERIES" DE CLOPINE






Faut-il célebrer Céline..... · Cet exemple illustrant le mot “célébration” dans l’Atilf semble répondre à votre question :« 2. Certains ethnologues, rappelle-t-il, admettent que l’état d’âme qui préside à la célébration des grandes fêtes religieuses n’est pas celui de l’illusion totale. Jeux et sp., 1968, p. 803. » Rédigé par : JC Barillon le 20 janvier 2011 à 14:27 Alerter · Court, seriez-vous insensible aux flonflons de la Gueuse ? Au ciment républicain façon Malet Isaac ? Aux discours à moustaches pondus par quelques soutiers de ministère, nègres de service bien plus sincères que le rhéteur ? N’êtes-vous pas comme la Patrie, aux grands hommes reconnaissant ? Alors qu’on se tord les mains devant une société communautarisée, racialisée, sans repères, le roman national se révèle indispensable. Surtout aujourd’hui, alors que la mode est de le nier. Une histoire fédératrice, fût-ce au prix d’un passé récréé, de quelques idoles d’argiles montées en épingle avec de grosses ficelles. Quel scoubidou ! Rédigé par : JC Barillon le 20 janvier 2011 à 22:47 Alerter · L’Abbé, ne voyez-vous pas que votre gandin lévite ? Il vous faut donc corriger votre Lévitique puisqu’il y est encore écrit : « La femme ne se tiendra pas face à la bête pour copuler. »(18, 23) Rédigé par : JC Barillon le 21 janvier 2011 à 12:25 Alerter · Il n’y a pas, comme on le repète d’un côté un “génial” écrivain et de l’autre un pauvre type, Paul Edel le 21 janvier 2011 à 13:56 Poussons la logique jusqu’au bout. N’y a-t-il pas chez Céline un cercle vicieux de haine politique alimentée par son style à l’emporte-gueule, la forme nourrissant le feu d’aigreurs, le poussant toujours plus loin dans sa dérive ? Rédigé par : JC Barillon le 21 janvier 2011 à 14:40 Alerter La strada · « …l’espèce de farandole générale conservait une forme d’optimisme. Rédigé par : RM le 12 janvier 2011 à 10:54 Alerter » Cela m’évoque la fin du Septième Sceau, sentiments puissamment remués, allégresse de ou plutôt ex profundis. Le soleil revient enfin et Jof le saltimbanque voit la danse macabre au loin, les ombres sur la crête, contre le vent : « Je les vois enfin sur le ciel d’orage (…) et la mort, implacable les invite à la danse. Elle veut qu’ils se tiennent la main et qu’ils forment une vaste ronde. D’abord la mort avec sa faux et son sablier et pour finir l’acteur avec sa cithare. Ils s’éloignent de l’aube dans une danse solennelle vers les contrées ténébreuses pendant que la pluie charitable lave sur leurs visages le sel amer des larmes. »Et tout cela est balayé par la femme à l’enfant, au bonheur tranquille : « Toi et tes visions ! Rédigé par : JC Barillon le 12 janvier 2011 à 15:30 Alerter · Dans la rubrique « J’ai testé pour vous », voici l’après-midi « pres, loin » Pasta E Fagioli : bon là, Paul, peut mieux faire. Le restaurant célébrant la ville de Lucca vous propose en plat principal son sauté de moules et palourdes. Pas lourd dans l’assiette. Confusion entre plat de résistance au format parisien et antipasti. Alors qu’au Vieux pêcheur de Portbail, le baquet de moules à la crème double épaisseur d’Isigny, ça cale. Et en plus, ya des frites. Mais je reconnais que le peu de moules toscanes rassemblées au creux de mon estomac étaient délicieuses. Galerie Jean Luc et Takako Richard, Kiyoshi NAKAGAMI : en effet, M. Court, très bonne adresse, belle cuvée. Nuées inspirées dans lesquelles on plonge sans effort au risque de se perdre dans nos propres ténèbres, ce qui nous pousse à voleter vers les lisérés d’or. Même accompagné d’une technicienne de l’art qui vous démythifie le tout avec des explications rationnelles et blasées, on persiste à rêver. Je me perds en conjectures sur l’évolution future de ce peintre né en 49. Vers plus de lumière ? Comme l’on mûrit d’une Passion de Bach à l’autre, de Saint Jean encore dramatique et désolée à Saint Matthieu, plus sereine ? Rédigé par : JC Barillon le 15 janvier 2011 à 21:36 Alerter "Aprés la répétition" de... · je prends une vodka polonaise et je regarde “les communiants”(1961).Rédigé par : Paul Edel le 07 janvier 2011 à 21:44 Alerter Paul, qui dira l’alchimie secrète entre la Żubrówka et Bergmann ? Certes, vous pouvez toujours voir Les communiants(1961) en guise de vin de messe. Mais n’oubliez pas la progression éthylique que recommande tout cinéphile suédois robustement constitué :1 Entamez la bouteille avec La Soif (1959)2 Cul sec au goulot 5 secondes avec La Source (1960)3 Poursuivez vers l’à-moitié vide avec Vers la joie (1950)4 Terminez avec La Honte (1968)5 Tentez de reboucher la bouteille vide avec En présence d’un clown (1978) Source : La communication de Stig Björkman « The inaccessible Ingmar Bergman and his dreams » au colloque La Cátedra Extraordinaria Ingmar Bergman UNAM en cine y teatro, le 29/08/2010 en la bonne ville de Zacatecas, Mexique (voir lien : http://www.catedrabergman.unam.mx/index.php?option=com_content&view=article&id=55&Itemid=64&lang=en ).Pour la petite histoire, il échappa de peu à un lynchage en règle à cause de son refus dogmatique de tolérer le mezcal Huitzila à la place de la vodka européenne. Rédigé par : JC Barillon le 08 janvier 2011 à 00:02 Alerter 2. La belle et la bête /La vie et rien d’autre / Le dernier des hommes / Le mépris / Un dimanche à la campagne / Le feu follet / Il était une fois en Amérique / Requiem pour un massacre / Le Guépard / Le samouraï / 2001 / Calmos Rédigé par : JC Barillon le 10 janvier 2011 à 12:21 Alerter · Mais en fait ce namedropping est bien imprécis. Je repense à Cendrars, sa “bibliothèque” de voyageur, un gros portefeuille de cuir gavé de pages arrachées ici et là, morceaux choisis, un élastique pour tenir le tout. Ici, faire de même. Pouvoir citer les scènes plus que les films. La prise du camp japonais dans The thin red line, Emil Jannings vendant les photos de sa femme dans L’ange bleu, Joanna Shimkus sortant de l’eau dans Les aventuriers, le cri de bête de Romy dans Max et les ferrailleurs, tant de scènes de La sentinelle de Desplechin, et dans les Tati, les Huston… Rédigé par : JC Barillon le 10 janvier 2011 à 13:26 Alerter · Le Roi de Cœur avec une Geneviève Bujold belle à tomber, gros émoi chez le très jeune homme que j’étais lorsque je la vit ; le petit grain de folie à la de Broca, indispensable. Tourné à Senlis. Tiens, autre chose, dire que Raphaël ou le débauché n’est toujours pas distribué en DVD, vidéocassette ou barbe-à-papa… Et le vibrato d’Arletty, la voix morte d’espoir de Burton dans L’espion qui venait du froid, les coups de gueule de Gabin, la voix d’Anna Magnani. On fait cinéma Paradiso, d’un coup. Rédigé par : JC Barillon le 10 janvier 2011 à 18:43 Alerter Qui connait Pierre Reverdy... · Sans doute est-ce très prétentieux de lire treize poèmes d’un auteur que l’on ne connaît pas puis à cette aune oser juger toute une vie et toute une œuvre (quoique les lecteurs des maisons d’éditions agissent-ils autrement pour jauger un manuscrit, quid de la largeur des mailles du filet, etc.) ? Alors décocher souverainement le verdict « d’eau tiède » est d’une ironie facile. Pourtant, de ce que j’ai lu, oui, parfois quelques mots justes touchent à cœur. Mais trop peu parmi le mince filet qui se déroule, présenté comme ses bonnes pages. Et je ne pense pas être dans l’état d’esprit de l’auditeur d’un disque qui ne recherche que les “bonnes” pistes, les mouvements célèbres, les “hits”, souhaitant être plus persuadé par K.O. qu’aux poings, sur la distance. Après l’enfance, curieuse vie en deux actes. Un premier acte parisien enfiévré, au contact de ses frères humains les plus doués. Puis l’exil, le décharnement volontaire. Je rejoins Court sur l’effet délétère du nombrilisme de l’anachorète, point sensible, il me semble, de la dispute. Lorsque votre horizon se limite au périmètre de votre personne, vous devez avoir une réelle épaisseur d’homme pour y puiser toute matière. L’avait-il vraiment ? Le tourbillon du premier acte a-t-il laissé si peu de trace ? Après 1926, sans le vouloir trafiquant d’armes en Abyssinie, une vie plus au contact de ses semblables n’aurait-elle pas fourni plus de consistance à ses textes ? N’a-t-il pas étiolé sa poésie à force de la décharner, alors que suivant la même trajectoire, Camus et Rulfo enrichissaient leurs proses avec des phrases à l’os, eux qui vivaient parmi les hommes ? Je distingue peu les contrastes caravagesques dont parle Christiane dans cette pâleur, cette transparence. Est-ce la lubie du livre sur rien qui réapparaît ici ? Enfin, dernier paradoxe, mieux goûter les éloges de Paul et Lançon sur Reverdy que les poèmes de Reverdy lui-même. Rédigé par : JC Barillon le 05 janvier 2011 à 15:26 Alerter Continuons avec Max Liebermann... · Bien que cela ne se voit qu’un peu dans le premier tableau, je suis souvent déconcerté par les blancs de jour cru qu’utilisent parfois dans la deuxième moitié du XIXème siècle les peintres d’au-delà du Rhin, allemands et autres de Mitteleuropa. Et puis surtout les Russes. Une lumière assez brutale que l’on pourrait croire froide. Presqu’une lumière de néon, mieux, de quartz et qui rappellerait, sous une autre latitude, l’éclat du long jour d’été finlandais décrit dans Kaputt, une clarté qui blêmit les peaux des vivants comme des cadavres.www.bjl-multimedia.fr/real_tv/Ivan-Kramskoi_Portrait-Ivan-Chichkine-1873.jpg Rédigé par : JC Barillon le 02 janvier 2011 à 23:30 Alerter 2011 1. Ah Christiane, ce Frison-Roche là, saharien, il compte beaucoup pour moi avec ses Piste oubliée et autres Montagne aux écritures. Son lieutenant corse borborisé par la belle, la perfide Tamara, la piste des chars garamantiques, les bandits d’honneur touaregs, les rezous-contre-rezous. Collection Bivouacs sous la lune chez Arthaud, avec les photos ethnographiques des peuplades et du désert en noir et blanc, 1950 & 1952. On me demanderait pourquoi au-dessus de mon bureau, j’ai la carte du Ténéré et du Tibesti, Grand erg de Bilma, jamais foutu les pieds, avec l’AQMI dans les parages, c’est pas gagné… Un mot sur le passant du désert. L’homme universel, silhouette à la Giacometti que gomment grésil de sable et nuit minérale. Pour renaître conscience au monde, aspiration à la pureté, palpable. Il est tentant de rapprocher ce texte des sidérantes deux dernières pages de la Femme adultère dans l’Exil et le royaume. Même lieux, même aspiration vers les astres, toujours ce raclement, cette effacement du moi, des oripeaux qu’expérimentent en parallèle le personnage principal et le propre style de Camus. Enfin, ils causent exotique tous ces gens-là. Pas la peine d’aller si loin. Moi, j’avions ressenti ça ‘cheu nous. J’ai pu écrire en d’autres lieux : «…pendant plusieurs jours, en été, une randonnée au sud de Saint-Sauveur-le-Vicomte, dans les bois, le marais de la Sangsurière. Des prés, des taillis gorgés d’eau, de vase où se mêlent les sorcières de Barbey et les fantômes casqués du Débarquement. Je bivouaque à la belle étoile, une nuitée pure de nuage, sans lune. J’ai tendu mon hamac entre deux arbustes si frêles que j’ai dû les haubaner de corde. Mais une fois allongé, la déception de ne pas voir assez de ciel. Sans quitter mon sac de couchage je me lève, étête sauvagement les deux troncs à la machette, me recouche. De l’autre côté de la moustiquaire, les insectes en furie, des larves se glissent entre les mailles, j’abandonne ma figure aux plus valeureuses, mes mains réfugiées au fond du sac. Les cris de quelques muscles percent la brume de fatigue, voluptueuse qui m’envahit l’esprit. La rumeur des troupeaux, mes paupières mi-closes, le brasier froid d’étoiles. Que d’étoiles filantes ! Au cœur de la nuit, du lent barattage… mais toutes les étoiles bougent… avant la bascule, le sommeil, juste le temps de penser… mais non, c’est mon hamac qui bouge…Mon seul acte de foi, une foi au monde, terrienne, sidérale.» Bonne année à tous ! Rédigé par : JC Barillon le 01 janvier 2011 à 20:32 Alerter a quoi pensaient-ils en fin... · @RM le 29 décembre 2010 à 18:22Quantitativement, à la louche, le malheur, la quête du bonheur ou l’amour me semblent littérairement plus inventifs que la haine. Ne sont-ils pas les valeurs sûres d’une littérature qui sur ce socle déploie son humanité ? Au contraire de ces sentiments, la haine appauvrit ; elle dessèche sur pied ses partisans, s’auto-alimente et croît en une spirale infernale, vicieuse et de ce fait s’use moins vite, dure plus longtemps*, se transmet même sur des générations, se répète en déversant son fiel ad nauseam. Peu d’inventivité en perspective. Et dans le qualitatif, comment ça se passe ? Et bien Ô vice suprême, pour échapper à cet appauvrissement haineux, il me semble qu’être un écrivain de la haine exige plus de talents qu’être un romancier de l’amour. Etre inventif en exprimant sa haine recuite, toujours la même, tâche littéraire bien plus ardue que de broder sur les bons sentiments de rigueur. Le surin plus inventif qu’une caresse ? En général, non. Ou alors, c’est plus dur ! Tout cela est assez dérangeant. * (alors que l’amour, lui, n’est exclusif et aveuglant qu’un temps, après la lune de miel ça fait pschitt mais bon… Oui, je sors.) Rédigé par : JC Barillon le 29 décembre 2010 à 20:46 Alerter · Dansez, volez, chantez, c’est la saison !http://www.youtube.com/watch?v=A851Ca8Ll-k&feature=related Rédigé par : JC Barillon le 30 décembre 2010 à 15:02 Alerter · Béné, laissez-vous embarquer dans la R8A 43 piges la vie elle est pas cuiteTu rumines, tu dis période charnièreMais te bouges-tu pour sortir de l’ornièreEt quand David Guetta chante When love takes oveeerQuand l’amour prend le pouvoir, écoute le trouvèreChasse la vieille fille. Réveillon ? Réveille-toiCœur de rose, mots d’épines ? Plus seule sous ton toitPaix, soleils, amitiés, toutes les enviesEt oublie les huîtres. Plus que la fête, la vie ça me rappelle le lycée… Rédigé par : JC Barillon le 30 décembre 2010 à 22:57 Alerter Femmes de Courbet pour JC Jamais l’expression « caresser du regard » ne fut si tangible. Voir en deçà. Ici, « malaxer de l’œil » les chairs offertes serait plus juste. Rédigé par : JC Barillon le 28 décembre 2010 à 23:02 Alerter L’homme de la Manche Merci du conseil, Paul. Ça va faire des heureux Rédigé par : JC Barillon le 24 décembre 2010 à 15:43 Alerter Menu de réveillon pour trente... Tout de même, les huitres de Blainville qui sentent la bête qu’a couru, le fauve des profondeurs qui, Oceano nox, affleure à marée basse sous la lune tel le caïman normand laisse poindre ses yeux sous les lentilles d’eaux des marais de Barbey, huitres disais-je que le vaillant pêcheur aux doigts gourds va ramasser à 4 heures du matin à la lueur des feux croisés de Carteret, de Pirou et de ses propres phares, c’est quand même quelque chose !http://www.huitresdeblainville.com/ Rédigé par : JC Barillon le 23 décembre 2010 à 20:19 Alerter Et puisqu’on reparle de la Normandie, je reboucle sur mes huîtres. Vous vous rendez pas compte ! Blainville ! Des huîtres de pleine mer ! zone A. Plus fortes marées d’Europe ! C’est plein de vigueurs ! Des carnassières ! De leurs crocs accérés, elles déchirent le plancton ! Elles rugissent comme des léopards ! Chaque été, en offrande, on leur sacrifie un vacancier pour se baigner tranquille ! Elles le boulottent pas, elles le nettoient. C’est horrible ! Des piranhas je vous dis ! Joyeux Noël ! Rédigé par : JC Barillon le 24 décembre 2010 à 11:40 Alerter Le jeu de la neige 2ème tableau :Arrière-cour de la piaule du Dr Jivago où attend le traineau qui emmènera Julie Christie vers d’autres lendemains qui ne chanteront guère :« La, la, lalaaaa ; lalalala lalaaaa… » Rédigé par : JC Barillon le 20 décembre 2010 à 23:09 Alerter 1er tableau : la courbe du CAC40 prise dans les glaces. Rédigé par : JC Barillon le 21 décembre 2010 à 11:56 Alerter Le début de Boule de Suif. Rédigé par : JC Barillon le 21 décembre 2010 à 12:17 Alerter Alors, quand j’arrive avec ma tribu de plantigrades christiane le 21 décembre 2010 à 18:21 http://www.youtube.com/watch?v=-Rht64izLQg&feature=related Rédigé par : JC Barillon le 21 décembre 2010 à 19:21 Alerter Oh, Christiane, ce blog fut actif il y a bien longtemps et pendant une assez courte période. Quant au mur multicolore, c’était avant un tableau Excel assez lisible mais pour d’obscures raisons, il devint flou ce printemps dernier et l’idée de passer des heures à bricoler ce machin m’est insupportable. Pas d’entrée thématique, pour lire la suite, juste chatouiller la roulette de la souris…En fait, ce blog n’est plus qu’un petit étendard d’amour-propre hissé piteusement, comme le Quichotte et son plat à barbe http://www.youtube.com/watch?v=VUO5yI-3E5Y Rédigé par : JC Barillon le 21 décembre 2010 à 20:30 Alerter Christiane, ce n’est pas triste, c’est très simple : “dans le civil” un métier dévorant, puis un travail d’écriture quand on peut et par-dessus tout cela un blog à alimenter ? Trop de choses. Le choix est vite fait et le blog s’éloigne avec ses histoires figées ; il n’est plus qu’un de ces instantanés de fête foraine déclenchés à la carabine à plomb que le vent mauvais pousse de flaques de boue en herbe rase alors qu’on démonte les manèges, les stands un lundi, un matin gris… Je plaisante, Christiane ! Et puis chez Paul, sam’suffit. C’est confortable, je sors, je vois du monde, je tape le carton, mon guignolet-kirsch au zinc et ma maïs au bec. Rédigé par : JC Barillon le 22 décembre 2010 à 00:50 Alerter Hermione superbe dans Et cette nuit, sans peine, une secrète voieJusqu’en votre vaisseau conduira votre proieIII,1 Ben voyons… Rédigé par : JC Barillon le 19 décembre 2010 à 21:05 Alerter de Rome à la côte... « rudement bien cet usage du “TU” !. Rédigé par : Cécile le 14 décembre 2010 à 19:48 Alerter Cécile, connaissez-vous Fuentes ? Sinon, vous aimerez l’usage soutenu du TU qu’il fait, par exemple dans sa nouvelle Aura ou de manière polyphonique et implacable dans La mort d’Artémio Cruz. Rédigé par : JC Barillon le 14 décembre 2010 à 20:58 Alerter La culture comme elle devrait se vivre ! http://www.youtube.com/watch?v=SXh7JR9oKVE&feature=player_embedded#%21 Rédigé par : JC Barillon le 15 décembre 2010 à 13:40 Alerter Paul, bien loin de Bernanos, il me semble que l’alléluia tiré du Messie est désormais en Grande-Bretagne un hymne sécularisé à la gloire de Noël, du pays et de la royauté. Aussi peu religieux que le Te Deum de Charpentier pour les footeux de l’Eurovision. Rédigé par : JC Barillon le 15 décembre 2010 à 21:25 Alerter Tenez Christiane, cadeau !http://www.youtube.com/watch?v=Uxs5O6hMBvg Rédigé par : JC Barillon le 15 décembre 2010 à 23:34 Alerter Court, j’évoquais seulement le destin de ces deux œuvres auprès du grand public des deux côté de la Manche ; j’avais bien compris que vous n’étiez pas footeux. Christiane, oui, elles sont vestales, soubrettes, shoulamits… Rédigé par : JC Barillon le 16 décembre 2010 à 14:40 Alerter En parlant d’huitres, Paul, vous nous aviez alarmés à propos d’une production 2010 compromise. Qu’en est-il réellement ? Des nouvelles de par-delà-les-dunes ou de chez Marty ? Rédigé par : JC Barillon le 16 décembre 2010 à 19:04 Alerter Non ce n’est pas aride. Certes un peu sommaire, mais cela nous offre une vision inédite de la vie des mots, et bien plus. Voici le nouvel outil que vient de dévoiler Google : Google N-Grams, un moteur de recherche qui fouille dans les 5,2 millions de livres numérisés par Google et accessibles librement au public, soit 500 milliards de mots, 4 % des livres jamais publiés sur Terre. Un outil qui permet de tracer des courbes lexicales sur plusieurs siècles, puisque la base de livres sur laquelle il est construit est constituée de livres publiés entre 1500 et aujourd’hui, provenant d’un corpus réparti en 5 langues (anglais, français, espagnol, allemand, chinois et russe : interrogeables séparément). Le mot devient un organisme vivant, dont on peut percevoir l’écosystème, permettant de regarder les trajectoires culturelles des termes, des noms, des formes grammaticales et orthographiques.http://ngrams.googlelabs.com/graph?content=edel&year_start=1500&year_end=2008&corpus=8&smoothing=10 Voir l’introduction détaillée qu’en fait Hubert Guillaud dans La feuille : lafeuille.blog.lemonde.fr/2010/12/17/culturomics-comprendre-les-lois-de-la-culture/ Rédigé par : JC Barillon le 17 décembre 2010 à 23:12 Alerter Molière pleiadisé et nouveau... 1. @Cécile le 07 décembre 2010 à 19:04 Curieux votre site Cécile. Acte III, scène 2, le chantage fait au pauvre est censuré. Manquent huit répliques. http://www.site-moliere.com/pieces/domjua32.htm Rédigé par : JC Barillon le 08 décembre 2010 à 01:32 Alerter 2. Aujourd’hui, j’ai vu en magasin une idée de cadeau de Noël pour Paul : le Rome, Naples et Florence de Stendhal illustré par les Peintres du Romantisme http://livre.fnac.com/a2889774/Stendhal-Rome-Naples-et-Florence ou en version de luxe www.editionsdianedeselliers.com/media/document/oeuvre_presentation/Pres_VoyageItalie.pdf Mais ça se trouve, il l’a déjà reçu, et gratos. Rédigé par : JC Barillon le 08 décembre 2010 à 23:17 Alerter 3. Court, j’ai cru lire un jour que dans la querelle des Anciens et des Modernes, Molière était un proche de Boileau qui lui, défendait le parti antique. Pourtant derrière les textes de Molière nous respirons la modernité, l’audace, le risque. Alors, abeille ou araignée ? De quel bord était-il ? Rédigé par : JC Barillon le 09 décembre 2010 à 21:17 Alerter Qui connait le grand Brancati... 1. Pour le reste, javoe ne pas avoir dépassé Brancato etCharpini. M.Court. Rédigé par : court le 02 décembre 2010 à 07:01 Alerter J’avoue la même ignorance, Court. Par contre il y a dans notre grenier familial un 78 tours du Duo de l’âne, dans Véronique, interprété par les deux comparses. Voix aigrelette de l’inverti singé sur fond de craquements, scie des violons et la fin du morceau qui s’enlise dans les graves si l’on n’a pas assez remonté la manivelle… Rédigé par : JC Barillon le 02 décembre 2010 à 21:56 Alerter les journalistes économistes... Voilà en tout cas quelques économistes qui savent prédire. www.europe2020.org/spip.php?article667&lang=fr http://finance.blog.lemonde.fr/2010/11/27/la-crise-financiere-mondiale-de-2011-a-t-elle-commence/ Autrement, je crois au civisme littéraire. L’auteur qui le respecte ancre son ouvrage dans la réalité sociologique et économique de son époque. Aujourd’hui, une urgence. Ainsi, il ne se fourvoie pas avec le futile à la mode, le sexe des anges ou des propos exclusivement esthétisants, délectables sans doute mais venus d’une autre planète. Il me semble qu’une certaine légitimité littéraire soit à ce prix. Comme une politesse d’écrivain faite à la vie. Cependant, le grand public est-il prêt à le suivre ? A faire l’effort de lire une réalité qui ne fait pas rêver ? Par quel tour de passe-passe le persuader de s’investir dans une telle production ? Eviter le clafoutis socio-bien-pensant ? Sans doute. Mais le style serait-il suffisant pour faire passer la pilule ? Faire rire ? Provoquer ? Danser sur un pied ? Rédigé par : JC Barillon le 01 décembre 2010 à 15:03 Alerter femmes vues de dos,suite 1. Contempler les femmes de dos. La frustration sublimée en finesse, en retenue. Plaisir de l’effeuillage mental, de l’énigme. Matière à littérature, à peinture, certes, mais matière à vivre, vraiment ? N’est-ce pas une manière élégante de fuir les femmes ? Ces peintres à jabot ou à col dur, l’effroi du péché ancré dans le crâne, comme ils devaient avoir peur des femmes pour leur voler ainsi leur image ! Finalement, ces peintures ne sont-elles pas des trous de serrures acceptables pour grands enfants un peu trop curieux ? Rédigé par : JC Barillon le 26 novembre 2010 à 00:29 Alerter de qui est ce texte? « il joue facilement du violon en tzigane dans un restaurant 5 étoiles auprès de femmes à chapeaux, voilettes et aigrettes. »Rédigé par : Paul Edel le 17 novembre 2010 à 15:22 Alerter Dans ce cas, Kreisler s’impose… http://www.youtube.com/watch?v=lEIvfpoh5cs Rédigé par : JC Barillon le 17 novembre 2010 à 22:26 Alerter a propos de proust et de... En art, atteindre la note bleue. Avoir la prétention folle, mais aussi l’ambition, la dignité de la chercher. Parfois même, la trouver. Contredire le “je ne sais quoi”, rendre l’indescriptible atteignable. Au-delà des techniques, traduire le monde. Le reflet soyeux d’une nuitée, au crépuscule le silence, la brume de sommeil qui monte ; peinture, musique, écriture, les arts peuvent allègrement intervertir leurs effets. Au bout du compte, seule surnage l’émotion, l’atmosphère et elle malaxe l’esprit de celui qui y goûte… Mais désespoir de ne pas y arriver. De ne pas être total. Alors on se rabat sur le possible, à l’humble échelle de notre petit monde. Et l’on ne donne que notre version des faits, notre petite vérité en l’espérant un peu universelle. Rédigé par : JC Barillon le 15 novembre 2010 à 22:02 Alerter houellebecq goncourt Le favori des Cours Sautrot de Vincennes. Rédigé par : JC Barillon le 08 novembre 2010 à 15:22 Alerter Waouh ! Ça chie ! Rédigé par : JC Barillon le 09 novembre 2010 à 19:20 Alerter Proust et le Musée... 1. Michel, en effet, à propos de Quanto, une courte recherche sur le net nous mènerait sur les pas de la Montespan : Pour le chiffre Quanto, les éditions de 1726 vont plus loin ; elles le remplacent par ce nom : « Mme de Montespan joue, etc. »fr.wikisource.org/wiki/Page:S%C3%A9vign%C3%A9_-_Lettres,_%C3%A9d._Monmerqu%C3%A9,_1862,_tome_4.djvu/84 “Mme de Montrevel est enragée : après avoir été pendue un mois aux oreilles du roi et de Quanto [Mme de Montespan]….” [Sévigné, 4 sept. 1675]littre.reverso.net/dictionnaire-francais/definition/pendre/55265 (Curieux, à trois reprises déjà, ce commentaire n’a pas pu s’inscrire dans le «rouleau», j’essaie sans « http:// »). Rédigé par : JC Barillon le 08 novembre 2010 à 00:45 Alerter Your comment is awaiting moderation. Iles anglo- normandes 1. La lecture des Travailleurs de la mer avait pour moi une saveur particulière pour avoir passé tous mes étés face à Jersey. Île bien mystérieuse, elle disparaît par beau temps ou parfois elle semble si proche que l’on voit les éclats de soleil sur les pare-brises des voitures, sur la corniche. Alors, les Écréhous se découpent, noirs sur ciel ou sur falaise et annoncent la pluie. Je me hasardais parfois jusqu’à cet horizon. Souvenir du Trois Léopards reliant Portbail à Saint Hélier. J’ai encore dans l’oreille la voix torve du capitaine, elle tonitruait des haut-parleurs, le type bourré comme un coing, à marée haute, il accostait en 5 manœuvres un peu sèches. Puis avoir le territoire dans la peau. Partir du schiste jaune qui se délite sous les pas jusqu’au granit visqueux de varech, l’écume qui bouillonne le cerveau et sonne comme un boxeur. Enfin, rester vide face à la mer. Rédigé par : JC Barillon le 01 novembre 2010 à 21:16 Alerter blog fermé 1. Le blog perdu ?http://www.youtube.com/watch?v=GXV-1ZebdBs Rédigé par : JC Barillon le 28 septembre 2010 à 08:50 Alerter 2. Le vent est de noroît ce matin, et la mer est pleine.http://denvoiles.org/dencam Rédigé par : JC Barillon le 28 septembre 2010 à 10:25 Alerter 3. Brel pour Brel, en voici un autre pour Paul : http://www.youtube.com/watch?v=T4Mx8AN0GF4 Rédigé par : JC Barillon le 04 octobre 2010 à 19:46 Alerter 4. Maarceeeello !! Rédigé par : JC Barillon le 05 octobre 2010 à 23:20 Alerter 5. Opitz me fait penser à Gabin dans Monsieur (1964). Un banquier facétieux veut disparaître de la circulation et cambriole sa propre maison avec une équipe de pieds-nickelés… Rédigé par : JC Barillon le 07 octobre 2010 à 19:35 Alerter 6. Le gland mollit, le fluide redouble, le zinzin est content … Rédigé par : Nouvelobs scène le 11 octobre 2010 à 17:28 Alerter 7. Le crawl faiblit, la corne gidouille, tétin ravi ! Haïcul n°2 Rédigé par : Nouvelobs scène le 12 octobre 2010 à 09:54 Alerter 8. La mélasse coule, la grasse dégoule, moule bénie. Haïcul n°3 Rédigé par : Nouvelobs scène le 12 octobre 2010 à 11:15 Alerter 9. Albert, votre réflexion est pertinente : j’arrête ! (Paix aux trolls de bonne volonté.)Rédigé par : JC le 12 octobre 2010 à 13:01 Bébert et JC, moi aussi j’arrête bien volontiers. Trois petites remarques tout de même. 1 Un peu de gaieté que diable ! 2 Le rire (fût-il très gras) ne s’inscrit pas contre l’intelligence. Il me semble qu’au contraire, la bonne humeur est source… de bonne intelligence.3 Pets aux molles de bonne volonté. Rédigé par : Nouvelobs scène le 12 octobre 2010 à 14:05 Alerter 10. Ce blog est en suspens… Rédigé par : christiane le 14 octobre 2010 à 22:26 O blog reprend ton vol ! Et vous blogueurs propicesPoursuivez votre cours !Laissez-nous savourer les rapides délicesDes plus beaux de vos tours ! Rédigé par : JC Barillon le 14 octobre 2010 à 23:05 Alerter 11. Il est amusant de voir un blog évoluer sans billets du patron Rédigé par : laloux le 15 octobre 2010 à 01:00 Alerter Au-to-ges-tion ! Au-to-ges-tion ! Rédigé par : JC Barillon le 15 octobre 2010 à 10:27 Alerter 12. Christiane, Je ne pense pas jouer sur les mots en affirmant qu’il y a la loi et l’esprit de la loi. Dans notre cas, je crois que l’esprit de la loi est la passion littéraire et la convivialité souhaitées par Paul, l’atmosphère qui favorise nos débats. Perpétuer ces échanges dans cet esprit ne serait ni un reniement, ni un détournement. C’est une expérience, une abbaye de Thélème virtuelle qui n’oublie pas que le « Fais ce que veux » n’est pas une incitation au grand n’importe quoi mais un encouragement à l’initiative et la curiosité, en bonne intelligence, entre condisciples. Il est arrivé que des posts durent plus de 15 jours avec peu ou pas d’interventions de PE sans que nous nous en offusquions. Nous pouvons tenter le pari, faire que cette abbaye fonctionne sans son doyen même si nous souhaitons ardemment son retour. Enfin, je ne pense pas faire abusivement parler l’absent en interprétant le fait de laisser le blog ouvert aux commentaires comme une invitation à les poursuivre. Rédigé par : JC Barillon le 15 octobre 2010 à 23:10 Alerter arretez de faire joujou avec... 1.« Vous n’avez même pas été capables de jamais sentir et expliquer à autrui le rôle énorme que la forme joue dans votre vie.” Si on tente de l’expliquer, la forme se fait très rapidement morale. Céline aurait-il eu son style boyasse-qui-dégueule-de-l ‘abdomen-après-le-shrapnell sans la réalité, l’expérience de la première guerre mondiale ? Peut-être pas à ce point. Mais l’extrémisme du champ de bataille, ruminé, esthétisé, imprégnant l’auteur livre après livre dans sa quête de forme n’a-t-il pas influencé ensuite son jusqu’au-boutisme politique pendant la seconde ? Donc la réalité générerait la forme qui deviendrait caisse de résonnance de nos choix moraux. Cette forme est séductrice, pure persuasion là où la réalité pouvait générer des convictions raisonnées. En résumé, les évènements font les choix moraux qui font la forme. L’esthétique est une morale, même hors de tout choix politique. Par exemple je vis sous les tropiques, au désert, je suis peintre ; mes bleus auront la dureté métallique d’un ciel de désert. Et le désert aura naturellement façonné mon esprit. Quelle que soit ma bonté d’âme, une partie de cette dureté se retrouvera en moi. Et je peindrais plus difficilement des bleus plus doux. Enfin je ne crois pas au choix d’une forme sortie ex-nihilo de l’esprit de l’homme, fût-il versatile. Car l’homme n’est jamais une table rase sans influence. Il fait toujours l’objet d’un cadre de références le structurant jusque dans ses caprices les plus improvisés. Rédigé par : JC Barillon le 21 septembre 2010 à 21:34 Alerter 2. Rédigé par : Jacques Barozzi le 22 septembre 2010 à 15:21 Alerter Jacques, dans la même veine, j’ai chez moi « Les Français peints par eux-mêmes, encyclopédie morale du 19ème siècle » textes réunis sous la monarchie de Juillet par Léon Curmer entre 1840 et 1842. Grande galerie de physiologies : rapin, mère d’actrice, avoué, chanoinesse, postillon, etc. Forte collaboration de Balzac à l’ouvrage, savoureuse ; par exemple au chapitre « La femme comme il faut » il distingue deux espèces cardinales de femmes : les femmes comme il faut et les femmes comme il en faut… Tout est sur ce ton. Le tout illustré de gravures emblématiques et de culs de lampe, fruits d’une tripotée de graveurs issus entre autre du Charivari comme MM. Gavarni et Daumier. Exhumé par Omnibus en 2003. Je pense que sa postface vous ravira aussi. Encore plus loin dans le temps, ma maigre bibliothèque a une « Vie publique et privée des Français à la ville, à la Cour et dans les provinces, depuis la mort de Louis XV jusqu’au commencement règne de Charles X, pour faire suite à la vie privée des Français de Legrand d’Aussy » par une société de gens de lettres, 1826, tome second. Souci plus scientifique, œil d’entomologiste, étude de mœurs : ameublement de l’ancienne noblesse, bains sur la rivière et dans la ville, maîtres ambulants de langues, d’écriture, d’arithmétique, de danse, espions dans les sociétés, suicides. Mais là, on ne raille pas, on condamne. On maudit la Révolution et ses coquins. Rédigé par : JC Barillon le 22 septembre 2010 à 23:16 Alerter 3. L’histoire se vit au jour le jour Jacques Barozzi, nous sommes duodi, 2 Vendémiaire an CCXVIII. Rédigé par : JC Barillon le 23 septembre 2010 à 09:27 Alerter 4. Schubert par Richter on boit du petit lait itou. J’ai chez moi deux disques Olympia, pressages soviétiques, enregistrements tokyoïtes (1979). Des sonates, des impromptus, les moments musicaux… Bon sang, écouter et voir ce géant, ce bucheron vous sortir de la dentelle entre ses doigts, ça devait être quelque chose ! Rédigé par : JC Barillon le 23 septembre 2010 à 22:54 Alerter 5. Oui, Paul, « Richter l’insoumis » de Monsaingeon. Des souvenirs marquants… Le jeune Richter chez son maître Neuhaus , chaque nuit dormant par terre sous le piano comme un chien dans sa niche ou un clandestin chinois sous sa machine à coudre. Son père fusillé parce que de nom germanique, un beau-père escroc, sa mère passée à l’Ouest avec la retraite de l’armée allemande, il ne la reverra que bien plus tard. Je n’ai pas le DVD mais le disque associé. Dans son livret, Monsaingeon évoque quelques liens entre la littérature et Richter. Comment, pour décider Richter à cette série d’entretien, Monsaingeon écrivit une dizaine de page en russe qu’il termina par cette citation tiré de la Recherche : “Est-ce que la Berma, en jouant Phèdre, faisait d’un chef d’œuvre un nouveau chef d’œuvre qui était le chef d’œuvre de son interprétation ? ” La rencontre a lieu le lendemain, subito. Il arrive, sur le pupitre du piano, un pense-bête : “Bien se laver les dents tous les jours, lire un peu de Proust et de Thomas Mann tous les jours.” En fait, Proust était une de ses passions, il se désespérait que Le temps retrouvé ne soit pas encore paru (traduit ?) “Est-ce que je vais devoir mourir sans avoir lu ça ?” Selon Monsaingeon, cette référence “avait relié quelque chose d’extraordinairement fort en lui” et avait rendu le rendez-vous possible .En le réécoutant, Proust-Schubert, Proust-Chopin, Proust-Schumann, Proust-Debussy, oui, jusqu’où la lecture de Proust n’a-t-elle pas influencé son interprétation ? La réponse de Richter à Proust-Monsaingeon : “La question de l’interprétation, vous savez, c’est un problème : qu’est-ce que c’est un interprète, qu’est-ce qu’il peut ajouter, ou est-ce qu’il ne doit rien ajouter, pour Richter c’est une question centrale. Pour lui, l’interprète n’existe pas, il disparaît…Pour lui c’est la partition… la musique…Oui, c’est la partition, l’exactitude de la partition… Bien entendu, c’est illusoire…” En ce moment, par-dessus les toits, la Techno-Parade clame son désespoir froid. Rédigé par : JC Barillon le 25 septembre 2010 à 14:10 Alerter 6. « Il laisse sentir toute la profondeur de la musique de Chopin, ce jeu qui à la fois en joue avec raffinement, une harmonie très forte, et prend ses distances avec la tristesse, les sentiments, la mélancolie, hésite entre le recueillement intérieur et le récit dramatique. » Rédigé par : Michel ALBA le 26 septembre 2010 à 22:41 Alerter “Profondeur”… Sur ce point, j’ai un discours sur Chopin bien peu partagé en général.Une chose me gêne chez lui : j’ai souvent l’impression d’entendre non pas Chopin nous ouvrant son âme mais Chopin dépeignant Chopin nous ouvrant son âme. Je ressens dans son art une pose nécessairement romantique, un surcroît d’égotisme qui passe mal, un début d’insincérité qui fausse tout. L’impression de le voir se baladant le cœur en bandoulière et le montrant à tous les passants, en demi-mondaine du sentiment. C’est ainsi que je perçois cette “distance” dont vous parlez, non pas hésitant “entre le recueillement intérieur et le récit dramatique” mais au contraire préférant ce dernier à une intériorité plus pure. Rédigé par : JC Barillon le 27 septembre 2010 à 10:06 Alerter de la critique littéraire... 1. D’où aussi l’intérêt des premiers lecteurs, amis sincères parce que juges incorruptibles. Pas toujours très finaux, pas des dentelières comme tous ces princes de la critique que vous énumérez. Mais leurs regards dépassionnés, apitoyés, homaisiens discernent la poutre dans l’œil de l’auteur. Et lui qui peaufinait son beau texte, lisse comme une savonnette et ne voyait rien ! Subitement au jus de ses bévues, les écailles lui tombent des yeux. Alors il coupe, modifie ou garde en connaissance de cause. Et s’il persiste, il ne pourra pas dire qu’il ne savait pas. Avec un peu moins d’incertitude, il peut enfin signer le bon à tirer. Rédigé par : JC Barillon le 17 septembre 2010 à 18:08 Alerter 2. Isabelle, votre conception de l’Ecrivain est bien mystique, sorcier ou bête curieuse derrière sa vitre. Il me semble plutôt que tout tourne autour d’un dédoublement de personnalité, les êtres de chair ou de papier de l’auteur. Il donne sa version des faits avec son style et ses mots. Ceux-ci forment ce que j’appellerais sa génétique littéraire. Ils sont le fruit son éducation, son passé, ses rêves et obsessions, son tempo de vie, son asthme, le temps qu’il fait, s’il s’est levé du pied gauche ce matin, etc. Il s’agit de la personnalité littéraire de l’auteur que le texte laisse entrevoir. Traduction, double artistique de l’homme, distinct de l’être de chair (en effet, ne tombons dans la confusion que souligne RM, “Car sinon, on parle de l’homme écrivain, mais pas de son art. ”) Alors le critique creuse le texte. Il y distingue, nomme et présente au public les rouages de la machine, les connexions “de cette part inconsciente de l’esprit de l’auteur”, son être de papier. Science inexacte puisqu’elle est humaine : le critique n’est pas de bois et juge via le prisme de sa propre personnalité littéraire, fruit de ses obsessions, le temps qu’il fait, etc! Son désespoir : l’impossibilité de tout dire, de ne pas se tromper. Son espoir : il reste toujours une part d’ombre à éclaircir. Enfin, n’ont-elles ont la même profondeur, les personnalités de chair ou de papier ? Seulement, ces dernières ont peut-être plus de parties émergées, visibles. Rédigé par : JC Barillon le 18 septembre 2010 à 12:20 Alerter les godelureaux sont ... 1. http://www.ted.com/talks/benjamin_zander_on_music_and_passion.html Ce n’est pas seulement le cabotinage inspiré du chef d’orchestre du Philarmonique de Boston. De la vulgarisation pour les Nuls ? Oui. Et plus. Regardez, surtout vers la fin. Chez nous, on pourrait rêver un André Tubeuf plus présent dans les media… Rédigé par : JC Barillon le 15 septembre 2010 à 15:23 Alerter 2. Michel, j’ignorais le deuil qui vous touche. Pour ceux qui l’avaient suivi sur la Rdl, la naissance puis l’épanouissement de votre relation était une raison supplémentaire de croire en la vie. Et en tant qu’homme de mémoire, vous poursuivez le labeur de vie. A la fois l’œuvre de Marusa et l’œuvre, l’ouvrage de votre couple. Mais pas au point, j’espère, de vous oublier. Prenez soin de vous. Rédigé par : JC Barillon le 16 septembre 2010 à 13:06 Alerter jcbarillon houellebecq-suite/ Rédigé par : Bene le 25 août 2010 à 09:37 Alerter Ah bon ? Z êtes partie faire du quad à la Bourboule ?


Houellebecq suite


1. Rédigé par : Bene le 25 août 2010 à 09:37 Alerter


Ah bon ? Z êtes partie faire du quad à la Bourboule ?




le 25 août 2010 à 21:30









une nouvelle bio de Duras...


1. Christiane, en contrepoint cruel à votre commentaire du 10/08 23:48, je me souviens d’un entretien de Duras, chez Pivot je crois. Un souvenir.


Avant le “Barrage”. Elle a dix ans ? Moins ? Survient une pauvre petite chose. Une enfant de quelques années. Bouffée aux parasites, galeuse, presque rien, elle se traîne. La mère charge la jeune Marguerite de l’enfant. “Ma mère était folle ! A dix ans ! Une telle responsabilité !” halète la vieille Marguerite, bouleversée, voix âpre, deux respirations. Bien sûr l’enfant meurt. A la fin, les vers lui sortaient par la bouche.


A tant de décennies de distance, Marguerite étouffe un sanglot, comme un hoquet.


Souvenirs fugaces. En germe de choix politiques faits bien plus tard.


le 12 août 2010 à 05:47









la foret russe brûle


1. La forêt, c’est très salissant, pi ya plein de trucs qui piquent et qui font mal. Faut tout bétonner, ça fera des générations d’écrivains contre la modernité, ils auront au moins quelque chose à dire, à pleurer.




le 04 août 2010 à 18:16










Une terrasse sur le vide.


1. Vous êtes en train de nous faire une sacrée “terrasse” virtuelle, tous !


C’est rigolo !




le 30 juillet 2010 à 16:58









hotel club


1. Paul, je me trouve dans une ville au centre-nord du Mexique, du côté de la Sierra Madre Occidentale et sans misérabilisme bien-pensant, je peux vous dire qu’ici, nous sommes loin de la glandouille postmoderne. Le pays a beau se goinfrer de bagnoles et de trucs gras aux piments, on ne peut éviter la trouille.


Elle est palpable, feutrée, pudique. Mais on la retrouve plantée dans les yeux des indiens descendus des montagnes ; ils vendent leurs bricoles, le “guerro”, le blanc, il va m’acheter quelque chose ? La place d’armes couvertes des calicots du syndicat des mineurs. Des milices patronales ont tués l’un des leurs, affiche style Wanted des hommes de main recherchés, les effigies des donneurs d’ordres lynchées au poteau ; les mineurs interpellent la gouverneure. Verdict d’un local : «Elle laisse gueuler pour faire baisser la pression. Bien sûr, elle ne bougera pas». De lourds investissements pour les nouveaux palais de justice et du gouvernement local, mais les pluies ont explosé une grande citerne et l’eau est rationnée dans certains quartiers, elle coûte encore plus cher maintenant.


Toujours la confrontation du fort et du faible, la morgue du “chingon”, littéralement celui qui baise tout le monde, le gros qui peut vous écraser par caprice et de l’autre côté la politesse des petits, l’outil de négociation pour échapper à la malédiction. Avec entre les deux extrêmes, l’art de parler fort et d’avoir les gestes brusques pour se faire respecter. En ces lieux, gouverner, c’est détecter le point de non–retour à partir duquel le troupeau, les dos ronds auraient l’idée saugrenue de se redresser. Apparemment, leur résignation est infinie. Apparemment.


Où je veux en venir ? Ici, la chute est si facile ! Se retrouver éjectés de la vie comme ces chiens crevés à coups de pare-chocs que l’ont voit à longueur de route. Alors les efforts pour éviter le désastre sont d’autant plus vigoureux. Il en résulte une énergie, un dynamisme tangible qui, Paul, rend la description de vos estivants exotique et incompréhensible vue de ce bord du monde.




le 26 juillet 2010 à 23:49



1. @ JC le 27 juillet 2010 à 08:32 JC Barillon, je vais vous étonner : votre choix de voyage m’étonne ! Le Mexique d’aujourd’hui à la séduction bien misérable …


Mon Mexique est celui du quotidien, souvent âpre, et non des resorts aseptisés. Sa « séduction » comme vous dites est celle de la vraie vie : je ne me sens pas floué par la parenthèse d’une villégiature édénique, esthétisante et confortable qui me laisse ballot quand les nouvelles brutales du dehors me tombent dessus. Tant de gens prennent seulement connaissance des informations des rubriques internationales sans vraiment les comprendre. Mon style de vacances est je crois un bon antidote. Ici, je découvre un pays de l’intérieur avec ses impuissances et ses espérances. Je rencontre des petites vies souvent portées comme des croix mais parfois illuminées de bonheur. Paul, pas lu le dernier Le Clézio mais Le Christ des ténèbres de Castellanos. Grand moment.




le 27 juillet 2010 à 15:15










Balzac vide- grenier, broc de genie



  1. « … trop de meubles et d’objets anciens… »Rédigé par : Paul Edel le 14 juin 2010 à 17:43

Trop de tout chez l’ogre Balzac. Mais brocanteur pour brocanteur, sur ce point, je me porte modestement à sa rescousse en vous citant le distingo Zola –Balzac que fait Gracq dans En lisant en écrivant, Pléiade, II, p 614.


« Toutes les maisons, tous les jardins, tous les mobiliers, tous les costumes des romans de Zola, à l’inverse de ceux de Balzac, sentent la fiche et le catalogue (de ce point de vue, le recensement botanique du jardin d’hiver de l’hôtel Saccard, dans La Curée, va jusqu’à la parodie : c’est la collection des étiquettes du Palmarium de quelques Jardin des plantes). Chez Balzac, le bric-à-brac des intérieurs, si excessif, si envahissant qu’il soit par endroits, semble toujours avoir été soumis à une longue et tiède cohabitation casanière qui l’organise et nous le rend plausible : c’est le sentiment puissant de la tanière humaine qui, émerge de ce fourre-tout ; bien plutôt qu’à une resserre de brocanteur, il fait penser aux nids où on trouve entretissés des bouts de fil à coudre, des franges de châle, des mégots, des fétus de paille, du crin de cheval et des bouts d’allumettes. Tout est vêtement - moulé, déformé et élimé sur l’homme – dans l’environnement balzacien ; tout, chez Zola, dès qu’il quitte les classes populaires, semble une commande fraîchement livrée de chez Worth ou du Bonheur des dames.




Rédigé par : JC Barillon le 14 juin 2010 à 22:32 Alerter


2. Il me semble que chez Gracq, il y a un étrange système de vases communicants, de contrepoids, de débit et crédit qui partage le grand littérateur et son cœur un peu sec.


Il était de cette race d’hommes éteinte à laquelle appartenait aussi Jünger, avec lequel il entretenait un dialogue soutenu. Ces hommes dressés, rompus au stoïcisme d’officier depuis l’enfance. Il en résulte une certaine sècheresse des sentiments ou en tout cas de leur manifestation. La sensualité, les sentiments, marécage instable, humide et femelle vis-à-vis duquel on le sent parfois mal à l’aise. Ses femmes ressemblent à des statuettes Art Déco figées, posées sur la cheminée. Des Elvire vert-de-grisées. Fort logiquement, il se rattrape un peu sur l’échiquier du Tendre, les combinaisons amoureuses mais cérébrales que lui inspire le jeu d’échec, une de ses passions… bien loin du cœur, encore une fois.


Alors, plus porté sur l’émotion hercynienne du géologue que sur la pamoison des corps ou des palpitants, le voilà subitement myope sur bien des choses du monde humain. Son détachement progressif du roman semble illustrer cette tendance. Et donc il compense ces carences par ce qu’il sait le mieux faire : style fabuleux, liseur hors pair, géographie littéraire poussée au grand art, voilà où s’est réfugiée l’émotion d’un homme d’un autre siècle. Avec certes, de temps en temps, à cause de son cadre de références, quelques remarques qui nous paraissent incongrues.


Et puis Nantes, Paul, enfin Nantes ! Les gargotes du Hangar aux bananes, ça peut dolceviter aussi ! Gros déconneur le Gracq !




Rédigé par : JC Barillon le 15 juin 2010 à 10:00 Alerter




revenu de Rome


1. Sortilège ! Rome, matrice d’une déesse-mère. A chaque fois, nous sortons de ses entrailles réconciliés avec le temps. Y compris notre propre finitude.




Rédigé par : JC Barillon le 09 juin 2010 à 10:48 Alerter




de quel écrivain est ce texte?



  1. Sur votre conseil j’avais lu Fuir, cela semble de la même eau.

Si c’est bien notre auteur, j’en étais resté mi-figue mi-raisin. Des changements de rythmes épatants, des pages époustouflantes, mais aussi le sentiment que quoiqu’il fasse, même l’amour, en toile de fond, en basse continue, ce type (l’auteur et ses personnages/masques) ne fait véritablement qu’une seule chose dans la vie : s’emmerder. Toujours pas sorti de sa baignoire. Lassant. Autrement, pour la tenue sensitive du texte, bin oui, c’est du bon…




Rédigé par : JC Barillon le 29 mai 2010 à 12:05 Alerter






Constantin Cavafis




  1. Sapience a supprimé son blog.

http://physionomies.canalblog.com/




Rédigé par : JC Barillon le 24 mai 2010 à 01:24 Alerter




vite, quelques brèves de.....



  1. Paul, il y a un jour dans l’année que l’on pourrait nommer le premier jour de l’été.

Traditionnellement en avance, au printemps, c’est le premier jour où le soleil l’emporte sur le fond de l’air frais. Même si le temps se gâte après-coup, il reste le premier jour de l’été. Pour la première fois de l’année le bitume en miroir dévoile les transparences, robes légères, les chairs débondent, les regards s’allument, l’air vibre, ricoche entre les façades, par ondes, par vagues, vagues rumeurs de rut. C’était aujourd’hui.




Rédigé par : JC Barillon le 21 mai 2010 à 20:03 Alerter



2. @JC du le 22 mai 2010 à 15:22 Alerter


Ah, Violette Leduc ! Je viens de lire Thérèse et Isabelle. Magnifique. Un peu vieilli mais on oublie. Amour lesbien de pensionnat, petites femelles se découvrant femmes à muqueuses, tremblantes, sexuelles, écoutez-ça : “Le baiser ralentit dans mes entrailles, il disparut, courant chaud dans la mer.” Ou bien : “J’ai tant guetté ce lever de paupières, j’ai tant souhaité ma naissance dans ses yeux.” La femme vue du dedans, des entrailles, ça se conjugue avec les Duras, Bachmann, Woolf et consœurs…




Rédigé par : JC Barillon le 22 mai 2010 à 20:38 Alerter




Flaubert? flaubert!!! flaubert...



  1. “on a aujourd’hui davantage besoin d’une beauté hymnique que d’un constat calcaire et calcifié à la Flaubert”

Pauledel, je vous rejoins contre le “constat calcaire et calcifié” de Flaubert. Il s’agit d’un jugement sec et sans appel, trop irrémédiable. Chacun est condamné à rester embourbé dans sa médiocrité.


Cependant, en ce qui concerne notre époque, la vacherie façon Flaubert a ceci de bon qu’elle cogne, elle se fait entendre, elle réveille de la léthargie actuelle, assise sur le relativisme ambiant et le changement de civilisation qui déboussole. Gros rouge qui tache ? Peut-être. Mais il s’agit d’efficacité, de secouer les consciences.


Donc un déséquilibre de départ. Brutal. Mais rien ne nous empêche ensuite de chercher les remèdes pour atteindre la “beauté hymnique” en rédemption, en espoir.




Rédigé par : JC Barillon le 16 mai 2010 à 21:36 Alerter




" La modification " de Butor...


1. Les madames à tempéraments


Cassent les hommes, les verres, les amants…




Rédigé par : JC Barillon le 14 mai 2010 à 19:52 Alerter


2. Bon, d’accord pour le mitinge, mais alors pour le lieu, plutôt du tout venant genre Le Canon des Gobelins (on peut y manger du solide) que Les Caves de Bourgogne où ils poussent au jaja, parce que sinon, on ne répond plus de rien. Ou bien La Touraine, pour son ris de veau poêlé aux morilles. Ah là, oui !




Rédigé par : JC Barillon le 15 mai 2010 à 14:58 Alerter






le "ravissement de Lol V...... 1. Certains auteurs font école. Je veux dire qu’après leur passage, une flopée d’auteurs fait du « à la manière de », tant ils sont immergés dans le style, phagocytés, marqués à jamais par l’empreinte du maître. Pourquoi ? Adéquation particulièrement forte de l’écrivain à son époque, auteur-miroir de nos ruptures ou de nos nostalgies, effet de mode… quelqu’en soient les raisons, il y en a peu par siècle, de ces têtes de files. Pour le XXème siècle, les noms de Proust, Céline, Hemingway, Simenon me viennent naturellement. Et tout bien réfléchi, il me semble qu’on pourrait rajouter Duras à la liste, avec pour sillage un certain style Libé, une mouvance qui fut très tendance, garde de beaux restes et a essaimé la littérature contemporaine. Remarquons que de grands talents n’ont pas connu cet hommage. Peut-être leur style ne se prêtait pas à la déclinaison fade. Essayez-donc de faire du Gracq ! Rédigé par : JC Barillon le 04 mai 2010 à 22:39 Alerter


2. @y le 05 mai 2010 à 08:46 Cher Y, le style pauvre a triomphé sur ces cinquante dernières années. Songez que Camus écrivait L’Etranger avec pour référence stylistique Hemingway. Enfin pour Simenon, le maniement de ses «mots-matières» atteint leur résonnance concrète et sensitive si particulière, cela exige un talent que n’aurait pas un « chauffeur poids lourd ». Voyez-vous, Simenon, je le perçois comme l’héritier spirituel d’Un cœur simple. Rédigé par : JC Barillon le 05 mai 2010 à 09:55 Alerter 3. APPROCHEZ ! APPROCHEZ ! Unique représentation dans votre ville ! En grande première mondiâââle ! Voici venir à vous le grand PAULEDEL CIRCUS ! La maison ne reculant devant aucun sacrifice, et on se fout pas d’vot’gueule, venez admirer des numéros uniques, une ménagerie barrrnumesque ! Venez trembler avec Melkisedek, la cage au fauve à lui tout seul


M Court, le burgrave en son castel, tableau hissstorique !


Béné et Cécile, dans leur duo de vierges effarouchées !


Christiane en infirmière héroïque, madone des réprouvés, égérie littéraire, trois fois sainte, comme Jérusalem.


Maniatis, Y et Jean-ollivier dans leur numéro de voltige avec filet.


Cécile et Sylvie en sauveteuses du soldat Duras, sans filet.


Et moi qui fais le clown pour ceszigues.


Et au milieu de sa troupe, brandebourgs, frac rouge et gibus, Pauledel !


Chocolats, grappa, bonbons, calva, esquimaux… Rédigé par : JC Barillon le 06 mai 2010 à 20:27 Alerter 4. Zoomez là-dessus :http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/39/Pelez_Grimaces.jpg Rédigé par : JC Barillon le 07 mai 2010 à 11:54 Alerter 5. @JC BarillonOui - Il est bien ce tableau.d’ailleurs une exposition Pelez s’est tenue, il y a peu, au petit Palais. Mais je n’ai eu le temps de la visiter et vous ?Cécile le 07 mai 2010 à 13:56 Cet immense tableau est traditionnellement à la fin du circuit de la collection permanente, au Petit Palais. Il m’a toujours estomaqué. Un grand calicot tendu de bruns sales, il suinte. Ça pue. Devant les misères on s’éternise, le naturalisme hypnotise. Colère rentrée, puis à hurler. Elle est belle l’humanité ! Regardez-les, les gamins déjà abîmés, les p’tits mozart assassinés, le pierrot qui gagne sa croute, le tôlier en arsouille finie avec Madame qui guette dans les coulisses, les vieillards hébétés, presque morts


A l’exposition, j’ai vu le reste, inégal. Le début académique, plat mais avec le coup de patte qui distingue. Puis les petits murillo, les loqueteux. On ne sait s’ils dorment pour oublier la faim ou sont déjà cadavres. Rédigé par : JC Barillon le 07 mai 2010 à 16:55 Alerter 6. Restons dans le cirque. Bon, allez, elle est facile. C’est quiii ? “Enfin glissa lentement, entre les rideaux, la face — sillonnée de rides, tout écarquillée tantôt par la gaieté tantôt par la détresse, et semée de pains à cacheter ! — d’un long pierrot en trois pièces mal articulées, recroquevillé sur son ventre comme par une colique, marchant sur la pointe des pieds comme par excès de prudence et de crainte, les mains empêtrées dans des manches trop longues qui balayaient la piste.


Je ne saurais plus reconstituer aujourd’hui le sujet de sa pantomime. Je me rappelle seulement que dès son arrivée dans le cirque, après s’être vainement et désespérément retenu sur les pieds, il tomba. Il eut beau se relever ; c’était plus fort que lui : il tombait. Il ne cessait pas de tomber. Il s’embarrassait dans quatre chaises à la fois. Il entraînait dans sa chute une table énorme qu’on avait apportée sur la piste. Il finit par aller s’étaler par delà la barrière du cirque jusque sur les pieds des spectateurs. Deux aides, racolés dans le public à grand-peine, le tiraient par les pieds et le remettaient debout après d’inconcevables efforts. Et chaque fois qu’il tombait, il poussait un petit cri, varié chaque fois, un petit cri insupportable, où la détresse et la satisfaction se mêlaient à doses égales. Au dénouement, grimpé sur un échafaudage de chaises, il fit une chute immense et très lente, et son ululement de triomphe strident et misérable durait aussi longtemps que sa chute, accompagné par les cris d’effroi des femmes.” Rédigé par : JC Barillon le 08 mai 2010 à 13:40 Alerter 7. «In the mood for Love ? C’est l’anti-Duras » Sylvie le 11 mai 2010 à 12:48 Je n’en suis pas si sûr, Sylvie. Il se trouve que j’ai revu ce film hier puis j’ai poursuivi ma lecture du Ravissement de Lol V. Stein (je lis sous influence en ce moment…). Ce n’est pas ce que j’ai ressenti. Peut-être voulez-vous dire que Duras est brutale, elle malmène, surexpose les âmes et les corps sous une lumière crue, identique à celle de la scène de torture de La douleur. Je vous suis sur ce point. Nous avons d’un côté ce que pouvait écrire une occidentale éprise de liberté farouche après les camps et Hiroshima dans les années 60. De l’autre côté, à postériori, la vision asiatique, pudique et idéalisée de l’adultère dans ces mêmes année. Cependant, je note chez Duras et Wong-Kar-Wai un univers ultra-féminin. Les femmes sont l’axe de ce monde, des soleils et les hommes n’en sont que les satellites. La fracture, le lieu de guerre est moins entre hommes et femmes qu’entre l’intimité charnelle, émotionnelle des protagonistes et le décor quotidien à la banalité hostile. Rédigé par : JC Barillon le 11 mai 2010 à 13:53 Alerter


8. Pauledel, avant de montrer dans le Paris-Rome du post suivant, pourriez-vous me conseiller les titres qui selon vous traduisent au plus près la psyché féminine, l’écriture féminine dans l’œuvre de Duras ? Grand merci. Rédigé par : JC Barillon le 13 mai 2010 à 18:34 Alerter






"Joséphine" de Jean Rolin...


1. Quels auteurs modernes haïssent l’amour comme Bazin ses familles ? Que pensez-vous de cette attitude ?


le 03 avril 2010 à 12:58


2. « Un écrivain peut-il parler de choses dont il n’a aucune expérience ? » Rédigé par : Dexter le 04 avril 2010 à 15:44


Dans PPC, Vercors raconte une anecdote. Pendant la guerre, de l’autre côté de l’Atlantique, Faulkner avait écrit une nouvelle de résistance où il mettait en scène des maquisards français. Et tout y était, les situations, les états d’esprits, tout. Ceux qui avaient vécu les faits s’y retrouvait intégralement, intégrité morale comprise. A la fin de la guerre, Faulkner arrive à Paris. Dans son grand hôtel parisien, une délégation de résistants très émus veut le rencontrer. Il la rembarre d’un lapidaire « No time », pas le temps. En fait, il se foutait complètement de la résistance française. Il n’avait cherché là que matière à écriture, rien de plus.


Enfin deuxième anecdote que je n’ai pas pu vérifiée. On loue souvent le professionnalisme journalistique d’un Zola, allant se documenter sur le terrain des lieux décrits plus tard dans ses romans. On apprécie la relation du travail sous terre, dans la mine de Germinal, digne d’un tâcheron qui y aurait usé sa vie pendant des années. En fait, il n’aurait visité un puits de mine qu’une seule fois.


le 05 avril 2010 à 11:52


1. Oui Dexter, l’autofiction est à la mode. Pourquoi ? La quête actuelle d’ « authenticité » n’est-elle pas le ressort secret du genre ? Les coupables ? Peut-être l’écologisme ambiant. Et oui, tous ces braves couillons qui cavalent après l’authentique peuchère, comme Jean de Florette. Ils bouffent bios, s’habillent de coton équitable, s’inquiètent de leur empreinte carbone. Honni soit l’artifice, le sophistiqué, l’histoire frelaté d’un roman logiquement menteur puisque fiction. Vive le vécu bien frais, brut de décoffrage, saignant, petits bobos et grandes misères de l’autor… Peut-être aussi la victoire d’un certain esprit scientifique, une mentalité d’ingénieurs, des géomètres aurait dit St Ex. Souvenez –vous de cet auteur américain qui dans un premier temps avait «vendu» son livre comme un récit puis avait avoué qu’il s’agissait bien d’une fiction. Des lecteurs furieux l’avaient poursuivi en justice en l’accusant de leur avoir fait perdre leur temps. Pas sérieux la littérature. Truc de fumistes disent-ils. Avec une telle logique, l’autofiction paraît plus sincère qu’un roman. Mais en fait, à part quelques talentueuses exceptions, l’autofiction n’est-elle pas d’abord une solution de facilité ? Il me semble qu’un récit bricolé nécessite bien moins de travail, d’investissement qu’un roman digne de ce nom.


Rédigé par : JC Barillon le 06 avril 2010 à 22:48 Alerter


un comprimé de Brecht chaque...




  1. Un auteur de théâtre, un romancier est un égoïste généreux, un misanthrope exhibitionniste, un faux dieu à demi-fou qui croirait presque les mondes qu’il bâtit de toutes pièces. D’ailleurs, ils existent puisqu’il s’y meut lui-même. Au four et au moulin, mouche et coche, il virevolte, zonzonne, pollinise. Il expérimente, teste les possibles entre les personnes, les lieux, les temps, et inversement.

Venu du monde extérieur, si un éclat de récit vrai perce un peu trop les murailles de sa tour d’ivoire, il gâche quelques rêves de plâtre, colmate les brèches. Se laisser distraire par la vraie vie le détournerait de son immersion dans son petit monde et de la perfection de celui-ci.


Seulement voilà : faussaire de la réalité, son plus vrai que vrai décrypte la vraie vie et peut révéler l’incompréhensible. Le rire d’agonie d’Emma ou le pourquoi d’une extermination.


Mais tout cela, vous le savez déjà.


Rédigé par : JC Barillon le 27 mars 2010 à 01:21 Alerter



nina bouraoui "plus chaude...



  1. C’est vrai qu’au nord de la Loire, avec nos ciels de lavis délayés et nos culs vissés nous réinventons l’eau tiède. Repus, blasés, pas faim. La Bouraoui, c’est Emma poussée à l’incandescence, les muqueuses qui flambent ; on bande et on suffoque. Pas les mêmes latitudes. La plage chauffée à blanc de Meursault faite femme.

Quel déséquilibre, frustration originelle provoque cet élan vital, cette prédation violente ? Des vibrations, des intensités que l’on retrouve dans la haine, la guerre. Difficile de faire la part des choses : où finit la fringale de jouissance, l’exultation franche, où commence le besoin d’autodestruction ?


Rédigé par : JC Barillon le 24 mars 2010 à 20:49 Alerter

salinger nous quitte ,une deuxième fois

Je retrouve chez Gracq, à propos de la poésie (En lisant en écrivant, Pléiade II p 681) la même distinction et préférence que fait Paul vis-à-vis des romanciers, entre les forts en gueule à l’écriture chamarrée, tacticiens, gagnant aux points par l’accumulation de joliesses et d’autre part la fluidité, le courant de mots qui ne s’attarde pas, se déroule, rythmé en une pulsion vitale qui emporte tout, Stendhal. « Il y a deux types de voix dans la poésie française, aussi différenciées dans l’émission par une conformation d’organe que peut l’être dans le chant le soprano et le contralto. Celle qui tend au staccato, riche en r, en consonances fricatives et dentales, de la prolifération triomphante ; en elle se rejoignent par-delà les abymes Hugo, Mallarmé et Claudel, parfois Rimbaud.



  • Et tachés du sang pur des célestes poitrines De grands linges neigeux tombent sur les soleils !


    Ce vieillard possédait des champs de blés et d’orge ; Il était, quoique riche, à la justice enclin ; Il n’avait pas de fange en l’eau de son moulin ; Il n’avait pas d’enfer dans le feu de sa forge.


    Et celle dont tout l’insigne pouvoir consiste à filer sans la rompre et à boucler l’arabesque d’une cantilène magique : Lamartine, Nerval, Verlaine, Apollinaire :


    La connais-tu, Daphné, cette ancienne romance Au pied du sycomore ou sous les lauriers blancs Sous l’olivier, le myrte, ou les saules tremblants Cette chanson d’amour, qui toujours recommence


    Vous y dansiez petite fille Y danserez-vous mère-grand C’est la maclotte qui sautille Toutes les cloches sonneront Quand donc reviendrez-vous Marie »


    Amusant quand on sait le regard distant et parfois goguenard de Paul vis-à-vis de Gracq et de son style, de belles dictées en blouse grise bien boutonnée… Par contre un peu plus loin, nous lisons : « Le cas le plus intrigant, le plus inclassable reste pour moi celui de Baudelaire : chant d’un naufragé de l’Eden, tellement gorgé de sucs et de souvenirs que plus d’une fois il s’enroue ; la voix la plus mûre, la plus âgée de la poésie française. »


    Quel(s) romancier(s) pourrions-nous mettre en parallèle ?





  • ­ La vie avec Clopinou 9 : candeur, provoc' et emmerdements. (chez Clopine) Salle d'attente


    Allez Paul, reviens ! Le zeph de norois à déchibrer les cornemuses, le cul des romaines qui roulent sous la blouse, ils t’attentent tous, là, chez toi ! Tu vas pas les faire poireauter ? Ça serait pas poli…


    Posté par JC Barillon, 17 février 2010 à 23:23

    Proust Marcel, suave... 1. «… une laitière en bavette et manches de toile blanche tenant le crochet où sont suspendues les carafes de lait »Cher Paul, savez-vous qu’avec cette phrase, Proust me fait REvivre un souvenir jamais vécu ? Je m’explique. Ma famille, carriers et agriculteurs d’une proche banlieue encore villageoise, avait des vaches.Elle en vendait le lait sur Paris. Ma grand-mère, enfant, accompagnait sa mère dans sa tournée, juchée en haut de la carriole.Elle se souvenait, de ce client de Neuilly, joyeusement hystérique, il prétendait que notre lait était magique et lui avait rendu la santé ; elle se souvenait des enfants de Blériot, ils défilaient dans leur jardin, drapeau français en tête, criaient « Vive Blériot ! », leur père venait de traverser la Manche… Ses souvenirs d’enfant de six ans se sont ajoutés à notre tradition orale. Au résultat, je peux vous les raconter, non pas comme s’ils étaient les miens mais en tant que dépositaire et passeur de ce stock de mémoire. Oh, une démarche bien plus humble que Proust, il ne s’agit pas ici de l’oraison d’un monde défunt, l’incisif en embuscade, mais d’une vieille photo rendue un peu floue par le temps distendu. Cette «laitière en bavette et manches de toile blanche », c’est mon arrière-grand-mère que je n’ai pas connue. Rédigé par : JC Barillon le 05 décembre 2009 à 14:36 Alerter La colère de Jeanneney contre l'accord Google... 1. Si Jeanneney n’avait pas fait de Gallica un dinosaure-né, une bibliothèque aussi peu ergonomique qu’exploitable, avec ce snobisme de puriste, la manie du .pdf de l’ouvrage original au lieu du format traitement de texte… Désormais, quand je cherche un livre électronique, je ne consulte même plus Gallica. Je vais directement sur Wikisource et ABU. Dommage. Nous n’avons pas su être simples et efficaces. Nous en payons le prix. Je ne verserai pas une larme sur cet échec. Rédigé par : JC Barillon le 26 août 2009 à 09:29 Alerter barbey d'aurevilly et... 1. Certes, l’art ne se satisfait pas d’eau tiède. Et face aux compromis incessants, composer avec la vie, négocier, la littérature est un lieu ou l’intransigeance est exceptionnellement une vertu. Sans prendre la pose de l’artiste face aux éléments comme Gilliatt sur son îlot des Minquiers, cette exigence décrasse et fait le tri. Mais doit-on en conclure que tous les bons auteurs grincent, empêchent de tourner en rond ? Des emmerdeurs qui soulignent les trains en retard, les fêlures qui font les histoires ? Allons, vous auriez bien à l’esprit quelques écrivains serviles mais bons ? Non ? Rédigé par : JC Barillon le 30 juillet 2009 à 10:42 Alerter 1. Respirez pour nous ! Rédigé par : JC Barillon le 17 mars 2009 à 00:13 Alerter l'infirmière de Moravia 1. Les nouilles pour la nouille. Oui, oui, je sors… Rédigé par : JC Barillon le 03 mars 2009 à 00:28 Alerter le fanfaron 1. Une odeur de vie, le suint du troupeau, nous allons, nous avançons, hé oui… Rédigé par : JC Barillon le 23 février 2009 à 23:10 Alerter 2. Makine. Une de ses remarques, lors d’une récente émission de promotion éditoriale : dans le roman français actuel, les relations entre les personnages sont surtout « physiologiques » et auraient perdu une finesse psycho-littéraire bien plus souhaitable. Rédigé par : JC Barillon le 27 février 2009 à 13:16 Alerter l'écriture blanche de L'Histoire... 1. Ah, les mutations ! Regardez aujourd’hui l’explosion des littératures du tiers-monde, Inde, Chine, Amérique Latine… ça bouge chez eux. Et nous ? Avec nos airs chagrins de fins de race, encore enkystés dans le cocon, notre confort qui se débine avec alentours le précaire qui rôde ? Oui, notre écriture actuelle a bien souvent des mollesses de chat pansu ; elle nous tartine ses figures imposées qui tournent en rond, bien polies, des audaces marketées. Ambition est morte ? Alors quoi ? Leur faudrait une bonne guerre ? Une bonne crise ? Rassurez-vous, elle arrive, elle est là. Contre l’écriture tiède, un bon coup de malheur, ya qu’ça d’vrai. Ça requinque ! Justement, plus que jamais, il me semble que la valeur en question, le champ de bataille fondamental reste encore et toujours l’humanisme. Les auteurs précités sortaient hagards de sa destruction et le clamaient. Nous, nous serions en train de le perdre. Encore un effort pour en être vraiment conscients, blessés à pleine chair. Alors peut-être réagirons-nous avec une prose vivante : une écriture de combat. Partie prenante au débat, elle touchera le lecteur parce qu’immergée dans son époque par tous les fibres de son style. Un style novateur, mais pourquoi renierait-il les anciens ? Il s’agit aussi d’identité culturelle. La mondialisation n’est pas que le rabotage des particularismes, elle est aussi leur sauvegarde par leur divulgation au monde, et sans tendance muséale. Enfin, notre second combat n’est-il pas contre nous-mêmes, nos regrets de chroniqueurs désabusés, immobiles, emmurés de stoïcisme et de nostalgie ? Le choix demeure entre « l’abîme ou la métamorphose ». (E. Morin) Rédigé par : JC Barillon le 17 janvier 2009 à 11:20 Alerter souvenirs d'égotisme 1. Pourquoi Stendhal me semble être un écrivain que le talent a trop gâté ? En bon oiseleur, chez lui tout coule de source, simple, rapide, vous vous en être tant expliqué sur ce point cher Paul. Et je comprends que la qualité même du texte résulte de cette liberté de ton, cette décontraction. Mais, tout à fait conscient du contresens et de la vacuité de la supposition, il m’arrive de rêver à l’écriture d’un Stendhal plus besogneux, un forçat de travail, un guetteur. Aurions-nous des roideurs verrouillées, du minestrone à dictées ? Je pencherais plutôt pour un style moderne avant la lettre, les nudités d’aujourd’hui. Bonne année à tous. Rédigé par : JC Barillon Alerter 2. « Si j’ai bien lu la controverse Paul Edel - Jean-Luc Barillon, il n’y a pas d’incompatibilité entre écrire vite et etre un génie » court le 12 janvier 2009 à 17:33 Mais c’est très exactement ce que je disais cher Court : « Et je comprends que la qualité même du texte résulte de cette liberté de ton, cette décontraction. » J’émettais seulement la supposition oiseuse d’un Stendhal plus bosseur, et le rêvais grattant la phrase vers toujours plus de simplicité, préfigurant à un siècle de distance la facture “pauvre” d’un Simenon ou d’un Modiano : « … un style moderne avant la lettre, les nudités d’aujourd’hui… ». Ce n’était que de la science-fiction. Enfin, pas Jean-Luc, non, pas Jean-Luc. Bonne soirée. Rédigé par : JC Barillon le 12 janvier 2009 à 23:20 Alerter 3. « Saint Simon écrit pratiquement sous Louis XV l’histoire du siècle de Louis XIV dans la langue de Louis XIII. » Jean-ollivier le 13 janvier 2009 à 18:03 Aujourd’hui, tant d’auteurs nous parlent d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître dans la langue ou sous l’influence de… Stendhal et consorts. Curieuse concordance des temps. Rédigé par : JC Barillon le 13 janvier 2009 à 23:35 Alerter quand même, cette photo! 1. Les auteurs se construisent en intériorité et il arrive que le tout déborde, certes. Mais, paradoxe, de cette introversion, il leur reste parfois un formidable malaise face à l’autre. Et ces hérauts des hommes ont toutes les peines du monde à entrer en contact avec l’humanité dont ils sont les témoins. Rédigé par : JC Barillon le 10 décembre 2008 à 14:34 Alerter dans la pénombre hivernale... 2. On pense au mot « naufrage » puis Bach arrive à la rescousse en consolation, en ars moriendi. Mais la vie âpre a la tête dure et peinture, musique ne sauraient totalement recouvrir de couleurs acceptables ces vieillards d’os et de viscères qui se débattent contre la fin avec des gestes de noyade. Rédigé par : JC Barillon le 01 novembre 2008 à 16:12 Alerter paul Virilio et le krach 1. Hum, pourquoi l’humilité, fût-elle récente, nous pousserait à renoncer à trop d’ambition ? Et la fin d’un type de capitalisme n’est pas la fin de l’histoire, allons. Voyez plutôt chez Wallerstein, une hauteur de vue confondante de perspicacité : http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2008/10/11/le-capitalisme-touche-a-sa-fin_1105714_1101386_1.html Rédigé par : JC Barillon le 19 octobre 2008 à 11:29 Alerter 2. « pourquoi la hauteur de vue serait-elle confondante de perspicacité? Voulez -vous dire, cher JC Barillon que vous auriez la même hauteur de vue? » Rédigé par : leo nemo le 19 octobre 2008 à 11:44 Loin de moi une telle outrecuidance. J’ai tout simplement voulu dire que parfois, au détour d’un texte, une idée nouvelle ouvre des perspectives, des développements inédits. Elle surgit souvent d’une interdisciplinarité novatrice, elle fait le lien entre deux éléments connus et à la manière d’un puzzle, rajoute une troisième pièce à l’édifice, offre une cohérence étonnante, du sens. Voilà ce qu’une hauteur de vue est capable de faire pour notre plus grand bonheur. Quant à la perspicacité de Wallerstein, oui, son audace peut faire hésiter les sages. Je suis plus acquis à son analyse de l’actuelle crise à travers la grille des cycles de Kondratiev que par son rapprochement avec l’effondrement du système féodal européen au XVe siècle, assez gonflé, séduisant, une interprétation des cycles longs à la Braudel, à l’opposé de l’Histoire accidentelle de Viriglio. Mais justement, quelle fraîcheur ! Quelle créativité ! Quelle stimulation, loin des Miserere sans boussole. « On vous parle de finitude. Ne confondons pas tout ». Rédigé par : israel le 19 octobre 2008 à 15:33 Tout à fait d’accord ! « [la perspicacité], je ne m’étonne pas dès lors que vous alliez la chercher chez les autres. » Rédigé par : israel le 19 octobre 2008 à 15:33 Alors là, cher israel, c’est l’Hôpital qui se moque de la Charité. Rédigé par : JC Barillon le 19 octobre 2008 à 19:48 Alerter 3. Nous allons tous nous retrouver en graphique dans votre blog, cher Jean-Christophe? Rédigé par : leo nemo le 20 octobre 2008 à 05:19 Il ne s’agit pas de faire rentrer la vie, sa réalité complexe à grand coup de marteau dans des cases, des courbes. Ni une masturbation intellectuelle, un tour de force stérile. Disons que pour structurer un texte avec rigueur, et seulement si une telle mécanique est nécessaire, par déformation professionnelle sans doute, je pense avec Excel et j’écris sous Word (j’entends déjà les lazzis). En fait, j’ai seulement réinventé l’eau chaude et j’ai rejoint sans le savoir la méthode des logiciels de séquençage, d’aide à la réalisation de films ; ce fut là un outil vraiment efficace. Mais dans le genre structure grillagée, il me semble que Joyce et Perec ont fait des choses bien plus sophistiquées. Enfin je vous rassure, la nature humaine, la mettre en boite ainsi, quel appauvrissement ce serait. Encore que, pour dégager des tendances de fond, les statistiques, c’est pas mal. Mais c’est pas d’la littérature, ah ça non ! @ Phil sur “Cosmos 1999″. le 20 octobre 2008 à 15:59Hummm, Barbara Bain en pyjama pattes d’eph…. Rédigé par : JC Barillon le 20 octobre 2008 à 22:07 Alerter 16 octobre 2008 1. Ne regardez-vous pas les gens comme vous contemplez la mer ? 2. @TKT le 17 octobre 2008 à 05:50 Alors vous n’aimez pas tellement les gens, dommage. Comment pouvez-vous goûter la littérature sans apprécier la pâte humaine ? Rédigé par : JC Barillon le 17 octobre 2008 à 14:12 Alerter Celine, banlieue, chomage..... 1. Les propos d’israel interpellent (le 30 septembre 2008 à 22:03). Hors de la littérature consanguine, refonder la modernité du roman en repartant du vécu commun, traduire ce ressenti en instantanés, portraits de groupe, de masse, oui ! Avec pour clé le point focal « la source de l’angoisse humaine » qui « résiste à la représentation », intuition que je partage pleinement. Quelle est-il ? La Shoah dites-vous, son absolu résiste à l’analyse mais sur l’échelle du pire, elle demeure la plus haute marque jamais atteinte et une possibilité, une menace éternelle. Mais de manière plus diffuse il y a peut-être un autre trou noir à creuser : l’impénétrable avenir. Et pas radieux, l’avenir. Dans les esprits, il semble désormais plus porteur de menace que d’espérance et je n’écris pas que sous l’influence de la crise actuelle. Avant, dans les sociétés lentes ou bloquées, la permanence des choses ou son apparence pouvait rassurer. Et en cas de grands bouleversements, les fois religieuses ou politiques traçaient du fond de l’abîme un ciel porteur d’espoir. Aujourd’hui, pour beaucoup ces repères ont disparus et l’instabilité règne. L’avenir n’est plus lisible, projetable. Le présent produit des générations moins sensibles au passé que les nôtres dit-on, amnésiques, formatage d’ilotes… elles ont encore moins de repères pour se positionner au monde. Certes, elles développent une adaptabilité bien agile mais à courte vue, le long terme est improbable. Les spécialistes en boules de cristal de tout poil sont convoqués, jouent les cassandres ou plus humblement avouent leur ignorance. Les esprits sont aveugles, piétinent, ruminent. La modernité dite liquide*, voilà une autre source de l’angoisse humaine, refondatrice du roman actuel et… à venir. Enfin revenir au réel avec en trame de fond les mythes fondateurs de la littérature européenne dites-vous. Holà, droit d’inventaire s’il vous plait. Nombre de ces archétypes sont souvent d’une prévisibilité, d’une permanence qui ne sont plus d’époque. Par contre, oui, le Quichotte, emblématique de la grande bascule de la Renaissance, l’esprit embrumé de ses modèles du passé se fracassant sur un présent bien réel, cruel… Allons, du passé ne faisons pas trop rapidement table rase ! * http://fr.wikipedia.org/wiki/Zygmunt_Bauman Rédigé par: JC BARILLON le 01 octobre 2008 à 23:25 Alerter De la discretion 1. Écrire pour disparaître. Peut-être en écrivant à ceux qui ne sont pas encore nés. Alors pour être compris, écrire avec le moins de référentiel possible, se raccrocher au plus petit commun dénominateur de l’homme, universel, une silhouette, Giacometti. S’effacer, racler le Moi avec les chairs pesantes du temporel, folklore d’époque, les oripeaux. Camus, Saint Ex, qui d’autres ? Rédigé par: JC BARILLON le 16 septembre 2008 à 22:00 Alerter Blog fermé pour cause de... 1. Mais il a le droit de faire ça ?! Rédigé par: JC BARILLON le 09 août 2008 à 23:52 Alerter 2. C’est incontestable, notre bonne Clopine sait recevoir ; que son œil se rétablisse au plus vite. Mais en boulangerie, celle de La Haye du Puits (avant Saint-Symphorien-le-Valois, vers Lindberg), championne de France de la brioche, c’est pas mal non plus. Rédigé par: JC BARILLON le 10 août 2008 à 12:05 Alerter les champs,l'été 1. la douceur d’une après-midi croquée dans la chair d’un abricot mes dents rondes d’enfant à pleine pulpe tiède dans le verger du grand-père au loin La Défense les tours en construction Rédigé par: JC BARILLON le 05 août 2008 à 19:57 Alerter Henry brulard, un sacré 1. … et aujourd’hui la catharsis sèche du Pedigree de Modiano… Rédigé par: JCBARILLON le 26 juillet 2008 à 15:13 Alerter Le canard sauvage 1. Puisque vous vous lancez dans l’élevage… http://perso.numericable.fr/mobriant/articles/1951/1951520A.htm Rédigé par: JC BARILLON le 23 juillet 2008 à 14:14 Alerter dans la banlieue romaine...... 1. Et je pense à ma seule visite en Grece, à Nauplie,puis à epidaure, J’en tremble encore de bonheur. pauledel le 21 juillet 2008 à 19:35 Pour moi, Paul, ce fut Delphes. A Delphes, au crépuscule, dans l’étroite vallée, des profondeurs montait une couleur violette. Pas une brume, pas une lumière. Une couleur violette. Un ouaté féminin, presque charnel. A tendre la main au-dessus du vide et caresser les volutes, les galbes. Longtemps, en pensée, je me suis coulé dans les replis du soir, la palpitation de l’air gagnée de nuit, en effluves, l’envahissement doux. La nuit sans âge renouvelait son sortilège d’avant les temples, les dieux mais gardait en son sein les échos des hommes passés. Ce violet improbable a pour moi la couleur de l’éternité. Une éternité bienveillante, heureuse. Rédigé par: JC BARILLON le 22 juillet 2008 à 14:01 Alerter de 8h42 à 11h 5O Un samedi sans qualités ? Rédigé par: JC BARILLON le 19 juillet 2008 à 19:14 Alerter Ecrivains qui dessinent 1. J’ai toujours pensé que l’écriture procédait d’une impuissance originelle, la frustration de ne pouvoir exprimer l’indicible comme la peinture et la musique, arts immédiats, sans mots ni traduction. Un pis-aller. Après ingurgitation d’un bagage obligé, une laborieuse tentative de compenser. L’ambition de rejoindre la perfection de ces esthétiques, perfection car elles précèdent la pensée formulée. Kundera recommande l’apprentissage de la musique pour la structure et le phrasé. Mais il est vrai aussi que la pratique du trait net permet d’aller directement à l’os. L’œil de Picasso n’en finit pas de vriller… Et la musique favoriserait-elle plutôt la maitrise du temps et la peinture, celle de l’espace ? Pas sûr. En fait, tous ces arts s’interpénètrent en un foisonnement orgiaque où se forge le style. Enfin, quel est le plus définitif : le mot ou le coup de pinceau ? Ce dernier, semblerait nous dire Christiane dans son superbe commentaire de 13:30. Pourtant la situation est-elle si figée ? Comment vieillissons-nous ? Notre regard de lecteur ou de spectateur évolue, change. Nous ne cessons de défaire le trait net, le dernier mot. Rédigé par: JC BARILLON le 17 juillet 2008 à 21:37 Alerter 2. “son goût des variations à la Beethoven, chez lui, envahit ses œuvres. de la grande maturité…”pauledel le 18 juillet 2008 à 08:45 En effet, voir « L’art du roman » où la musique sert de modèle à la structuration de l’écriture, soit le quatuor op. 131 de Beethoven. « … la forme d’un roman, sa « structure mathématique » n’est pas quelque chose de calculée ; c’est un impératif inconscient, une obsession (…) Beethoven est, peut-être, le plus grand architecte de la musique. Il a hérité de la sonate conçue comme un cycle de quatre mouvements, souvent assez arbitrairement assemblés, dont le premier (écrit dans la forme -sonate) était toujours d’une plus grande importance que les mouvements suivants (écrits en forme de rondo, de menuet, etc.). Toute l’évolution artistique de Beethoven est marquée par la volonté de transformer cet assemblage en une vraie unité. Ainsi, dans ses sonates pour piano, il déplace peu à peu le centre de gravité du premier au dernier mouvement, il réduit souvent la sonate à seulement deux parties, il travaille les mêmes thèmes dans les différents mouvements, etc. Mais en même temps il tente d’introduire dans cette unité un maximum de diversité formelle. Il insère plusieurs fois une grande fugue dans ses sonates, signe d’un courage extraordinaire car, dans une sonate, la fugue devait alors paraître aussi hétérogène que l’essai sur la dégradation des valeurs dans le roman de Broch. Le quatuor op. 131 est le sommet de la perfection architectonique. Je ne veux attirer votre attention que sur un seul détail dont nous avons déjà parlé : la diversité des longueurs. Le troisième mouvement est quinze fois plus court que le mouvement suivant ! Et ce sont, précisément les deux mouvements si étrangement courts (le troisième et le sixième) qui rattachent, maintiennent ensemble ces sept parties si diverses ! Si toutes ces parties étaient à peu près de même longueur, l’unité s’écroulerait. Pourquoi ? Je ne sais pas l’expliquer. C’est comme cela. Sept parties d’une même longueur, ce serait comme sept grosses armoires déposées l’une à côté de l’autre. » Ainsi la musique enseigne aux auteurs la recréation des schémas passés, vers une nouvelle cohérence. Elle nous révèle aussi le “lâcher prise”, la grande liberté que permet la maîtrise atteinte. Règle n°1 : se méfier (un peu) des règles. Voilà ce qu’en d’autres lieux vous avez évoqué sur Hugo. Rédigé par: JC BARILLON le 19 juillet 2008 à 13:43 Alerter Barbey,premier Clairon au..... 1. Ce furieux, irascible, qui ne respire que dans le conflit… curieux pour un Normand. On les connaît plus lisses, ou en tout cas d’une toute autre rugosité. Mais si la terre fait l’homme, le St-Sauveur-le-Vicomte du XIXème siècle peut expliquer bien des choses. De la vanne du port de Carentan jusqu’à pratiquement l’ancienne gare de Portbail, les marais qui bordent en partie la rivière de la Douve (sur laquelle est Saint Sauveur) séparaient la presqu’île du Cotentin du reste du département sur les 2/3 de sa largeur. Dans cette enclave, les marais, inondés en hiver, les fièvres, les brouillards, dans certains endroits la pauvreté plus visible qu’ailleurs alors que le coin est plutôt riche, le côté burgrave du château de Saint-Sauveur, place qui joua un rôle important pendant la guerre de Cent ans, tout concourait à modeler l’enfant du pays en enragé, les pieds dans la vase, la tête dans les nuées. Autre chose. Pour y passer une nuit à la belle étoile, l’été, deux options au choix : - Le marais de la Sangsurière sous Saint-Sauveur. Les vaches, les meuglements vous réveilleront alors qu’un soleil rouge percera la brume. - Pour qui aime moins l’horizon, tendez votre hamac entre deux arbres du bois de Limors, sur la rive sud. Les aboiements rauques et les passages des daims vous accompagneront toute la nuit. Dans les deux cas, les moustiques attaquent avec une égale vigueur, mais on les voit moins en sous-bois. Rédigé par: JC BARILLON le 20 juin 2008 à 18:56 Alerter harold Pinter 1. « … amour, désastre, et solitude, vulnérabilité et menace.. tension extrême sous la banalité des pauvres mots de la conversation de tous les jours..abime entre les êtres et moments de tendresse inextricablement mêlés à des rancunes du passé, à une vacuité du présent. le vide creusé… »pauledel le 18 juin 2008 à 08:44 Justement, quelques mots sur la vacuité. Dans ma quête de la modernité, j’ai suivi vos conseils et lu Toussaint que vous appréciez tant, La salle de bain et Fuir, deux ouvrages qui encadrent son œuvre, 1985-2005. Je le reconnais, il est bien impudent de jauger l’auteur de neufs romans sur deux œuvres seulement… Disons qu’à propos de cet écrivain comparé à Chékov et Antonioni, j’ai surtout enfilé des homaisseries exaspérées que viennent tout de même tempérer les trois morceaux de bravoure du dernier ouvrage. Je suis sincère, vraiment, il ne s’agit pas du mesquin chamboul’tout d’un fâcheux. Tout de même, nous sommes passé de la galéjade d’un potache à quatre épingles, (un jeune homme de bonne famille s’amuse de son incongruité de bon aloi et cultive une oisiveté satisfaite, hors du monde) à -enfin, mais en pointillés- l’ébranlement d’une conscience, la mort, du haletant, un amour crédible, des personnages plus épais, du Wong Kar-Wai sur papier. Je reconnais la totale intégrité de l’auteur dans son exploration de la modernité. Seulement voilà, le système n’est pas sans écueil, à commencer par le piège du fade : on en sort pas de notre époque sous cellophane, anesthésiée sous les délicatesses atones de valétudinaires. Des petits riens maussades à perpétuité. Une humanité minuscule prend ses murmures pour des cris. Tout cela manque de vie, et peut-être surtout de vécu. Sans sombrer dans un lamentable « Leur faudrait une bonne guerre ! » on se prend à rêver aux vigoureux tableaux de Hogarth que vous évoquez, au risque de perdre un peu de tenue, d’exigence, de sobriété. Véritable leitmotiv de la modernité, le fade est tendance mais il tourne en rond et nourrit guère son homme. Bon retour à Parigi Rédigé par: JC BARILLON le 19 juin 2008 à 21:35 Alerter …………………………………… CHEZ CLOPINE : http://clopinet.canalblog.com/ Aise et Malaise de la Correspondance... Clopine, Notre-Dame du Bon Secours Ha, Clopine, Notre-Dame du Bon Secours, la dérivation charitable, le plan B, la providence du blogueur addict ; contre les turpitudes de la technique blog.lemonde.fr, le refuge. On se déverse chez vous, on est un peu nombreux, pour nous faire pardonner l'envahissement, nous récurerons les étables, bichonnerons Utopi, sarclerons... nous ne sommes pas bêcheurs. Posté par JC BARILLON, 12 juin 2008 à 10:14 …………………………………… dimanche d'orage 1. Je me souviens trop vaguement d’une critique d’un guide de Rome. Il y a bien longtemps, début 90 ? Années 80 ?Peut-on encore parler de guide ? Il s’agissait d’une somme. Ecrite par un amoureux fou de la ville. Un banquier. Un Suisse je crois. Une encyclopédie intime, charnelle, l’œuvre de toute une vie peut-être. La vibration passait jusque dans la critique. Désolé pour l’imprécision, la paresse du « je n’ai pas lu le livre, mais j’ai lu la critique… » Rédigé par: JC BARILLON le 28 mai 2008 à 20:50 Alerter Ingeborg bachmann et... 1. Cher Paul,Lire les pensées d’une femme dans un roman d’homme est souvent frustrant : on a l’impression d’une cervelle d’homme grimée, travestie en une vague ébauche féminine taillée à coups de serpe. Comme les seins des femmes de Michel-Ange plaqués sur des corps de mâles surdéveloppés. N’est pas Proust ou Ozu qui veut. Pour découvrir les terres inconnues de la féminité, vues de l’intérieur, selon vous quelles œuvres peuvent servir de guide, résonner au plus juste de cette gageure ? @Jean-ollivier le 21 mai 2008 à 16:14 Julien Carette a aussi connu le même sort. Rédigé par: JC BARILLON le 21 mai 2008 à 18:27 Alerter 2. Merci Pauledel, Pavlovitch et Clopine, merci pour vos conseils. Ils seront suivis. Bachmann, Woolf, Schnitzler, Zweig, Musil, la route est longue mais désormais jalonnée. Ce n’est qu’une question de temps, quoique… Ce matin ma tendre et douce est allée au marché aux oiseaux et a acheté des livres, pour moi, les trois sentiers vers le lac, portraits de femmes de Pietro Citati et en contrepoint machiste, l’atelier du temps d’Uribe. Rédigé par: JC BARILLON le 22 mai 2008 à 22:06 Alerter ................................................. CHEZ CLOPINE : L'oeil rond de Clopin "Battre le plein" « Clopin trouvera le moyen de rapporter quelques romantiques souvenirs. » Ha, Clopine, n’êtes-vous pas sensible au geste atavique, "battre le plein", le long d’une plage ? Le plein, cette ligne de varech qu’a déposée la mer au plus haut de sa course. On y trouve des merveilles, j’ai ramené des trésors. Durant mon enfance, j’ai constitué toute une collections de ballons des autres, encore bondissants, des petites pelles, des râteaux, des seaux. Arrachés aux casiers, des flotteurs en plastique, en fer, des trophées. Des objets obscurs, cassés, toute une tragédie derrière, imaginer la tempête, la perdition, corps et âmes… Un gros bidon de peinture blanche presque plein, incrusté de concrétions. Même une fois une bouteille à la mer lancée par un anglais d’en face, du Kent ou de Jersey, je ne sais plus. Et puis le bois. Surtout le bois. Très important le bois. Pour la cuisinière, pour économiser le charbon les jours froids, hors-saison. Comme nous y sommes presque jamais à cette époque, les bois s’entassent dans la remise, certains lisses comme des galets, gorgés d’eau salée continuent de pourrir à l’abri, contaminant les autres, les planches comme neuve, superbes, parfois un lourd madrier pour lequel on a interrompu une balade, rameuté des bénévoles, on l’a hissé, transporté sur le chariot du bateau gonflable dont les roues s’enfoncent dans le sable sec. Parce qu’une belle planche comme ça, la laisser à n’importe qui, c’est pas moral ! L’impression d’être un pirate, limite naufrageur, de vivre sur le pays, un Gilliatt. Posté par JC BARILLON, 17 mai 2008 à 14:55 .................................................. Sur une île avec Hugo et..... 1. Cher Paul,J’ai suivi vos conseils (voir zone de carenage le 28 avril 2008 à 12:25) et lu deux livres de Régis Jauffret. Pour éviter ici le hors-sujet, je me suis permis un squat virtuel : j’ai glissé ma copie dans cet embryon de post sans texte du 28 avril 2008 situé sous votre texte « Zone de carénage, suite » (lien ici le 15 mai 2008 à 12:01) Rédigé par: JC BARILLON le 15 mai 2008 à 12:05 Alerter 28 avril 2008 Publié Non classé Lien permanent Alerter 2. Je vous avais demandé quels auteurs selon vous décrivent le mieux la modernité. Parmi les écrivains traduisant « quelque chose de contemporain, d’actuel, un reflet de notre monde », vous avez évoqué Régis Jauffret. J’ai suivi vos conseils et lu « Autobiographie » que j’évacuerai brièvement pour me concentrer sur « Fragments de la vie des gens », décalque développé et plus abouti que ce premier ouvrage. Désolé, c’est un peu long. « Autobiographie » Je suis devant ce livre comme un naïf cousin de province paumé chez les partouzeurs parisiens.Cette automate autiste qui vieillit de coït en coït, juste une surenchère porno pour épater le bourgeois ? Une énaurrrme galéjade postmoderne ; ça évolue dans le gris-noir, forcément, cirque du malheur. Etre crédible est inconcevable. L’auteur ne crois pas une seconde à son histoire. Ce n’est pas le but ; second degré n’est-ce pas. De cette irréalité pour happy few blasés qui désolidarise un peu plus les lecteurs lambda de la littérature. Il s’agissait donc de faire un livre de plus ? Un livre–concept, sans doute. Lot de consolation, texte lu, il surnage un concentré d’amertume très proche en effet du remugle de notre époque. Mission accomplie, finalement, je le concède.Mais enfin, tout ça pour ça ? « Fragment de la vie des gens » Voici le kaléidoscope de cinquante-sept tranches de vie racontées de l’intérieur. Le désenchantement absolu, acharné à ronger ses plaies, dernier avatar trash du bovarysme. Ses personnages sont la plupart du temps hors la vie, femmes au foyer déboussolées, chômeurs, salariés à la profession à peine esquissée. Des êtres pris au piège de la réalité, d’une fatalité terne qui écrase les rêves quand ils en ont. Ces ultramodernes Meursault sombrent dans l’asocial. On est le spectateur impuissant soit de l’instant où la souffrance bascule dans l’irrémédiable, soit de la désagrégation lente des êtres sur une vie entière, le tout en quelques pages. Souvent, la folie rôde dans les esprits. Elle aliène du troupeau, de la normalité, jusqu’au suicide, obsession parfois exécutée. Nous voyons ces personnages froids du dedans, la rumination minable, l’usure de l’inaction, la vie rouillée grippe les cervelles. Voilà les récits d’accroupissements, d’encroûtements enkystés dans le silence. Le brouhaha, l’agitation du monde avec ses foules et ses klaxons ne sont perçus qu’à travers un voile de refus, le flou, l’aveuglement des psychoses. L’auteur avance sur un fil tendu. Jusqu’où la fiction peut-elle s’affranchir de la réalité ? Jauffret joue sans cesse avec la cohérence des histoires, à franchir la limite, à tomber dans l’outrance. Pour traduire l’inhumanité ambiante, il prend le contrepied de la bienveillance ordinaire : les parents n’aiment pas leurs enfants. Une corvée, des boulets, ils envisagent de les abandonner, se sentent soulagés à leur mort. Ecœurés par le trop plein, la collection des noirceurs, on voudrait connaître la part véritable de la sincérité de l’auteur. Démarche naïve. En rajoute-t-il pour avoir matière à écriture ? Veut-il faire genre, jusqu’à la caricature ? Pourtant, il sait aussi résonner au diapason avec le mal-être du monde, rendu parfois si justement que l’on a un sentiment d’effraction, de cambriolage des consciences. La plupart du temps, ses personnages sont des femmes. Tourne le carrousel des pauvres femmes, des âmes en peine. Audace passionnante, l’écrivain homme traduit l’âme féminine. Les femmes se reconnaissent-elles dans ces monologues ? Parfois on les voit trop mécanistes pour être vraies, mais il arrive que l’on sente la note bleue, le toucher juste, réussi. Quant au style, Jauffret est du côté de Simenon bien sûr. Le style est volontairement pauvre, procédé moderne. Les mots ne font plus frémir, la jubilation vient des pensées, des situations. A la fin de chaque histoire, l’auteur gagne aux poings et non par KO aux points finaux des phrases, à l’ancienne. L’art pauvre tel qu’il est travaillé aujourd’hui ; le français est riche, dommage. On peut pointer le déficit, mais reconnaissons que la manière colle à l’époque, un style qui ressemble à la liste des commissions. Cette traduction littéraire de la modernité est une ressource précieuse à exploiter pour qui ambitionne une telle démarche, même en désaccord avec le traitement. En effet, nous sommes confrontés ici à une modernité de souffrance, un paroxysme, des gens qui déraillent. Mais notre époque n’est-elle qu’une vallée de larmes ? Et le malaise identifié connaît des graduations, des complexités que ne reflètent pas toujours ces deux livres. Je reprendrai l’un de vos ultimes commentaires chez Assouline le 14 mai 2008 à 10:35, à propos de Dostoïevski et Balzac : « deux observateurs compatissants de leur société, leurs vues plongeantes sur l’humanité, la vraie, la pauvre humanité souffrante prise à ras de terre » Vous agréeraient-ils autant s’ils étaient plus intransigeants, vachards avec leurs personnages ? La seule compassion que laisse filtrer l’écriture de Régis Jauffret dans ces deux livres réside en la dénonciation implicite, la description entomologiste des situations, des atmosphères où ce petit monde s’autodétruit sans espoir. Les deux textes sont parus en 2000, comment l’auteur a évolué entre-temps ? Je pourrais m’engloutir dans « Microfictions » 1040 pages, 2007, mais je dois passer à J-P Toussaint. Merci pour vos conseils, vous voyez, ils portent leurs fruits. Rédigé par: JC BARILLON le 15 mai 2008 à 12:01 Alerter extension du domaine de thomas... 1. “Il respirait-écrivait; il revivait dans la respiration de sa phrase.” A fréquenter les écrivains, diriez-vous que le style peut être perçu comme une empreinte digitale de l’homme, un ADN culturel chargé de symptômes médicaux ? Vous permet-il, sans trop d’erreurs, de deviner le tempérament comme de la respiration ? Le style de Proust, à perdre haleine, est-il un rêve d’asthmatique ? Et pourquoi pas, à distance, entre les lignes, pouvez-vous lire les ulcères, les rhumatismes… Rédigé par: JC BARILLON le 11 mai 2008 à 10:47 Alerter Beckett, simenon, Genet, V... 1. Les “cathédrales de bon sens” que seraient ses écrivains ne semblent pas tenir la durée. Phil le 09 mai 2008 à 11:50 L’écrivain, visionnaire guidant le peuple a vécu. Certes, des consciences émergèrent du marécage mais suivirent les naïfs bluffés, baladés, les thuriféraires louant les massacreurs d’Hitler à Pol Pot. Tout ce beau monde a sensiblement déconsidéré la profession qui aujourd’hui, échaudée, semble se replier sur des miniatures psychologiques bien moins compromettantes. Désormais, l’auteur paraît en politicien du dimanche, analysant la réalité au risque de sa sensibilité. Face à un tel énergumène, l’intellectuel spécialiste (économiste, sociologue, géostratège) semble avoir gagné la partie. Au moins l’écrivain peut témoigner, illustrer les perceptions sociétales de ses contemporains. Tout de même, allons plus loin avec le cas emblématique de Malaparte. Au-delà de son “mentir-vrai”, grâce à son pedigree germanique et littéraire, il peut pénétrer les esprits des bourreaux et nous faire intuitivement saisir ce qu’un historien aurait plus de mal à nous faire comprendre. Rédigé par: JC BARILLON le 09 mai 2008 à 18:16 Alerter Zone de carénage,suite 1. Et oui, dans nos contrées, il arrive qu’au détour d’un nuage la nature se fasse violente, loin des nappes perlées d’immobile. D’un coup elle escamote le réel, dévoile un court instant le monde parallèle, tellurique où parle le granit. On comprend mieux les légendes et les croyances le nez au vent. Mais je n’ai pas connu plus fort contraste lors du passage de la grande éclipse, il y a quelques années, plage de Fermanville, à l’est de Cherbourg. La chape de froid noir s’abat sur tout, assomme bêtes et hommes, tous inquiets, le cœur serré. Une peur de déluge, des premiers âges. On rassure les enfants, on guette le premier chant du premier oiseau, vite, chante, mais chante donc. Seules les vagues, minérales, bruissent encore. Un dieu de genèse nous écrase de silence, ses astres à l’unisson. Puis à l’horizon une lumière chaude se répand sur l’eau, la plage, les terres, nous inonde, l’oiseau, l’oiseau, enfin… Rédigé par: JC BARILLON le 29 avril 2008 à 20:11 Alerter zone de carenage 1. Curieux, une marée montante, le soir. L’impression que la mer boit la plage, une nuit liquide monte alors que l’autre, aérienne, tombe et elles se rejoignent au plein, sur le rivage. Après les derniers feux rasants, le crépuscule, l’obscurité boit tout, comme un accomplissement. Mais la respiration de l’eau nous parvient encore, elle est promesse de suite, d’éternité et nous empêche de penser au néant. « Un état mental où il n’est pas encore, mais qu’il voudrait atteindre » nous dit Clopine. Je ne sais pas. La familiarité avec la mer gomme toute velléité de but et de terme. Il est facile de rester des heures face à la mer avec pour unique ambition que d’être. Sentiment océanique ? Rédigé par: JC BARILLON le 25 avril 2008 à 15:55 Alerter 2. « …à déchiffrer un message trouble de la Nature » pauledel le 25 avril 2008 à 19:41 Certes, parfois, au contact de la nature, nous autres animaux dénaturés percevons ou croyons percevoir le chant du monde, la musique des sphères. Personnellement, cette attitude fusionnelle se retrouve vite sous prophylaxie rationaliste, vite, faire la part du mythe, les sensations sont trompeuses, Giono-Ramuz, halte-là. Dommage. Voilà une mutilation de l’esprit dont je ne suis pas fier. Ah, dans “L’exil et le royaume”, les deux dernières pages de “La femme adultère” ! Pour la mer, plus précisément, trois anecdotes sur le gommage de «toute velléité de but et de terme», et notamment de déchiffrage de la nature.Cette image des pêcheurs de l’île de Sein (vision ancienne ou encore d’actualité ?) : retraités ou cloués en l’île par une mer trop forte, ils passent des heures face à l’océan, taiseux devant le mystère, en liturgie. Que trouvent-ils ?Un navigateur sur son voilier, il rallie la côte en vue. Panne de vent. Il aurait pu utiliser son moteur auxiliaire. Il est resté trois jours sur place, à regarder une canette flotter à deux mètres de sa coque. Qu’a-t-il trouvé ?Enfin, dialogue à peine fictif :— Face à la mer, à quoi pensez-vous ?— A rien.— A rien ? Alors ?— Alors “la mer, ça lave !” dit de Kersauson. Enfin, avec un peu de retard, je vous remercie de votre longue réponse du 20 avril 2008 à 10:27 sur l’éthique de l’écrivain. Rédigé par: JC BARILLON le 25 avril 2008 à 22:00 Alerter 3. « Pourquoi dites vous Ramuz Giono halte là… » pauledel le 26 avril 2008 à 12:09 Disons que je partage peu le penchant de ces deux auteurs et la fascination, la quête de certains, à la recherche d’une magie païenne dans une nature fantasmée signifiante, surnaturelle.En bref, un ésotérisme cosmique, une mystique qui tente de décrypter les pensées secrètes des choses, des éléments farouches. Comme si se raccorder à la sagesse de ce peigne-cul de Cro-Magnon faisait avancer l’humanité. Pour rejoindre l’universel, foin d’animisme, de fantastique. Seulement être "solidement enfoncé dans la terre comme une colonne". Je précise que malgré les apparences, je mange bio. Rédigé par: JC BARILLON le 27 avril 2008 à 13:09 Alerter 4. « … une époque bas de plafond.» pauledel le 27 avril 2008 à 18:45 Je vous suis sur le lyrisme de Giono, la générosité d’une évocation riche, les anciens temps à semailles, à troupeaux, l’épaisseur des matières palpable à travers les mots, comme le jaune de Van Gogh vous transperce l’œil. Mais alors quel style pour décrire notre époque ?Comme c’est souvent le cas, évoquer le lyophilisé sans saveur, le goût du plastique, le virtuel avec la posture de l’ironie amère semble limité. La violence, elle, peut être plus feutrée que chez Giono, ou provoquée par d’autres causes ; elle n’en est pas moins redoutable. Il faut dire tout cela. Selon vous, chez les auteurs, quels passeurs traduisent le mieux notre vie d’aujourd’hui ? Vous aviez évoqué le jeune Le Clézio. Qui d’autres ? Et surtout, si quelque élément de modernité vous semble insuffisamment traité, quel est-il ? Rédigé par: JC BARILLON le 27 avril 2008 à 23:23 Alerter ne jamais ouvrir de vieilles... 1. A vous lire, l’écrivain fuit la société comme un personnage de Simenon. Il s’évade dans la construction d’un livre, dans la solitude.Vous arrive-t-il de percevoir cette fuite comme une désertion ? Alors, vis-à-vis du reste des hommes, cette dérobade serait-elle vécue avec un soupçon de mauvaise conscience, ne devient-elle pas une dette à rembourser ? Le paiement se ferait en intégrité :“Aller au cœur des choses”, exactitude du témoignage au diapason de ce monde éludé.Prise de risques : “nudité” de l’auteur, audace littéraire.Humilité : effacement derrière l’œuvre et le petit monde de ses personnages.Quant au blog, ce don, il irait en ce sens et serait un surcroit de remboursement. L’écrivain est-il à ce point un animal moral ? Où au contraire, non, il expérimente une totale liberté, asociale, revendiquée et assumée de bonne foi. Il n’écrit que pour lui, et ne rend des comptes qu’à son égotisme ? Rédigé par: JC BARILLON le 19 avril 2008 à 21:55 Alerter La valise de toile bleue 1. http://youtube.com/watch?v=adciUXqrou8 (« On oublie rien », de Brel) Rédigé par: JC BARILLON le 15 avril 2008 à 11:16 Alerter De quoi rugir avec Flaubert... 1. Et souvent nos villages ressemblent à des gueules cassées rasées de près, sous le ciment des années 50. La mémoire des pierres est interrompue, ou bien si ténue… Il y a un avant et un après, avec pour mémoire les cartes postales des vides-greniers. Rédigé par: JC BARILLON le 12 avril 2008 à 17:47 Alerter 2. Cher Paul, depuis que vous nous avez ouvert votre fenêtre avec vue sur l’océan, Paris m’emmerde. Rédigé par: JC BARILLON le 12 avril 2008 à 21:17 Alerter Un antisémite dans Bezons... 1. Pour avoir mes racines parisiennes dans la rue Bezons d’une commune limitrophe, je connais assez bien le coin. Quelques kilomètres plus aval sur la Seine, Chatou et l’Ile Fleurie, avec sa maison Fournaise et ses impressionnistes, en aréopage. Mais ici, c’est du pauvre, et de l’industriel. Pendant la guerre, ça bombardait dur sur les industries et les voies ferrées. Céline a dû bosser quelques jours d’affilée lors du bombardement de la gare de Sartrouville, tombé en plein sur un convoi de voyageurs. Une de nos connaissances qui faisait parti de la protection civile en est restée choquée, mi-folle. Et tous ces anciens villages, nouvelles villes, plantées sur la masse de calcaire, à flanc de coteau, tremblaient littéralement sous les explosions. Quand par exemple, en 44 les Allemands on dynamité leur blockhaus sur les hauteurs de Carrières sur Seine*, et à Bezons même, le pont de la Morue** (bien que le français chargé de relier les charges ait saboté le travail, un PM dans le dos). Et on faisait passer les aviateurs anglais descendus par la flak en loucedé, chez Churchill, en faisant gaffe au collabo du coin, qui plus tard devint très copain avec les Ricains, aussi. * D’où plus tard la Royale coordonnera ses sous-marins. ** Explication du nom pour une autre fois. Rédigé par: JC BARILLON le 11 avril 2008 à 18:31 Alerter 2. Comment peut-on être à la fois un immense salaud et un immense écrivain ? Boubou le 12 avril 2008 à 11:13 Bof, le truc classique, ya méprise à cause du mythe de l’écrivain, supposé être un gentil Bon Dieu, un créateur faisant progresser l’humanité. Alors qu’un texte n’est que la caisse de résonnance d’un esprit humain, faillible. Et on retombe dans l’ambivalence contenu / contenant, ne pas confondre style et idée, etc. Comme si le Mal devait s’écrire avec une majuscule, et avoir ses créatures, âmes damnées, malfaisants 100%. Toujours le système du bouc émissaire, le méchant c’est lui, là bas, le porteur du malin excommunié d’entre les hommes, l’anathème prophylactique qui nous garde bien proprets. Alors que la possibilité de faire le mal existe en chacun de nous, et se tapit parfois auprès d’un grand talent. Rien de nouveau, non ? Rédigé par: JC BARILLON le 12 avril 2008 à 12:45 Alerter Vie privée? 1. « Un ami grand écrivain après avoir vidé mon pinard par écrire la nuit son immense grand livre. et je l’aime beaucoup car il ressemble à chateaubriand. et il écrit divinement. Il va souvent à Bogota, à Rome, à Lisbonne. Il est souvent à paris et sort beaucoup. »Curieux, notre cher Opitz décrivait un peu votre thébaïde, avec le coup d’œil de l’invité…Le monde littéraire serait-il consanguin, ou tout simplement très petit ? La résonnance des mots « couches », « nappes », si particulière à ma Normandie, pour vous de l’autre côté des Minquiers, entre les havres de Surville et de Port-Bail.La fausse pesanteur, impalpable. Le ciel serait une nappe gris perle, une épaisseur d’où sourd un miroitement secret, coule sur toute chose, envahit l’esprit comme un brouillard, en nappe, une marée. Rédigé par: JC BARILLON le 10 avril 2008 à 21:56 Alerter 2. Allons, Clopine. ML est un pauvre homme qui spontanément, par osmose, engendre la souffrance autour de lui. Alors qu’avec d’autres fulgurances il peut donner tant de joies, voir ses dernières notes sur Pascal (un autoportrait symptomatique d’ailleurs). N’en parlons plus, respirez. Prenez un transat, allons sur la dune, où les millegreux fouettent le vent. Nous ne resterons pas longtemps. Le jusant a laissé un sable dur et froid, nous marcherons grisés de ciel, plein ouest. A bientôt, chère payse (votre tapisserie en fait foi). Rédigé par: JC BARILLON le 11 avril 2008 à 13:56 Alerter le mystère Littell s'�... 1. D’où l’homosexualité du héros, redoutant les femmes humides… Allez, pour le nouveau blog, champagne ! Cul sec ! Bon, je sors. PS1 : Désolé, votre œuvre n’est pas restée propre très longtemps. PS2 : Je suis le premier à dire une cochonnerie ici. On trouve sa fierté où l’on peut. Rédigé par: JC BARILLON le 09 avril 2008 à 21:18 Alerter 09 avril 2008 1. On en redemande. Faites de votre blog une référence… c’est bien parti ! Rédigé par: JC BARILLON le 09 avril 2008 à 12:49 Alerter

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